lundi 31 août 2009

Sunday Bloody Sunday

Le dimanche à New York, y a plein de choses à faire. Bon évidemment, là je suis à Paris, et je note qu'il y a aussi plein de choses à faire, sensiblement les mêmes d'ailleurs (brunchs, ballades, comatage dans un parc - plus petit quand même, le parc, à Paris - ciné, bref...). Mais il y a une chose qui se fait à NYC et que je n'ai pas encore réussi à dégotter ici, c'est le harangueur amateur à tendance politique. On le trouve généralement à Union Sq., lieu de rendez-vous traditionnel des New-Yorkais du sud.

Et comme le 1er amendement garantit la liberté de parole, bah on se lâche, et tout le monde en prend pour son grade...



La vidéo date du mois de mai, à l'époque déjà la côte de popularité de Barack Obama avait sensiblement chuté dans les sondages. Et selon un sondage publié dans le Washington Post, seuls 49 % des Américains expriment à présent leur certitude que Barack Obama prendra les bonnes décisions pour le pays, alors que ce chiffre s'élevait à 60 % après les cent premiers jours de sa présidence, à la mi-avril. Le problème majeur : l'ambitieuse réforme du système de santé, qui semble en inquiéter plus d'un. La réforme de la santé suscite une levée de boucliers de plus en plus perceptible, puisque 54 % des sondés la jugent trop audacieuse, tandis que 41 % estiment qu'elle ne va pas assez loin. La majorité s'inquiète des visées jugées trop gauchistes d'Obama. Son électorat de gauche se pose des questions sur la force de son engagement en faveur du changement. Alors qu'en juin, plus de 50 % d'Américains étaient en faveur de la réforme de la santé, beaucoup se demandent s'il y a véritablement urgence à l'entreprendre, alors que la question du déficit budgétaire qui grève l'économie leur apparaît prioritaire.

jeudi 27 août 2009

Martha's Vineyard vs. Veckatimest / Grizzly Bear - Veckatimest

label: Warp
genre: indie folk, lo-fi
date de sortie: 25 mai 2009









Si le Président américain fait indirectement beaucoup de pub à Martha's Vineyard, qui ne semble guère en avoir besoin, une autre île de la région s'est elle aussi retrouvée, il y a quelques mois, sous les feux des projecteurs. Sa situation géographique restera son seul point commun avec Martha's Vineyard, puisque Veckatimest est complètement déserte et tient plus du bout de terre rocailleux affleurant au milieu de l'océan que de la destination de villégiature pour gens très aisés au pedigree impeccable.

Car oui, le dernier opus des New-Yorkais Grizzly Bear (sorti au mois de mai, soit, mais à l'époque j'étais bien trop occupée à profiter de mes derniers instants dans la Big Apple pour le chroniquer, donc merci Obama d'avoir remis le Massachussets dans l'oeil des projecteur) tient son nom d'un petit îlot au large des côtes du Massachussets, et d'aucuns voudront voir dans l'atmosphère mystérieuse de l'opus le reflet de cette inspiration. Quoiqu'il en soit, Veckatimest est simplement phénoménal, magnifique.



Alors ça fait un moment que Ed Droste et ses amis tiennent en haleine le petit monde de la musique. Si je n'avais pas connu Grizzly Bear avant d'arriver à New York en octobre dernier, j'aurais eu vite fait de faire leur connaissance puisque le quartet local était déjà sur toutes les lèvres, d'Andrew Wyatt (Fires of Rome, et aujourd'hui, Miike Snow - merci M. pour la prise de conscience) à Jay Hammond (Trippers and Askers). Et si Grizzly Bear se faisait attendre depuis l'ep Friends, ses membres n'avaient pas disparu pour autant : Daniel Rossen, moitié de Department of Eagles, nous avait offert une superbe galette l'an dernier, Chris Taylor s'est illustré à la production stellaire du dernier Dirty Projectors (et signe celle de Veckatimest), et le groupe lui-même avait tourné intensément, collaborant notamment avec Nico Mulhy (qu'on retrouve aux cordes sur Veckatimest) et l'orchestre philarmonique de Brooklyn. L'opus était donc attendu avec impatience, et ne fait que confirmer le bien fondé de l'engouement pour les Brooklynites.

Si Horn of Plenty avait été conçu en solo par Droste (chant, guitare, claviers), Veckatimest est le résultat d'une intense collaboration de ce dernier avec ses compères. Le groupe a poursuivi et approfondi ses expérimentations, et chaque chanson de ce nouvel album tend vers des espaces plus grands, plus pleins, tant au niveau du spectre sonique qu'au niveau de la composition. Nos quatre garçons dans le vent semblent n'avoir plus qu'un seul et même esprit, fonctionnant à l'unisson.


Le single "Two Weeks" est juste une merveille de pop à l'état pur, qui démontre magistralement l'attention que Grizzly Bear porte aux détails, même les plus infimes. Rien n'est laissé au hasard, des vocalises tranquilles de Droste aux harmonies de Taylor, des accents doo-wop à la ligne de basse enlevée. Et alors que la voix de Victoria Legrand, moitié féminine de Beach House, vient se poser sur le refrain, on a la sensation d'avoir atteint la perfection. Les brooklynites sont des maîtres es arragements, et Veckatimest n'échappe pas à la règle. Les claviers semblent en détresse, les choeurs désincarnés, et les cordes de Muhly, lointaines. Cependant, qu'on l'écoute le nez au vent, face à l'océan, ou le nez dans l'aisselle de son voisin, dans un bus bondé, l'opus conjure un coin de nature, comme une échappatoire pour celui qui l'écoute, des plages glacées d'Islande (Bjork et Efterklang - Danois, certes - ne sont pas loin sur des titres comme "I Live With You" ou "Foreground") aux sentiers de Park Slope (Animal Collective, maybe ?). Qu'il s'agisse de l'éthéré "Two Weeks", du spectral "Dory" ou du lanscinant "I Live With You", les choeurs enfantins, les arrangements somptueux, les fréquents changements de texture et les détours mélodiques sont à chaque fois une manière de pénétrer l'oreille de l'auditeur pour y rester. Il fallait bien quatre passionnés pour mettre autant de sueur dans leur musique et qu'il en ressorte un opus aussi léger et naturel.

mercredi 26 août 2009

Obama en vacances


Alors que notre président bien aimé est rentré de vacances, pendant lesquelles il a savamment orchestré, comme à son habitude, ses apparitions quotidiennes dans les médias, le président américain a atterri il y a quelques jours sur la petite île de Martha’s Vineyard, au large du Massachussets, il n'a eu besoin de passer aucun coup de fil pour se retrouver dans tous les journaux.

C'est que certains prennent assez mal le choix de cette destination, pourtant classiquement prisée par les politiques d'obédience démocrate : le clan Kennedy, mais aussi Bill et Hillary étaient/sont des habitués. En plus, Obama compte bien payer de sa poche les quelques 25000 dollars pour sa semaine à la villa "Blue Heron Farm" (Onze hectares avec terrains de golf, de basket et piscine). Reste le transport, effectué sur Air Force One, et le logement de l'armada chargé de la protection du président et de sa famille.


Mais c'est surtout que le moment est mal choisi : c'est la crise, et nombreux sont ceux qui se disent que le président aurait pu aller se reposer en famille dans un endroit un peu moins m'as-tu vu. Comme l'Holiday Inn Express d'Elkhart, dans l'Indiana, qui connaît un taux de chômage de près de 19% (le Huffington Post propose d'ailleurs au président un itinéraire très complet pour ses vacances, d'Elkhart à Chicago, en passant par Détroit). Evidemment, les Républicains ne sont pas en reste. En pleine bataille contre le projet de réforme du système de santé, en ont profité pour fustiger le président, notamment via cette vidéo.



Il faudrait peut-être leur rappeler qu'au cours de ses deux mandats (8 ans), Georges W. Bush avait cumulé 1020 jours de congés, soit 2 ans et 9 mois, soit plus du tiers de son temps. Et qu'il y était resté pendant que la Nouvelle Orléans essuyait la rage de Katrina, en 2005. Le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, s'en est bien gardé mais est tout de même intervenu : "Je ne pense pas que les Américains en veulent au Président s’il passe quelque temps avec sa famille, ce qu’il a bien mérité." D'autant qu'Obama ne sera pas oisif pour autant, et compte bien s'investir malgré tout dans les débats en cours. Le LA Times et le site Politico rapportaient lundi que Barack Obama pourrait rendre visite au sénateur Ted Kennedy, champion du système de santé et résidant à Cape Cod, pas très loin de Martha's Vineyard. Le décès de celui-ci (RIP Ted Kenndy) des suites de sa tumeur au cerveau coupera sans doute court aux spéculations de McCain, qui s'étonnait de l'absence du dernier Kennedy autour de la table des négociations...

A Martha's Vineyard en tout cas, l'obamania bat son plein. On est tellement content d'accueillir le président et sa famille que les cafés servent des "Mokabama" accompagnés d'"Obama muffins", les bars confectionnent des "Obamarita" et des "Obamatini", les restos mexicains ont créé le "Barack-o-taco" et dans les boutiques de souvenirs, les t-shirts "J'ai été en vacances avec Obama" partent comme des petits pains.

jeudi 13 août 2009

Kim Garrison dans ton salon (et toi dans son salon)

Aaah les nouvelles techno... Alors que je suis en pleine galère d'installation réseaux, vpn et tutti quanti, la New-Yorkaise d'adoption webcast depuis son appartement à Brooklyn, via la plateforme ustream.

Au programme : concert acoustique depuis son salon (ou sa cage d'escalier, on ne sait pas trop, finalement) et chat en direct avec fans et amis...


La 1e a donc eu lieu hier, et j'avoue avoir, malgré toute ma bonne volonté, oublié de me connecter à l'heure dite (sinon, une petite alarme sur son téléphone, il paraît que c'est pas mal). Heureusement, la belle réitèrera l'expérience les mercredis 19 et 26 août, à 19h30 heure locale, soit 1h30 du matin chez nous.

Pour les couche-tôt qui à cette heure là rêvent comme des bienheureux, les party people qui sont encore en train d'écluser les bars ou les vacanciers en grève d'Internet, il y a aussi la possibilité de voir tout ça en vidéo (36 min).