mercredi 31 décembre 2008

NYC Favorites 2008


TV On The Radio - Dear Science (23 sept. - rock indé - DGC/Interscope)



Vampire Weekend - Vampire Weekend (29 janv. - rock indé - XL Recordings)



Hercules and Love Affair - Hercules and Love Affair (25 mars - dance - DFA/EMI)



Morgan Geist - Double Night Time (30 sept. - electro - Environ)



Q-Tip - The Renaissance (4 nov.- hip hop - Motown/Universal)




Claire & The Reasons - The Movie (30 sept. - pop - Fargo/Naïve)



Department Of Eagles - In Ear Park (7 oct. - folk/rock - 4AD)




High Places - High Places (23 sept. - pop - Thrill Jockey)




The Walkmen - You & Me (19 août - rock indé - Gigantic)




Santogold - Santogold (29 avril - pop - Downtown)




C'est jamais facile d'établir un classement. Même quand on peut éliminer d'office une tripotée d'albums magnifiques parce que leurs auteurs ne sont pas de ou établis à New York. Par exemple, j'aurais bien mis MGMT, pour Oracular Spectacular, mais ils sont "upstate" New York, alors ça compte pas. Pi tout le monde l'a mis de toute façon. En plus, un classement, c'est complètement arbitraire. Ainsi, j'avais bien envie d'y mettre la lumineuse My Brightest Diamond (A Thousand Shark's Teeth), mais finalement la nouveauté de Clare et de ses amis l'a emporté, bien que l'opus soit sorti en 2007 aux Etats-Unis. Il y avait aussi du KRS-One ou du Bob Dylan, mais bon, à un moment, il faut bien arrêter son choix. Alors voilà. Il vaut ce qu'il vaut, mais c'est mon best of NYC 2008.

vendredi 26 décembre 2008

Q-Tip - The Renaissance

Ça faisait un bail, non ? Près de 10 ans qu'on attendait que l'ancien leader de A Tribe Called Quest revienne.

Et pourtant, ce n'est pas faute d'avoir essayé. Q-Tip aurait ainsi enregistré 3 albums, perdus dans les méandres du purgatoire des majors. Certains, Kamaal The Abstract (2003) ou Open / Live At The Renaissance, ont même réussi à aller jusqu'au statut de CD promo. Heureux les journalistes et autres acteurs de l'industrie musicale qui en ont été les destinataires, et merci à ceux qui, faisant fi de la loi sur la propriété intellectuelle, les ont partagé sur Internet...

Enfin bref. On ne va pas refaire l'histoire, alors réjouissons nous simplement de cette Renaissance. On avait laissé le rappeur/producteur avec un opus orienté dancefloor (Amplified, 1999), on avaitusé nos semelles à se trémousser sur "Breathe & Stop" ou "Vibrant Thing". La production lisse et pop de Jay Dee avait d'ailleurs essuyé quelques critiques de la part de certains, qui pleureraient sa mort 6 ans plus tard. A l'époque, Clinton était président et DMX était populaire. Oui, ça faisait un bail.

Q-Tip nous revient donc enfin, légèrement plus introspectif, plus porté sur le message, mais toujours enclin à faire danser. Ça groove sévère. Pour ceux qui avaient écouté Live at The Renaissance, quelques beats ne sont pas inconnus, mais le sentiment de plénitude est renouvelé.

La voix élastique et le flow de Kamaal n'ont pas changé, les beats sont aussi délicieux que dans nos souvenirs. Son goût pour les samples de la soul des années 70 non plus. La première partie de l'opus, du funky "Johnny is Dead" au doux-amer "You" s'enchaîne avec tellement de naturel qu'une écoute peu attentive raterait les transitions. C'est chaud et riche, ça nous plonge dans une atmosphère feutrée et ensoleillée à la fois.

"We Fight/We Love" vient faire sursauter cette unité, avec la contribution toujours soulful de Raphael Saadiq. On y retrouve Tip le conteur, qui d'une histoire anecdotique (celle d'un jeune homme qui s'interroge : doit-il s'engager dans l'armée ?) se fait observateur de la société. Deux titres plus tard, "Move" donne la bénédiction posthume de Jay Dee à l'opus. Le son est plus acéré, Tip rue dans les brancards de l'industrie sur un "Dancing Machine" des Jackson 5 assaisonné à la sauce Moog parsemée de breaks funky. Tout aussi efficace est le titre "Believe", featuring D'Angelo. "Shaka" vient clore l'opus sur un air de déjà-vu... Ou plutôt, de déjà-entendu. C'est qu'une version antérieure samplant Obama avait attiré l'attention, avant la sortie de The Renaissance, le jour même des élections. Une soundtrack parfaite pour un jour historique.

Rappelant à la fois Midnight-Marauder et The Love Movement, The Renaissance consacre le retour de Q-Tip. Le tout pourrait entrer sur une K7 de 90 minutes. Good old days... Sauf qu'on est bien content d'avoir simplement à cliquer sur la touche "replay".

Genre : hip hop, neo soul
Label : Universal/Motown
Date de sortie : 4 novembre 2008
Production : Q-Tip, Jay Dee

mercredi 24 décembre 2008

Et pendant ce temps, à Washington...

Barack Obama doit entrer en fonction dans un peu moins d'un mois, alors autant dire qu'il se démène pour nommer ses équipes.

La dernière en date ? Son équipe "verte", qu'il a présentée le 14 décembre dernier. "Cette fois-ci, ce sera différent, a-t-il promis à la conférence de presse. Nous ne pouvons pas échouer". Les Etats-Unis ont souvent été les cancres en matière de protection de l'environnement, mais le nouveau président entend bien changer la donne. "L'Amérique ne va pas seulement prendre la direction des négociations. Comme nous le faisons depuis toujours, nous allons prendre les devant en termes d'innovation et de découverte, à travers un dur travail et un but commun".

Tout un programme, auquel va s'atteler son cabinet consacré à l'énergie et l'environnement :
- Dr Steven Chu, Secrétaire à l'Energie (et accessoirement lauréat du prix Nobel de physique en 1997, et actuel directeur du laboratoire de recherche de l'université de Berkeley, l'un des plus pointus syr les questions d'énergie)
- Lisa Jackson, Administratrice de l'agence pour la protection environnementale (Ingénieure spécialiste du traitement de l'eau er des déchets, elle dirige actuellement le cabinet du gouverneur du New Jersey,après avoir fait ses preuves dans diverses agences environnementales du New Jersey et de New York)
- Nancy Stutley, Présidente du Comite de la qualité environnementale (et actuellement en charge de l'énergie et de l'environnement pour la ville de Los Angeles)
- Carol Browner, assistante du Président pour l'énergie et le changement climatique (certains rêvaient de voir Al Gore à ce poste, mais ce dernier n'était pas candidat. Browner est, à défaut, une de ses protégées : elle faisait partie de son équipe sénatoriale avant de le suivre au sein du gouvernement Clinton, où elle a rejoint l'agence pour la protection de l'environnement)

Alors, ça ne vous aura peut-être pas échappé : 1 asiatique et 3 femmes. Car, comme l'a titré le Courrier International, "Obama donne des couleurs à la Maison-Blanche". Parmi les quinze ministres et conseillers de la future équipe gouvernementale déjà nommés par le nouveau président figurent sept Blancs, quatre femmes, trois Africains-Américains, deux Asiatiques et un Latino".

Il faut dire que le futur président a un vivier sans fond de candidats : le site Internet créé pour informer sur la transition a reçu quelques 331 000 candidatures pour les 3 000 postes à pourvoir.

"Les représentants des diverses communautés expriment cependant la crainte que les nominations d'Obama reflètent moins la diversité du pays qu'ils ne l'avaient espéré. "Nous sommes inquiets de voir rapidement partir les postes clés alors que peu de Latinos sont nommés au cabinet", déplore Brent Wilkes, le directeur de la Ligue des citoyens latino-américains unis."

Et chacun y va de son commentaire et de ses conseils avisés. Ainsi, une coalition des associations nationales de femmes a créé un "wiki", où les femmes peuvent diffuser les noms de candidates prometteuses pour les postes qui figurent dans le "Plum Book", la liste des affectations décidées par le président. Le service de liaison des femmes de l'équipe de transition d'Obama est alerté par un courriel chaque fois que le wiki est modifié, indique Kim Gandy, la présidente de la National Organization for Women. Et les femmes ne sont pas les dernières à s'organiser. Le Gay & Lesbian Leadership Institute a lancé son propre "projet de nomination présidentielles" dès janvier 2008. A ce jour, 1400 candidatures ont été examinées, afin "d'informer le gouvernement qu'il y a des milliers de gens désireux de travailler à son service, dont la plupart sont très qualifiés", précise le porte-parole, Denis Dison.

A l'heure actuelle, 6 des 21 membres de son équipe ne sont pas des hommes blancs. "Aussi paradoxal que cela puisse paraître, Obama sera bien en peine de faire mieux que Bush en matière de nominations", estime Wynton Hall, un chercheur invité à la très conservatrice Hoover Institution.

vendredi 19 décembre 2008

Interview FREDO VIOLA



La musique de Fredo Viola est tout ce qu'il y a de plus inclassable. Par défaut, son album The Turn, sorti chez Because (sortie physique en février 2009), atterrira sans doute au rayon "indé" de votre disquaire préféré. Mais il pourrait tout aussi bien trouver sa place dans les bacs pop, électro ou chants religieux et/ou polyphoniques. Chez iTunes, on le trouve d'ores et déjà en "alternative". Fredo, lui, qualifie sa musique de "fantaisie", et, à vrai dire, le terme convient à merveille.

Viola aime les voix, a toujours aimé ça, malgré son expérience visiblement traumatisante dans une chorale de garçons dans sa prime jeunesse. "Je ne compte pas en parler, plaisante-t-il. Mais le souvenir que j'en ai gardé a clairement retardé mon retour à la chanson !". Reste que l'influence est prégnante, le garçon est une chorale à lui tout seul. Au rayon des influences, on trouve également un éventail hétéroclite d'artistes (Depeche Mode, Shostakovich, Bartok, Leon Redbone, Belle and Sebastian ou Kate Bush, dont la créativité et la liberté l'ont toujours impressionné) et de musiques (gospel, classique, jazz brésilien, pop légère, bluegrass et country, spécialement celle des années 70).

Au final, difficile de dire ce qu'il reste de tout ça dans la musique de Fredo Viola. Voix éthérées sur fond de blips électro qui raviront les nostalgiques d'Atari, parfois agrémentés de cordes, de percussions sèches ou de piano, The Turn place l'auditeur sur une corde raide. Il partage avec Sigur Ros ou Cocteau Twin le goût pour les voix abstraites (ou, si vous préférez, le charabia), de peur de détourner l'attention de la musique avec des paroles.

Les mélopées abstraites de "The Sad Song" ou de "Puss" font place à la ballade pop ensoleillée "Red State", où les Beatles rencontrent les Beach Boys, ou à la comptine electro-folk "Friendship is...", sur laquelle la chanteuse Nancy Mitchell vient unir sa voix à celle de Fredo.

Et s'il ne l'a pas rencontrée directement sur Internet, d'autres de ses amis virtuels, rencontrés via le site de musique et de partage em411, font des apparitions sur l'opus : le violoncelliste et compositeur new-yorkais cosmod apparaît ainsi sur "Robinson Crusoe", et deltasleep, de Nashville, joue de la batterie et du clavier sur "Puss". De peur d'oublier d'autres compagnons virtuels, Fredo les cite les uns après les autres : jdg, Nils Christian Fossdal avec qui il a enregistré une sublime version de "Silent Night", lowlifi, bluermutt, astroid... autant de musiciens avec qui il a collaboré.

Nous rajouterons Massive Attack. Eh oui. Viola n'en parle pas nécessairement spontanément, mais les monstres sacrés du trip-hop, impressionné par sa petite vidéo de "The Sad Song" l'ont contacté et fait venir dans leur studio pour travailler avec lui. Enfin, "avec lui" est un bien grand mot. "C'est juste l'expérience la plus géniale et la plus terrifiante de ma vie, se souvient Fredo. Il m'était juste impossible de chanter devant eux. Ils ont tout installé et sont sortis du studio, me laissant y chanter à tue-tête pendant 1/2 heure. Au final, je leur ai fourni une chanson. Je ne sais pas si ça va donner quoique ce soit, nos styles musicaux sont si différents. Mais je garde espoir !"

Artiste complet, Viola ambitionne de fondre son et image dans une unité parfaite, et réalise de petites vidéos très originales qu'on peut retrouver sur son nouveau site Internet, tout juste couronné du FWA (Favorite Website Award) of the day. Souhaitant aller jusqu'au bout de son idée, l'équipe qui a réalisé son site planche aujourd'hui sur le développement d'un programme qui lui permettrait de réaliser en live, lors de ses concerts, ce mariage de la musique et de l'image, le tout dans une optique d'improvisation, notion qui lui est particulièrement chère. Alors, ce n'est pas encore gagné, mais Fredo est optimiste, d'autant que "ce qui est intéressant, avec la technique, c'est qu'elle intègre les erreurs. Si je marche en filmant, et que je trébuche, ça crée un schéma qui se répète d'un cadre à l'autre, et, au final, c'est plutôt pas mal ! Ça crée un rythme."

Visionnaire et la tête pleine d'idées, Viola a récemment rêvé d'un site Internet dans lequel on pourrait concrètement marcher. La musique dans la chambre, des vidéos dans le salon, des gens, des instruments... Irréalisable ? Ses amis barcelonais d'Aer studio ont du pain sur la planche !

L'interview s'est achevée sur l'écoute de nouveaux morceaux et tout ce que je peux vous dire, c'est que j'attends avec impatience son prochain album !


Retrouvez Fredo sur
- myspace
- facebook
- fredoviola.com
- theturn.tv

Et pour voter pour son site theturn.tv pour le "people choice award", c'est par que ça se passe.

samedi 13 décembre 2008

Back in Paris

La première phase NYC a pris fin, me voilà de retour en France. Sûr que ça va être moins pratique tout de suite pour rencontrer des artistes new-yorkais et discuter nightlife, mais j'ai quelque chose comme 5 interviews vidéo en stock à monter, donc de quoi me tenir occupée jusqu'à la fin du mois. Après, je ne désespère pas, des artistes new-yorkais qui viennent se produire à Paris, il y en a, et je compte bien réussir à en approcher certains. Et il reste aussi la solution des interviews à distance, par mail ou par téléphone.

D'ailleurs, Eric Wolfson, que j'avais découvert en même temps que Kim Garrison et Gann Matthews au Pete's Candy Store, sera le 1er à se plier à l'exercice de l'interview par téléphone. J'aurais adoré pourvoir l'interviewer en vidéo mais nos emplois du temps ne concordaient vraiment pas (surtout, il ne m'a recontactée que le jour de mon départ).

Bref, là je digère le fameux jetlag, puis je me mets au montage de l'interview du sympathique et talentueux Fredo Viola, qui devrait être en ligne milieu de semaine prochaine.

Et puis à défaut d'interviews et de chroniques de concerts et de soirées, il y a aussi les chroniques d'albums. Justement, ça faisait un moment que je voulais prendre le temps d'écouter The Renaissance, le nouveau Q-Tip. Ça aussi, ça sera pour la semaine prochaine. Voyez, pas de quoi s'ennuyer.

dimanche 7 décembre 2008

Qui veut aller à l'investiture d'Obama ?

L'inauguration du Président Barack Obama se tiendra à Washington le 20 janvier 2009. Perso, j'avoue que j'aimerais bien y faire un petit tour, car j'ai comme l'impression que, tout comme la nuit des élections le 4 novembre 2008, ce jour fera date dans l'histoire.

Alors, évidemment, je suis loin d'être la seule à penser cela. Il y a ainsi sur Facebook, 442 groupes pour "Obama Inauguration", la plupart organisant le trajet jusqu'à Washington. Un groupe de supporters particulièrement actifs d'Obama a d'ailleurs fondé son business là dessus : Obama Inauguration 2009, que vous trouverez ici, mais aussi , a été créé par Horace Mackey, et organise le transport aller-retour (hors trajets intra-muros) depuis de nombreuses villes des Etats-Unis, d'Atlanta à Boston, en passant par Chicago et Dallas. Pas vraiment certaine qu'ils remplissent leurs bus à Dallas, mais bon. Par exemple, un ticket A/R en bus depuis NYC coûte $95. Alors je ne sais pas si Mr. Mackey fait des bénéfices sur la vente des billets (l'accompte de 20% à verser à la réservation n'est pas remboursable), mais je doute qu'il en fasse avec la pub. On a difficilement fait moins en rapport et plus anachronique. Jugez plutôt :

Et moi qui pensais faire appel à Google Ads pour gagner un peu d'argent grâce à ce blog...

Bref, pour en revenir à cette fameuse Inauguration, ce que la plupart des gens désirent, c'est assister à l'investiture. Et certains sont apparemment prêts à payer des sommes folles ($20 000) pour cela, alors que 1) les tickets ne sont pas encore disponibles et, 2) les tickets ne sont pas à vendre, ils seront distribués par les sénateurs et membres du congrès, gratuitement.

On trouve cependant de nombreux sites internet prétendant vendre des tickets. Je viens à l'instant de commander 2 tickets pour the "Swearing-In Ceremony" ici. D'après le website, un "Customer Service Representative" devrait me contacter (et en toute logique, je ne devrais pas manquer leur appel, puisque j'avais la possibilité de laisser un numéro de téléphone pour la journée, la soirée et mon numéro de portable). Aucune indication de prix pour l'instant, mais le site promet de faire en sorte que le prix final soit identique au prix indiqué à la commande. Hmm, j'ai hâte de recevoir leur appel.

Parce que, bizarrement, le très officiel site du Joint Congressional Commitee on Inaugural Ceremonies précise, en homepage, que ces tickets sont, comme dit plus haut, gratuits et distribués par les sénateurs et membres du congrès. Un clic plus loin, j'apprends à quelle heure arriver, qu'il vaut mieux se rendre sur les lieux en métro, qu'il vaut mieux éviter de venir avec son arme et son parapluie, mais pas vraiment comment obtenir un ticket d'un sénateur.

Heureusement, Internet est un outil formidable. En quelques minutes, j'avais l'adresse mail d'un des Sénateurs de New-York, Thomas K. Duane. J'avais bien pensé écrire à Hillary, mais je me suis dit qu'elle devait être légèrement occupée depuis qu'Obama l'a nommée Secrétaire d'Etat. Bon, je suis réaliste, j'imagine mal M. Duane m'envoyer un ticket pour la cérémonie du serment (que j'ai malgré tout demandé), mais j'ai tout de même bon espoir de découvrir qui sont les heureux bénéficiaires de ces tickets.

samedi 6 décembre 2008

Interview KIM GARRISON



Souvenez-vous, c'était il y a presque un mois, je vous faisais part de l'excellente soirée passée au Pete's Candy Store, à Williamsburg, Brooklyn, en compagnie de trois artistes ma foi fort sympathiques et fort talentueux. L'honneur d'ouvrir les hostilités était revenu à la New-Yorkaise d'adoption Kim Garrison, sorte de fille spirituelle de Jeff Buckley et de PJ Harvey (si vous aussi vous avez vu La Boum, vous voyez de quoi je parle). Seule représentante de la gente féminine de la soirée, et pour l'instant de la scène musicale new-yorkaise sur ce blog... Hmm, ça mériterait que je me penche sur la question : où sont les singer-songwriters de sexe féminin ?

Bref. Pour en revenir à Garrison, elle vient d'enregistrer et d'autoproduire son 1er opus sobrement intitulé "Kim Garrison" (avec l'aide, excusez du peu, de Brad Albetta, producteur de Martha Wainwright). Parfois elle joue toute seule avec sa guitare, comme le soir où je l'ai vue chez Pete, parfois elle est accompagnée du joueur de chapman stick Alex Nahas (également aux crédit de l'album et que je n'ai malheureusement pas eu l'occasion de voir dans le cadre de son propre groupe, Bright Brown), comme le soir où j'ai filmé les extraits de concerts qui sont dans la vidéo, et il paraît que parfois, il y a aussi un batteur, mais ça, je n'ai pas encore eu l'occasion de le voir. En tout cas, sur la version enregistrée, on trouve carrément deux batteurs : Harry Green et, en guest, Matt Johnson (Jeff Buckley, Rufus Wainwright, Beth Orton). Dans tous les cas, la musique de Kim Garrison se place entre rock indé et folk gracile, entre ombre et lumière, entre éther et abîme. Mi-ange, mi-démon.

La Californienne prévoit de faire un tour en France au mois de février, et une date semble déjà s'annoncer au Café Charbon. Je me ferai une joie de vous tenir informée des dates, vous aurez très certainement prochainement des nouvelles de Kim Garrison !

Et, pour finir, on notera qu'elle a aussi de bien jolies photos sur son MySpace.



vendredi 5 décembre 2008

Music vs Books

Damned. Le première chose que j'ai faite en rentrant a été d'ouvrir mon ordinateur, pleine de bonne volonté (et pleine de musique dans ma tête) pour vous parler de ce super groupe que je viens de voir jouer : The Pimps of Joytime. Le choix du patronyme prête à confusion. Pour un peu, je m'attendais à entendre du rap hardcore de seconde zone. Ouf, rien de tel. Leur opus, High Steppin, est classé en Soul/R&B sur iTunes, mais ces proxénètes ont plus d'un tour dans leur sac. Soul, dub, afrobeat, rock... c'est surtout funky en diable.

A peine entrée dans le club (dont je tairai le nom pour la simple et bonne raison que je l'ai oublié, mais c'était quelque part dans l'East Village), mes pieds ont déclaré leur indépendance. Effet domino assuré : le temps d'un détour par le bar, et mes jambes, mes bras, ma tête avaient suivi le mouvement. Sur scène, ils sont 5 : le chanteur-guitariste-claviériste, le percu-chanteur à ses heures, le batteur, la chanteuse-multi-percussioniste, la bassiste. C'est un peu comme si David Axelrod, SSly Stone, Jamie Lidell et Sara jouaient ensemble, avec, en guests, Curtis Mayfield et Gilberto Gil. Et plein d'autres. Ca peut paraître un peu exagéré comme ça, mais vraiment, c'est l'effet que ça fait.

Enfin bref, donc en rentrant, je n'avais qu'une hâte : en parler. Le problème, c'est que leur website est en (re-)construction, et que leur MySpace est en maintenance. Etait, en réalité. Parce que là, tout de suite, il fonctionne très bien. Et là, surprise, je découvre qu'ils jouaient avec DJ Nickodemus, que j'ai pu voir mixer il y a quelques temps dans un restaurant de dim sum (lui-même situé dans un mall, et accessible par un escalator) à Chinatown, en compagnie de Sid Vaga, Mariano et, last but not least, Gilles Peterson himself en special guest. A propos, le club c'était le Nublu, dans ma liste des endroits où aller depuis le début de mon séjour à NYC. Ca veut également dire que vous auriez pu vous aussi profiter du concert, le nublu étant une des sources d'Awdio. Des raisons personnelles m'empêchent de faire la promo d'Awdio, mais je vous dirai quand même de vous connecter le 8 janvier 2009, parce que The Pimps of Joytime & Nickodemus remettent le couvert, et que bon, après tout c'est pas leur faute ni celle de nublu si j'ai un soupçon de ressentiment envers Awdio. Ajoutons que l'album des Pimps est sorti sur Wonderwheel Recordings qui est, me semble-t-il le label dudit Nickodemus...

Tout ça devient un peu confus. L'heure tardive peut-être. Ou la musique qui résonne encore dans ma tête. En plus au départ, comme leur MySpace ne fonctionnait pas, et que leur site n'était pas vraiment une mine d'information, je pensais juste écrire quelques lignes, et enchaîner sur une booklist NYC/music/politics (d'où le titre de l'article)... Mais je vais plutôt la mettre dans la sidebar, parce qu'elle nécessitera sans doute des mises à jour. Et puis je vais plutôt m'en occuper demain. Là tout de suite, je vais télécharger l'album des Pimps of Joytime :)

mercredi 3 décembre 2008

Le mercredi, c'est crise économique...

Oups, pour un peu, j'en aurais oublié que ce blog est aussi censé parler de politique... Il faut bien avouer que l'effervescence des élections passée, les américains semblent avoir quelque peu perdu leur intérêt pour les affaires politiques.

Pourtant, l'Amérique est officiellement en récession. Schwartzie a décrété l'état d'urgence fiscal en Californie (les fonctionnaires ont de quoi s'inquiéter). Le secteur de l'automobile aurait enregistré une baisse des ventes de 36%. Le taux de chômage est de plus de 6%. Comme on dit, c'est la crise.

Alors, on l'a vu, Barack Obama a nommé son équipe économique et a fait de son ancienne adversaire Hillary Clinton (ennemie, pourrait-on dire, en se remémorant les propos cinglants qu'ils tenaient) sa Secrétaire d'Etat. Cette nomination n'a pas fait que des heureux. Ainsi le gouverneur du Nouveau-Mexique, Bill Richardson, qui avait soutenu Obama et s'était ainsi attiré les foudres du camp Clinton, et qui se serait bien vu chef de la diplomatie américaine, devra-t-il se contenter du secrétariat au Commerce. A tel point qu'Obama a dû préciser que ce poste n'était pas un "prix de consolation".

Le nouveau Président compte bien prendre la crise à bras le corps, ce qui ne l'empêche pas d'accorder un petit peu de son temps précieux à une recherche intensive du parfait chien pour ses filles. SuperObama.

Spéciale dédicace...

Voilà, on est déjà mercredi, et je suis à nouveau restée silencieuse pendant un petit bout de temps. Ça m'a d'ailleurs vaguement rappelé ma première expérience de blog, très douloureuse. Chaque article était une véritable lutte pour trouver quelque chose à dire, qui ne soit pas trop personnel mais m'implique quand même un minimum... Heureusement, personne ne le lisait, du coup il y avait forcément moins de pression.

Bref, donc, dans l'attente de la publication prochaine de l'interview de la chanteuse Kim Garrison (en étant tout à fait réaliste, je dirais avant la fin de la semaine), je me suis dit que j'allais mettre un petit teaser d'une interview réalisée hier du légendaire producteur de hip hop : Easy Mo Bee. L'homme derrière Biggie, Tupac et le dernier album de l'immense Miles Davis... Le teaser est une spéciale dédicace à mon très cher Jibi, qui ne m'en voudra pas (enfin j'espère) de la faire partager aux lecteurs de ce blog (tu pourras en profiter pour te la raconter encore plus...).


vendredi 28 novembre 2008

Interview CHARLES KREZELL

En 2004, les Républicains tenaient leur convention à NYC, déclenchant une vague de manifestations anti-Bush, et une répression sévère de la part du pouvoir en place. Charles Krezell a suivi les événements, tournant dans les rues son docu-fiction "Medium Hot", librement inspiré du "Medium Cool" d'Haskell Wexler (1969) réalisé pendant la convention Démocrate à Chicago en 1968.

A quelques jours des élections, il nous livrait ses sentiments sur la politique de son pays, et sur sa ville d'adoption, NYC.

Silence radio

Une semaine sans messages, c'est nul. D'autant que ce n'est pas comme s'il ne s'était rien passé, que ce soit au niveau de la politique (Obama a présenté son équipe économique, je pourrais écrire un paté là-dessus, mais je vais plutôt vous envoyer , parce que bon, la nouvelle date un peu) ou de la musique (j'ai notamment vu Gilles Peterson mixer en surprise guest dans un restaurant de dim sum à Chinatown, complètement improbable) ou même de NYC (à peine réveillée en ce lendemain de Thanksgiving et présentement en train de revêtir ses habits de lumière). A ma décharge, j'ai été pas mal occupée à travailler sur le montage d'interviews déjà réalisées (qui ne sauraient tarder à être publiées, donc) et à essayer d'en caler de nouvelles.

Bref, je présente mes plus plates excuses à mes lecteurs, quel que soit leur nombre, et promets solennellement que ça ne se reproduira pas, du moins tant que je serai à NYC.

vendredi 21 novembre 2008

Music & Irish Car Bomb

Ce qui est bien à NYC, c'est qu'il est possible de découvrir de nouveaux groupes talentueux à peu près chaque soir. Il suffit juste de savoir où aller. Et parce que mercredi il faisait particulièrement froid, j'ai commencé par le Lit Lounge, à deux pas de chez moi. En haut, le bar. Ça sent la vieille bière, jusqu'à ce que ça sente l'encens à la place. En bas, la salle de concert. Ça sent la weed, jusqu'à ce que ça sente l'encens à la place. Perso, je cherche toujours le côté lounge. Mais à défaut de lounge, c'est rock & roll dans tous les sens du termes.

Je n'y suis restée que pour deux concerts : le fils caché de Jeff Buckley, James Armata, seul derrière sa guitare et sa voix hallucinante, et The Drunken Sufis, qui ont failli me faire fuir alors qu'ils étaient à peine en train d'installer leurs instruments. Mais intrépide je suis et assise je suis restée. Mes tympans m'en veulent encore mais, en toute honnêteté, alors même que clairement, il faudrait me payer pour que j'écoute leur musique chez moi, ces petits gars m'ont bluffée. Au-delà de leurs beuglements et de ma capacité toute limitée à comprendre l'anglais quand il est sauvagement hurlé dans mes oreilles, The Drunken Sufis parlent de politique. Ils ont un message à faire passer, même si leur façon de le faire passer pourrait laisser sceptique. Un petit tour sur leur MySpace confirme d'ailleurs tout ça ("Jeff Gannon" particulièrement, et pour ceux qui se demanderaient qui est Jeff Gannon - comme je l'ai fait en découvrant le titre de cette chanson - un petit tout ici s'impose). Et puis, il faut bien avouer que leur côté Beastie Boys meet Rage Against The Machine va de pair avec un réel talent. A punk, punk et demi, les gaillards savent jouer et leur show, s'il est bruyant, est aussi carré. Bref, pas nécessairement ma tasse de thé, mais un concert intéressant.

Néanmoins, suite à la prestation des Drunken Sufis, mes oreilles réclamaient un petit peu de calme. Ou tout du moins d'accalmie. Un petit tour au Doc Holliday's dans l'East Village m'a alors plongée dans un monde à mi-chemin entre le Far West et l'Irlande. Pour la petite histoire, Doc Holliday était un dentiste et "as de la gâchette" (copié-collé de notre ami Wikipedia, pour en savoir plus cliquez ici) qui a participé à la bataille d'OK Corral. Enfin bref, le nom et la musique d'obédience country jouée par un juke-box hors d'âge, ça c'est le côté Far West. Le côté irlandais vient des Irish Car Bombs confectionnés et offerts par la bartender.

"Irish Car Bomb ?" C'est exactement la question que j'ai posée. Et en gros, ça donne ça : dans un verre à shot, moitié whisky (ou scotch, donc), moitié Baileys. Dans un verre à bière, moitié Guinness, moitié rien. Moitié rien parce que quand vous allez nonchalamment lâcher le verre à shot rempli du mélange mentionné ci-dessus, le niveau va se faire tout seul. Et c'est là que vous buvez le tout cul-sec. Ouais. Ca n'a pas l'air comme ça, mais en vrai c'est bon. Mais ça démonte la tête, surtout si vous enchaînez avec un Red Bull Vodka shot (mi-bière, mi-Red Bull dans le verre à bière, vodka dans le verre à shot, même principe, même effet).

L'avantage, c'est que si vous étiez fatigué, vous l'oubliez instantanément, ce qui vous permet de vous diriger d'un pas alerte (mais ça c'est parce qu'il fait toujours aussi froid dehors) vers le Rockwood Musichall, afin d'assister à un autre concert (et au passage, ces endroits qui programment tant d'artistes inconnus reçoivent aussi des artistes d'une toute autre envergure puisque dimanche Madeleine Peroux joue au Rockwood...), celui du Bill Bartholomew's Band, a.k.a The Governours. Dans une veine plus pop, parfois à la limite du mainstream sans jamais l'atteindre vraiment, Bill et ses amis ont vite fait d'effacer les dernières traces de fatigue qui subsistaient en moi. Chapeau vissé sur le crâne et petite cravate sous son gilet, Bill en impose. La moitié féminine de l'assistance semble sous le charme, et il est difficile de dire si c'est le physique, le style ou la voix "Adam Duritzienne" (Couting Crows) de Bill qui fait mouche. Toujours est-il que moi aussi je suis conquise et, s'ils ne m'ont pas prise pour une groupie, une interview devrait suivre.

A ce stade, j'aurais sans doute dû rentrer chez moi. Mais, une bière plus tard dans un autre bar du Lower East Side, j'ai rencontré trois Slovéniens. C'est suffisamment rare pour en parler en soi. Mais surtout, l'un deux m'a donné son CD. Et, s'il m'a fallu 48h et un coup de téléphone pour m'en rappeler et finalement l'écouter, la surprise a encore une fois été agréable. Ca s'appelle Onubo, c'est de l'electronica tranquille à la Cocteau Twin, et ça s'écoute ici.

New-York est une ville pleine de surprise.

NDLR : J'ai été paresseuse ce soir là, mon appareil photo est resté au fond de mon sac. C'est pourquoi les photos des groupes viennent directement de leurs MySpace. Et la photo de la façade de Doc Holliday a en fait été prise lors d'un précédent séjour à New York. Mais promis, j'irai vérifier qu'elle existe encore.

mercredi 19 novembre 2008

Back to Stones Throw Party @ Gallery Bar

Parce qu'il faut parfois savoir admettre la supériorité des autres... vidéos.
Petit retour à la soirée Stones Throw @ Gallery Bar.

NYC Subway Music

A Paris, il y a deux sortes de musiciens dans le métro.

1) Les officiels
La RATP leur fait passer un casting, délivre un badge aux gagnants et leur assigne un emplacement. Ils ont ainsi le droit de jouer dans les couloirs du métro et d'essayer de gagner leur vie de cette façon. Souvent ils en profitent pour vendre leur CD ou leur K7 mais heureusement ce dernier cas se fait de plus en plus rare, la RATP étant visiblement atteinte de jeunisme. Souvent, les officiels ne sont pas mauvais, voire même plutôt bons. Parfois c'est insupportable, mais c'est une question de goût.

2) Les officieux
Ils n'ont pas passé le casting de la RATP, ou alors ils l'ont planté haut la main. Souvent ils ne jouent pas dans les couloirs mais directement dans la rame, généralement juste à côté de vos oreilles. Souvent ils ne jouent même pas vraiment, ils se contentent de hurler en dansant sur de la dance polonaise. Souvent, les officieux sont mauvais, voire même exécrables. Parfois ils sont plutôt doués et perso, si en plus il s'agit de personnes âgées, plutôt touchants (j'ai croisé un vieux violoniste comme ça une fois...)

A New-York, les choses sont sensiblement différentes.
Bon, pour être tout à fait honnête, je ne suis pas vraiment allée me renseigner sur l'existence d'un éventuel casting de la société de transports publics new-yorkaise. Il se peut qu'il y en ait. Peut-être que les choses ne sont pas si différentes sauf sur un point : la musique est presque omniprésente, et d'une qualité assez exceptionnelle pour l'endroit.
Et il y a dans le métro de New-York une diversité qu'on ne trouve pas à Paris. Breakeurs, guitaristes, clarinettistes, percus, chanteurs, rock, folk, jazz, hip hop... une seule station de métro un tant soit peu conséquente peut vous offrir tout ça. Et que musiciens et danseurs, qu'ils se produisent dans les couloirs, sur les quais ou dans les rames, sont, à de rares exceptions, assez impressionnants.

La preuve en images (Union Square, sur le quai de la ligne L).



PS : encore une fois, navrée pour la qualité médiocre de l'image, on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a sous la main...

Interview Andrew Wyatt (FIRES OF ROME)




Autant il y avait peu de chances que vous connaissiez Reese, autant si la promo est aussi intense à Paris qu'elle l'est à NYC, vous avez du entendre parler de Fires of Rome, ou tout au moins croiser l'affiche de l'ep au détour d'une rue, voire être invité à une des The:Hours Party via Facebook ou MySpace. D'ailleurs, pour vous autres, ça se passe ce soir chez Régine et mon conseil serait de ne pas manquer ça.


Car si Andrew Wyatt n'est pas la personne la plus facile à interviewer (l'exercice s'est d'ailleurs plus apparenté à de l'arrachage des mots de la bouche qu'à une véritable interview, d'autant qu'il avait la voix fatiguée), son apparente retenue s'efface complètement dès qu'il pose les pieds sur scène. Complètement à l'aise dans son slim, il n'en dégage pas moins un certain air d'artiste torturé, sourcils froncés et tête chevelue entre les mains. Toujours populaire et efficace comme attitude, d'autant que l'énergie est là. Entre l'urgence du rock urbain et les mélodies eighties aux accents symphoniques, la musique de Fires Of Rome intègre complètement ses références avouées (Bowie et T-Rex en tête) pour mieux aller de l'avant, revisitant prog rock, glam rock, new wave et post punk dans un kaléidoscope musical flamboyant.

Il faut dire que le New-Yorkais n'en est pas à son coup d'essai. Bassiste de The A.M il y a quelques années, Wyatt écrit et produit également beaucoup pour les autres, de Ebony Bones à Just Jack en passant par Mark Ronson, Princess Superstar ou Nas. Pas exactement n'importe qui donc. Dans un autre genre, dans lequel on peut avoir un peu de mal à l'imaginer, Wyatt a également composé et produit quelques chansons pour la B.O du film Music and Lyrics avec Hugh Grant et Drew Barrymore. Bon, je dis ça mais je n'ai pas vu le film, c'est peut-être plus intéressant musicalement que ça n'en avait l'air au premier abord.

Enfin bref, tout ça pour dire que si le "Set in Stone Remix EP" (avec au programme des remixes par M83 ou Don Rimini) a certainement grandement contribué à faire parler de Fires of Rome, il est à parier que l'album "You Kingdom You" (sortie en janvier) fera oublier le coup de pouce électro.




dimanche 16 novembre 2008

Après le Candy Store de Pete, le Cake Shop

Il faut croire qu'à NYC, la musique est très liée à la nourriture, de préférence sucrée. Et si au Pete's Candy Store, point de bonbons, il y bien du cake au Cake Shop de Ludlow Street, dans le Lower East Side. Il y en a même une grosse part sur leur logo qui se décline en petits pins distribués gratuitement aux clients.

Mais bon, l'intérêt du Cake Shop n'est pas leurs gâteaux (pour ça, on préfèrera se rendre non loin de là, à la Sugar Sweet Sunshine Bakery, spécialiste du cupcake, du banana pudding et du chocolate bomb...yummy!). Non, ce qui fait du Cake Shop un endroit bien sympathique, ce sont leurs concerts quotidiens.

Jeudi 13 novembre, on aurait pu assister aux lives de The Icypoles (ex-Architecture in Helsinki) et Kath Bloom. Un vernissage nous a mis en retard et nous ne sommes arrivés qu'au moment où l'Australien Guy Blackman entrait sur scène, iPod dans une main et l'autre sur son clavier. Car Blackman est venu tout seul, sans ses musiciens. Ce qui ne l'empêchera pas de trouver de quoi s'accompagner en la personne d'une gentille vieille dame qui s'improvisera choriste et d'un vieux monsieur sans doute tout aussi gentil, venu avec son violon. Eux c'était de l'impromptu, contrairement au Suédois Jens Lekman, venu clôturer la soirée en DJ set, et qui joindra sa voix à celle de Blackman le temps d'une chanson.



Allez, petit bonus en vidéo, parce qu'il faut bien avouer que Lekman s'est montré bien plus doué en chanteur qu'en DJ. Sa prestation aux platines (en fait il était juste posté derrière son MacBook) nous aura envoyés vers d'autres horizons, pas forcément plus agréables d'ailleurs. Y a des soirs, comme ça...

vendredi 14 novembre 2008

30 bonnes raisons pour avoir voté Obama

Bon, à la base, c'était 30 raisons de voter pour lui, mais parfois, dans la vie, il arrive qu'on prenne le train en route. C'est donc avec un peu de retard et grâce à Joanna (merci, Joanna!) que j'ai pris connaissance de ce site.

Le concept est simple, il s'agit en gros d'une campagne d'e-mailing pro-Obama, en 30 arguments (un par jour, donc) accompagnés de posters dessinés par 30 designers. La campagne a commencé le 5 octobre et s'est naturellement terminée le 4 novembre, avec une 31e raison de voter Barack Obama.

Bon, c'est évident que ça ne sert plus à grand chose de s'abonner au site. Mais ça reste intéressant de jeter un coup d'oeil aux oeuvres et aux commentaires des artistes. Voici quelques une de mes favorites.

Reason 0

There is no doubt that this is a critical moment in history. Americans need to educate themselves on the issues and recognize that Obama is the candidate who can save us from spiraling into a dangerous future. As John F Kennedy said, "The ignorance of one voter in a democracy impairs the security of all."

Artist
Melissa Jun
Brooklyn, New York
www.melissajun.com

Reason 0

It's been a long eight years, and I'm tired. Tired of an administration that has failed in the face of every conceivable challenge; tired of an occupation of still to-be-determined length, costs, and consequences; and tired of the incompetence, unilateralism, and deception that pushed us into it. Mostly, though, I'm tired of seeing America beaten down, and I'm ready for a leader with the integrity, the guts, and the vision to help us get back up. That's why I'm voting for Barack Obama.

Artist
Adam Snetman
New York, New York
www.snetman.com


Reason 0

Four more years of Bush's policies? NO!!!

Artist
Seymour Chwast
New York, New York
www.pushpininc.com







Reason 0

“Obama's a terrorist, don't you know that?”
―Supporter at McCain-Palin rally in Ohio on YouTube
Barack Obama could be the most thoughtful, inclusive and intelligent president we have ever had. Finally.

Artist
Mike Strassburger
Seattle, Washington
www.moderndog.com


Et la meilleure pour la fin:

Reason 0

After 8 years of catastrophic events resulting from the failed leadership of our current administration, Main Street is "Bushed". We are tired of the arrogance, greed, dishonesty and incompetence that has been so pervasive for what now seems to be an eternity. Our best chance of cleaning up the mess left in the wake of this bungling administration is to show our commitment to a future of change and reform by electing Barack Obama on November 4th.
Artist

Woody Pirtle
New Paltz, New York
www.pirtledesign.com

mercredi 12 novembre 2008

Pete's Candy Store

Ca fait un petit moment que je n'ai pas posté d'articles, occupée comme je l'étais à profiter de ce que New York a à offrir. La grande folie des élections est passée, et la ville semble surtout se préparer à fêter Noël. Quant à moi, j'ai découvert trois artistes plus qu'intéressants hier soir dans un petit bar de Williamsburg, Brooklyn : Pete's Candy Store.

Au Pete's Candy Store, il y a tout sauf des bonbons. Cocktails en tous genres, soirées poésie, soirées quizz, et surtout, tous les soirs à partir de 21h, des concerts. Alors on sait ce que ça peut donner ce genre d'endroits, où la nécessité de booker plusieurs artistes chaque jour que Dieu fait donne parfois de drôles de résultats...

Mais là, excellente surprise. Kim Garrison ouvre le bal, seule avec sa guitare électrique et ses fans déchaînés. Mélancolie à la PJ Harvey, mâtinée de Beth Orton et My Brightest Diamond. Suit Eric Wolfson, dont l'inspiration très politique et l'attitude de sale gosse ne sont pas sans rappeler le chantre de l'anti-folk Adam Green. Enfin, dans une veine plus classique, le folkeux Gann Matthews, aux faux airs de Julien Doré sans sa barrette (la ressemblance s'arrête là, heureusement), vient clôre en beauté cette soirée musicale.

Là, tout de suite, le temps me manque pour vous parler plus longuement de ces artistes. Mais des interviews sont prévues, alors ce sera l'occasion d'en rajouter une couche... Suivront aussi quelques petites vidéos pour vous donner une idée de l'ambiance du Candy Store de Pete. Alors à bientôt !

jeudi 6 novembre 2008

Obama Night, Obama Nation

Oh, what a night !


Mardi 4 novembre 2008, date historique. Sans être tout à fait persuadée de l'issue des élections, mais tout de même confiante, il convenait d'être à l'endroit idéal pour assister aux résultats. Et quoi de mieux que Times Square, devant les studios d'abc, retransmettant la soirée électorale en direct sur leurs écrans géants ?

Arrivée sur place vers 20h, j'ai pu largement profiter de l'ambiance et de la tension ambiantes, toutes deux allant croissant au fur et à mesure que les résultats Etat par Etat tombaient. Lieu de célébration par excellence de New-York, Times Sq. se remplissait à vue d'oeil, la foule venant s'aligner le long des barrières de sécurité tout autour des écrans.

Entre chaque résultat, la tension est palpable, l'endroit devient presque silencieux, la foule exultant à chaque Etat remporté par Barack Obama, et huant lorsque McCain gagne. Lorsque abc annonce que l'Ohio a été remporté par le sénateur de l'Illinois, la foule se déchaine. Peu à peu, on apprend que les bastions républicains que sont la Floride ou la Virginie sont tombés... Il n'en faut guère plus pour que CNN et Fox News annoncent Obama vainqueur des élections présidentielles.

Le mot fait vite le tour de Times Sq., qui explose de joie. Les cris de la foule, les embrassades, les larmes de bonheur... Au coeur de tout ça, on s'approprie la victoire d'Obama. Ce soir, tous les Français présents sont Américains.


Et en parlant de Français... à côté de moi, l'équipe du Grand Journal de Canal + s'est faite remarquer en arborant de grandes banderoles "Cassoulet", "Cassoulet Forever" et "Coucou Maman". Tandis qu'on expliquait à l'équipe d'abc qu'il s'agissait d'un plat traditionnel du sud-ouest de la France, d'autres élaboraient des théories un peu plus farfelues. Il paraît ainsi que sur les forums, des explications quelques peu excentriques circulent à présent, dont celle-ci : le cassoulet donc cochon, parce que les républicains sont des porcs... Intéressant !