... Barack Obama, "...pour ses efforts extraordinaires en faveur du renforcement de la diplomatie et de la coopération internationale entre les peuples".
Alors c'est vrai que le discours américain en matière de politique étrangère est devenu largement plus consensuel et multilatéral depuis l'investiture du démocrate, en janvier. "En tant que président, Obama a créé un nouveau climat dans la politique internationale", a déclaré Thorbjoern Jagland, président du comité Nobel norvégien, soulignant sa quête de solutions négociées.
C'est vrai aussi que Barack Obama a lancé plusieurs appels en faveur d'un monde sans armes nucléaires - en septembre, Barack Obama avait présidé une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, qui avait entériné à l'unanimité une résolution, rédigée par les Etats-Unis, appelant les pays nucléarisés à démanteler leurs arsenaux - et qu'il a démontré sa volonté à relancer le processus de paix israélo-palestinien...
Barack Obama est le troisième Américain membre du Parti démocrate à recevoir le Nobel de la paix depuis le début du XXIe siècle, après l'ancien président Jimmy Carter (2002) et l'ancien vice-président Al Gore (2007). Mais eux n'étaient donc plus en exercice. En revanche, d'autres chefs d'Etat ou de gouvernement ont reçu cette distinction alors qu'ils étaient en exercice : le Russe Mikhaïl Gorbatchev en 1990, l'Israélien Itzhak Rabin et le Palestinien Yasser Arafat en 1994.
Par la voix d'un responsable de son administration, Barack Obama s'est dit honoré d'avoir été désigné pour ce prix. Le président américain reste toutefois confronté à deux conflits ouverts : en Irak mais surtout en Afghanistan, où il est à la recherche d'une nouvelle stratégie et où la situation se dégrade au point que certains évoquent un nouveau bourbier comparable au Vietnam.
Alors ce prix nobel vient-il récompenser les efforts déjà menés, ou sert-il à encourager fortement le président américain à continuer dans cette voie ?
Le Monde rappelle que "certaines voix, telles que le Polonais Lech Walesa, lui-même lauréat en 1983, ont jugé ce Nobel prématuré, faute de percée concrète à l'actif du président américain. "Nous avons maintes fois essayé de donner [le prix] pour encourager ce que de nombreuses personnalités essayaient de faire", a répliqué M. Jagland, citant le chancelier ouest-allemand Willy Brandt (1971) pour sa Ostpolitik ou le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev (1990) avant la fin de la guerre froide.
Le président a battu au poteau la franco-colombienne rescapée des FARC Ingrid Betancourt et l'ancien chancelier allemand Helmut Khol, tous deux parmi les favoris au titre, aux côtés de l'opposant zimbabwéen devenu premier ministre, Morgan Tsvangirai, du médecin congolais Denis Mukwege, qui soigne les femmes victimes de violences sexuelles liées à la guerre civile, ou du dissident chinois Hu Jia.
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