mardi 28 avril 2009

Interview THE DIG

A la sortie du concert de Bloc Party à New York, j'ai rencontré un petit mec, qui distribuait des flyers pour le concert de son groupe, The Dig, en première partie des anglais de The Rakes, au Bowery Ballroom.

Or, il se trouve qu'il y a 3 ou 4 ans, au concert des mêmes Rakes au festival des Inrocks à Paris, j'avais passé un excellent moment (aah, les problèmes techniques, pas facile de gérer, mais ils s'en étaient sortis comme des pros -- et aaah, comme le fait qu'une de leur chanson porte le nom de ma ville de naissance, qui n'est pas Paris, ce serait trop simple, m'avait prédisposée à écouter leur premier opus avec beaucoup d'attention...).


Bref, j'ai donc écouté The Dig, trouvé ça pas mal du tout et décidé non seulement d'aller au concert, mais aussi d'interviewer les petits gars. L'interview s'est déroulée entre le sound check et le concert, au Whole Food sur Houston, "où mangent les rock stars" - ou les graines de rock stars. Pas vraiment le cadre idéal (encore que les étals de légumes auraient pu faire un arrière-plan coloré et décalé), mais il fallait bien que Emile (à la basse et au chant) et Erick (aux claviers) se sustentent avant leur show. David et Nick, les deux autres membres du groupe avaient apparemment autre chose à faire.

En ce qui concerne leur performance live, ma foi, la politique du "no video" appliquée strictement au Bowery Ballroom a limité mon enregistrement aux quelques secondes que vous pouvez voir en fin d'interview. Et c'est dommage parce que The Dig dépote un maximum sur scène. Pleins de fougue et d'énergie, ils n'en sont pas moins carrés. Il faut dire que leur résidence au bar Piano's et leurs nombreux concerts dans l'Est américain leur a permis de rôder leur show. Et qu'en dépit de leur jeune âge, David Baldwin, Emile Mosseri, Erick Heiser et Nick Brown ont une sacrée expérience (Baldwin et Mosseri ont commencé à jouer de la musique ensemble à 10 ans... et aussi jeunes soient-ils, ça ne date pas d'hier !).


The Dig se revendique "rock'n'roll". Pas "rock". Et ils ont raison : leur musique découle de la plus pure tradition du genre, sans pour autant sonner old-fashioned. C'est que les quatre garçons ont étudié leurs classiques, de Chuck Berry à Dylan, en passant par Bowie, T-Rex, Joy Division ou, évidemment, les Beatles. Et les Strokes aussi, peut-être ? Ils s'en défendent, même s'ils sont admiratifs de leur travail et ont eu l'occasion de répéter juste à côté de la bande de Casablancas...

Après le concert (oui, oui, The Rakes aussi c'était bien), tout le monde file au Bowery Electric pour l'aftershow. Ce sera l'occasion de pimenter un peu l'interview avec une facette moins policée de nos gaillards, visiblement d'excellente humeur !

Bref, l'interview est là, jugez par vous-même !



ps: pour ceux qui se posent la question, non, pour autant que je sache, les Strokes ne sont pas venus au concert...

pps: pour ceux qui étaient au concert des Rakes à la Cigale, et qui se demandent si Allan Donohue a récupéré son T-shirt, la réponse est oui. L'histoire ne dit pas ce qu'il est advenu de sa montre...

Liens :
- le myspace de The Dig
- le website de The Dig
- le facebook de The Dig
- pour télécharger leur nouvelle demo (3 titres), c'est ici
- et pour télécharger les titres des l'EP Good Luck and Games, c'est

lundi 27 avril 2009

Dumb & Dumber ?

Dans la famille "pas très malin de survoler le Financial District en Boeing 747", je demande l'armée.


Pas très malin en effet. Et très, très, TRES effrayant pour les New-Yorkais qui ont été témoin de ce petit "exercice" :



A voir les réactions sous la vidéo, la paranoïa s'installe...

Et ce malgré les excuses officielles du Bureau militaire de la Maison-Blanche. Apparemment, il s'agissait du Boeing 747 de la présidence (escorté par un avion de chasse de l'US Air Force, tout de même) en tournée promotionnelle (séance photo à Lower Manhattan, c'est vrai que ça fait un chouette background) et vol d'entraînement.

Le maire de New York, Michael Bloomberg, n'était pas au courant. Damned, même le porte-parole de la Maison-Blanche, Robert Gibbs, n'était pas au courant. En revanche il semblerait que la NYPD et une autre agence de la ville aient été informés la semaine dernière et omis d'en faire part à Bloomberg (et, soit dit en passant, aux personnes vivant ou travaillant à proximité du site prévu pour le survol, à deux pas de Ground Zero...). Bloomberg n'a vraisemblablement pas aimé. Du tout. On le comprend.

(photo AP)

Great Lake Swimmers @ Bowery Ballroom


Ok, c'était le 17 avril, autant dire pas hier. La chronique du concert arrive un peu tard, peut-être, mais bon c'est pas comme si une chronique de concert n'arrivait pas TOUJOURS trop tard (genre, oui, c'était génial, c'est con, vous n'y étiez pas). Sauf que là, il n'est pas tout à fait trop tard, puisque Great Lake Swimmers fait une escale parisienne au mois de mai. Plus exactement, GLS jouera à l'International le 26 mai. Ils s'arrêtent aussi du côté de Bordeaux et de Tourcoing (?!) - pour plus d'info, rdv sur le myspace du groupe.


Donc, si vous habitez à Paris, Bordeaux ou Tourcoing, ou dans les environs, et que vous aimez la folk tranquille (on va dire quelque part entre Bonnie Prince Billy, Ray Lamontagne et Fleet Foxes) et les barbus en chemise à carreaux, ne ratez pas ça.


Venus présenter leur nouvel opus Lost Channels (que j'adorerais chroniquer ici, mais comme GLS est un groupe canadien, ce serait un peu contraire à la ligne éditoriale), Tony Dekker et ses acolytes (Julie Fader, Erik Arnesen, Bret Higgins et Greg Millson, accompagnés d'une joueuse de mandoline dont j'ai malencontreusement oublié le nom) ont véritablement déchaîné le Bowery Ballroom. Surprenant (Ongiara, l'opus précédent des canadiens, était une pure merveille de folk... atmosphérique, et si Lost Channels connaît des moments plus up-tempo, on est quand même loin des dancefloors) mais complètement addictif.


J'aurais aimé vous faire partager ce moment en vidéo, mais le Bowery Ballroom applique une politique très stricte de "NO VIDEOS"... Allez à L'International et vous verrez...

mardi 21 avril 2009

Fredo Viola encore (Downtown à Levallois)

Fredo Viola aime chanter dans les halls d'immeubles. Fredo Viola aime aussi chanter dans les églises. Et pour L'Express, il a entonné une petite reprise du Downtown de Petula Clark, dans le temple de protestant de Levallois-Perret, que vous pouvez voir ici.

lundi 20 avril 2009

Le printemps, les impôts, les vénézuéliens...

Bon, en termes de printemps, il faudra repasser. La météo à NYC n'est pas des plus clémentes aujourd'hui (après un week-end magnifique, ça fait mal). Mais en termes d'impôts, on est pile poil dans la tendance...

Pas les vôtres (encore que ça ne va pas tarder à arriver aussi). Ceux du Président Barack Obama. Vu le succès de ses mémoires en librairie, c'est sans surprise que les Américains ont appris qu'Obama était millionnaire, même s'il évite d'en faire étalage. On apprend aussi qu'il a payé plus de 850 000 dollars d'impôts, et donné 172 000 dollars à des oeuvres de charité.

Mais pour ceux qui voudraient se pencher plus avant sur sa déclaration d'impôts 2008, il suffit de la télécharger ici (pdf).

Parce qu'en termes de lectures, le Président américain a maintenant ce qu'il faut. Son homologue vénézuélien Hugo Chavez lui a en effet gentiment offert de quoi se distraire pendant son voyage de retour du sommet des Amériques à Trinité-et-Tobago : Les veines ouvertes de l'Amérique Latine, de l'Uruguayen Edouardo Galeano, un classique de la gauche latino-américaine (1971).

Je ne l'ai pas lu, mais le site web Alternative Internationales décrit l'oeuvre comme une "critique radicale des Etats-Unis et de l'exploitation des richesses latino-américaines. Une oeuvre au lyrisme exacerbé qui a inspiré une génération d'étudiants". Légèrement contestataire, donc. Et prochain best-seller en perspective.

Heureusement, on peut compter sur Gala pour analyser la situation en finesse : "Comme quoi, il n'y a pas que Bo à vouloir mener Barack en bateau et être un brin cabot" (normalement, pour les jeux de mots pourris, je préfère 20minutes, mais sur le site internet, ils n'ont fait que reprendre la dépêche de l'APF). Pour une analyse plus en profondeur, je vous conseillerai plutôt de lire l'article de Continental News.



vendredi 17 avril 2009

Fredo Viola en session acoustique. En France.

Eh oui, il n'y a pas que des avantages à vivre à New York. Par exemple, j'ai raté le concert de Fredo Viola à la Cigale, en première partie de Peter Von Poehl. Heureusement, il a profité de son séjour à Paris pour également faire une petite session acoustique dans la cage d'escaliers des locaux de because (apparemment), pour la caméra du site LeCargo.org.

C'est par que ça se passe.

Il a également fait un concert de poche, on attend les images avec impatience.

jeudi 16 avril 2009

Telepathe Record Release Party @ The Annex

Hier soir avait lieu la release party du premier album de Telepathe, Dance Mother. L'album est sorti il y a déjà deux mois, mais on s'en fout. C'était surtout leur dernière date new-yorkaise avant de s'envoler pour le France, où elles commenceront leur tournée à Nancy, avant se s'arrêter à Paris pour une date à la Maroquinerie (25 avril). Nos amis anglais auront, pour leur part, la chance de les voir en même temps que les excellents School of Seven Bells.

Pas de vidéo du concert, malheureusement. Et la photo ci-dessus a été prise à un autre concert. mais l'idée est là. Melissa et Busy apparaissent dissimulées sous des capuches et se calent derrière leurs machines. Les tuniques/k-way disparaîtront pour laisser place à des tee-shirts (je suis un peu loin, mais on me dit que l'une porte un t-shirt Joy Division et l'autre un t-shirt... hmm, syndrome du poisson rouge... mais en tout cas c'était un rappeur).

On retrouve l'electro vigoureuse aux accents étranges qu'on avait découvert sur l'opus, l'énergie pure qui s'en dégage, mais bizarrement, personne ne danse. En fait, personne ne bouge. Le concert en lui-même s'apparente à une performance de karaoke sur MacBook. Gangnes joue les MCs et Livaudais tape en rythme sur ses drum pads. Elles enchaînent les morceaux (et quand je dis "enchaînent', ça veut dire "enchaînent". Les pauses, c'est pour les groupes à guitares), les beats ethniques de Lights Go Down font place à la candeur juvénile de So Fine, et le public reste incroyablement stoïque. C'est à n'y rien comprendre.

C'est peut-être pour ça que Telepathe a recruté 3 danseuses, alignées sur l'avant de l'étroite scène, qui leur laisse à peine assez de place pour exécuter leurs mouvements tribaux. Mais l'ensemble est visuellement intéressant, légèrement hypnotisant, comme la musique à la fois binaire et enveloppante des brooklynites. Quarante-cinq minutes plus tard, c'est terminé.

Je craignais un peu d'être décue, de découvrir que l'opus devait tout au travail de production de Dave Sitek. Le fait que le côté "live" de la performance se résume aux voix et à la batterie électronique permet de passer à côté de cette question. Au final, on s'en moque.

Lire la chronique


mardi 14 avril 2009

Au Revoir Simone's secret show @ Union Pool

Et voilà, juste quand je me plaignais de ne pas avoir assez de musiciennes à NYC, il en pleut.

Il y aurait dû y avoir une interview et une vidéo. Finalement, pas de vidéo, et l'interview sera pour plus tard. Reste le secret show, dont les filles d'Au Revoir Simone ont fait leur spécialité (ceux présents au secret show parisien au mois de février dernier au Point Ephémère, en compagnie de Konki Duet, qui, à ce propos, jouent le 21 avril aux Disquaires, allez-y, savent de quoi je parle... Hmm. Trop d'incise tue l'incise.).

Et donc, le secret show. Il avait lieu à Union Pool, autre bar de Brooklyn comme on n'en trouve qu'à Brooklyn (enfin, à Manhattan, aussi), un de ces endroits où ils passent du Johnny Cash sans complexe. Le bar était autrefois un magasin de fourniture de piscine, et le spacieux patio extérieur permet les barbecues en été. La salle de concert, elle, rappelle à la fois la Flèche d'Or (le large cadre doré venant circonscrir la scène, sans doute) et la salle à manger d'un château écossais (les tapisseries à rayures et les lustres antiques, sans doute).

Le show est un peu cahotique, ça sent le rodage avant la grande tournée, qui démarre à Paris le 18 avril, au festival les Femmes s'en Mêlent. Mais Annie, Erika et Heather sont trop mignonnes pour qu'on leur en veuille. Et puis le public leur est acquis, elles jouent à domicile. Elles dévoilent lentement les chansons de leur prochain album, Still Night, Still Light, qui promet de beaux moments d'electro-pop tranquille.

La formule n'a guère changé, si ce n'est qu'Heather s'est mise aux cymbales. A la cymbale, plus précisément, offerte par ses copines et sortie du placard pour le nouvel opus. Bonne idée, le son organique de l'instrument épouse parfaitement les mélodies électroniques du groupe et dramatise leur musique toute en légèreté. Les filles s'éclatent, jettent des CDs dans le public (s'excusent d'avoir failli en éborgner certains), égrénent leurs douces ritournelles en se jetant des regards complices, marient leurs voix suaves et tapotent leurs claviers. Dehors, il fait nuit, mais il y a de la lumière.

Le nouvel album du trio brooklynite sera disponible dans les bacs le 19 mai (probablement plus tôt en France, d'après le site internet du groupe).

Liens:
- le myspace d'Au Revoir Simone
- le website d'Au Revoir Simone

lundi 13 avril 2009

Girls, girls, girls

Où sont les femmes ? Patrick Juvet n'avait pas tort, même si je ne crois pas qu'on parlait de la même chose, lui et moi. Personnellement, ma question s'applique essentiellement à la scène musicale indépendant de New York. Je me l'étais déjà posée lors de ma rencontre avec Kim Garrison, qui reste à ce jour l'unique représentante de la gente féminine sur ce blog.

Alors je ne sais pas, c'est peut-être ma faute... Serais-je misogyne ? Est-ce qu'une fille peut être misogyne, d'ailleurs ? Le fait est que les filles qui jouent de la musique semblent moins nombreuses que les garçons. Ce n'est pas nécessairement le moment de faire une étude sociologique sur le sujet, mais c'est certainement le moment d'en mettre certaines en lumière dans ce blog, et de palier à ce flagrant déséquilibre.

Bon, en tout cas, histoire de palier à cela, voici une petit vidéo du concert de Jo Williamson au Rockwood Musichall, auquel je me suis rendue il y a quelques jours.


Jo est une grande fille toute simple, qui chante des chansons visiblement toutes simples, sur lesquelles elle s'accompagne à la guitare acoustique, tout simplement (bon, ça c'est pour l'effet de style, dans les faits, il y a Matt, au piano et, sur le disque Wake on The Hudson, que vous pouvez acheter ici, il y a pléthore d'instrumentations). Elle raconte des histoires toutes simples, des histoires de filles, leurs déboires sentimentaux, tout ça. Mais avec beaucoup d'humour et de fraîcheur. Ça sent le vécu (je sais de source sûre que le marin de "Sailor Boy" n'est pas sorti de son imagination).



Liens:
- le myspace de Jo Williamson
- le website de Jo Williamson


Et, tant qu'on en est à parler de filles, j'ai également récemment découvert Julia Haltigan. Julia a grandi du côté de Bowery (patrie du CBGB et autres hauts lieux du rock et de la punk culture) dans les années 80, dans une famille de musiciens. Autant dire que sa voie était toute tracée. Son premier opus autoproduit, When the Glow Starts to Go, sorti en 2007 (spéciale dédicace à mon voisin Tony, qui me l'a procuré et m'a ainsi fait découvrir cette petite pépite) conjure une Amérique révolue, dans une veine pop folk à l'ancienne qui colle à merveille à sa voix sexy.

Mais assez pour cette fois, je vous en dirai plus sur la belle et sur son nouvel album éponyme (mars 2009), après son concert au 11th Street Bar, en compagnie de ses acolytes, The Hooligans (en bas de chez moi, how convenient is that?).

En attendant, la vidéo de sa chanson "I Don't Want To Fall In Love":



Liens:
- Le myspace de Julia Haltigan
- le (super) website de Julia Haltigan

dimanche 12 avril 2009

Interview TOBY GOODSHANK

On avait découvert Toby Goodshank au Mercury Lounge, en première partie de ses amis d'Herman Dune, et appris quelques infos supplémentaires grâce à Wikipedia (l'histoire des Moldy Peaches, tout ça... ça vous revient ?).

Bref, il fallait en savoir un peu plus sur le garçon, et c'est pour ça qu'on s'est donné rendez-vous dans un bar comme on n'en trouve qu'à New York (enfin, à Bushwick, Brooklyn, plus précisément), le Goodbye Blue Monday. Café, bar, salle de concert, antiquaire, galerie, énorme bric à brac (dont une collection de vinyles de malade, background idéal pour l'interview), l'endroit est définitivement multifonctions, ne ressemble à rien d'autre, et doit donner du fil à retordre à la femme de ménage. Il y avait même un barbecue visiblement improvisé dans la cour menant à la deuxième scène, semi-extérieure, qui sert aussi de salle de ciné. Bref, un chouette endroit, où la bière ne coûte pas un bras, mais où il faut quand même avoir son I.D. D'ailleurs, Le Goodbye Blue Monday est tellement chouette que sur leur myspace, ils streament live tous leurs concerts (si, si, TOUS. "Every show, every day"). Un jour, il faudra que j'y aille pour un concert, ce serait pas mal...


Euh, sinon, pour en revenir à Toby (que je remercie pour m'avoir fait découvrir cet endroit), bah, voilà l'interview, qui nous aura permis d'éclaircir certains points, comme le fait que sa chevelure et sa barbichette doivent plus à Metallica qu'à D'Artagnan... Different country, different culture... Sinon Toby aime Radiohead (il a tenu à ce que je le souligne, il avait oublié d'en parler pendant l'interview), mais n'aime pas le turducken (si j'ai bien compris, le turducken est une dinde, farcie d'un canard, lui-même farci d'un poulet... ou, si vous préférez, un poulet dans un canard, dans une dinde - si j'en trouve un jour, je vous ferai part de mes impressions...). Plein de choses, je vous dis...



On en a également appris un peu plus sur son autre talent, le dessin. J'ai eu l'infime plaisir de feuilleter son sketch book, qui regorgent de dessins d'une infime précision, et d'une créativité hallucinante. C'est bizarre, naïf, inquiétant, et vous pouvez vous aussi jeter un oeil dans son carnet de dessins, en cliquant ici.

vendredi 3 avril 2009

Harlem Shakes - Technicolor Health

Label : gigantic music
Genre : pop, indie rock, electro
Date de sortie : 24 mars 2009









De temps en temps, je rentre chez un disquaire, et j'achète un album au hasard dans le rayon nouveautés, de préférence parmi les albums mis en avant. Bizarrement, je n'ai jamais eu de mauvaise surprise. Sans doute parce que je ne m'essaie pas à cet exercice chez n'importe quel disquaire. Je passe le tout en revue, en prends un, le repose, en prends un autre, le repose, jusqu'à ce que j'arrête mon choix. Parce que j'aime la pochette, ou le nom du groupe, ou le titre des chansons. Ou tout ça à la fois.

Ça a été le cas de Harlem Shake. Je me suis aussi dit qu'avec un nom pareil, ils devaient être de New York (de Brooklyn, en fait) et que ça devait groover (malgré les percus exotiques et les cuivres, c'est plutôt indie rock, en fait).

Dès l'ouverture, "Nothing But Change II" ancre les Brooklynites aux côtés de Vampire Weekend. La chanson commence sur des accents funky avant d'exploser dans un refrain tout en choeurs doo-wop, clappements de mains et cuivres rugissants, assaisonnés de blips électroniques de jeux vidéo vintages. On ne pouvait rêver mieux pour appréhender Harlem Shakes, et trépigner d'impatience (ou d'appréhension, selon qu'on est optimiste ou pessimiste) avant de découvrir la suite. Et ouf, le titre suivant, "Strictly Game", qui s'avère être le single, ne vient pas contredire la première impression. Le bruit de statique s'estompe pour faire place aux percus lives et électroniques, qui finissent par se confondre en un joyeux bordel frénétique.

Durant les 37 minutes que dure l'opus, rien ne vient contredire ce qu'annonçait le titre : Technicolor Health dégage un optimisme assumé et un son ensoleillé ("Sunlight", notamment, et sans surprise), une vibe à la Beach Boys, qui donne envie de chantonner en choeur, tout en dansant joyeusement.


Les riffs de guitare post-punk se heurtent aux claviers très 21e siècle, les "vrais" instruments se fondent dans la musique produite par des jouets en tout genre (Nintendo, Casio, Lansay ? Difficile à dire...), le tout finissant toujours par se noyer, à un moment ou à un autre, dans un véritable mur d'harmonies à la Phil Spector. Au final, c'est comme si chaque membre du groupe jouait sa propre chanson mais, miraculeusement, l'ensemble se mêle parfaitement. Dans un formidable élan démocratique, chacun à droit à la parole, et chacun (sans compter les choeurs additionnels) s'en donne à choeur joie en ooh, aah, nanana, tutudutuuu, venant envelopper la voix du chanteur, Lexy Benaim. Dans un souci d'équité et pour respecter la leur, on précisera ici les noms des autres membres du joyeux quintet : Brent à la batterie (et assimilé), Kendrick aux claviers, Todd à la guitare et Jose à la basse (et tous au chant, donc)

L'album se clôt bien trop rapidement avec la chanson éponyme, qui vient lentement calmer notre ferveur, sans pour autant rafraîchir l'ambiance. Si Gigantic fait bien son travail, nul doute que les Shakes traverseront l'Atlantique aussi vite qu'ils nous emmènent des boucles de piano de "Niagara Falls" aux pulsations de la basse ska new-wave de "Radio Orlando". Et devenir le groupe hype de 2009 ? On le leur souhaite.

Ah oui. Etant donné que la pochette a joué en faveur du disque, je mentionnerai que l'artwork est signé Jules de Balincourt, dont l'espace multi-artistique Starr Space, à Brooklyn, accueillera Harlem Shake le 24 avril.

Liens:
- le website d'Harlem Shakes
- le myspace d'Harlem Shakes