label : Little Idiot/Because genre : electronica date de sortie : 29 juin 2009
On est bien loin de l'hédonisme façon club de Last Night (2008). Ou plutôt, comme le pastoral Seventh Tree de Goldfrapp succédait en douceur au stimulant Supernature, Wait For Me est la suite logique de son prédécesseur : après avoir dansé et bu toute la nuit, il est temps de rentrer chez soi, et de s'abandonner à ce léger sentiment de vide.
Il paraît que Moby a trouvé l'inspiration dans un speech du réalisateur David Lynch (qui signe la vidéo du premier single, "Shot in the Back of the Head", un des titres les plus évocateurs de l'ambiance générale de l'opus) sur la commercialisation de la créativité artistique moderne. Qu'il s'y soit reconnu ou qu'il se soit simplement senti concerné par cet état de fait, il a apparemment décidé de composer un opus plus dans l'introspection, dont la mélancolie viendrait souligner sa dévotion à son travail. Le résultat est un opus plus sombre, plus intime, mais aussi infiniment plus organique. Et d'une sincérité lumineuse. L'autoproclamé "Little Idiot" mêle savamment nappes d'instruments électriques et acoustiques, instrumentations célestes ("Division"), percus brutes, envolées flamboyantes de cordes ("Shot in the Back of the Head"), piano muet et guitares enlevées. Il a ouvert les portes de son modeste home studio new-yorkais à son ami et producteur Ken Thomas (Cocteau Twin, Sigur Ros, M83), qui n'est sans doute pas pour rien dans ces orchestrations ethérées.
Fidèle à son habitude, ce sont ses amis du Lower East Side (et de Brooklyn) qui sont venus poser leurs voix. On n'a clairement pas le même voisinage, et j'échangerais volontiers mes voisins d'en face contre une ou plusieurs Leela James, qui, en murmurant de son timbre feutré sur "Walk With Me", conjure une fin de soirée paresseuse et enfumée. Kelli Scarr et Melody Zimmer ne sont pas en reste.
Moby a composé Walk With Me comme un ensemble, qu'il nous invite à écouter du début à la fin. C'est une demande à laquelle certains, l'iPod bloqué sur le mode Shuffle, auront du mal à répondre positivement. Je vais donc vous donner deux arguments pour exaucer les souhaits du New-Yorkais. Premièrement, certains titres ("Mistake", au hasard) sont un peu moins accomplis et ne fonctionnent pas seuls. Et deuxièmement, pour une fois que ça vaut effectivement le coup, ce serait dommage de s'en passer.
Alors si Wait For Me a peu de chances de conquérir les clubs, Richard Melville Hall va certainement encore squatter les bandes originales de films, de séries et de pubs TV, ainsi que probablement pas mal de bars, restaurants et ascenceurs branchés, mais au final, ça n'a pas tant d'importance : Wait For Me est presque tout aussi accompli que Play (1999). Comme quoi, tout vient à point à qui sait attendre.
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Alors, je n'ai pas décroché d'interview de Moby (pas que j'ai ne serait-ce que pris la peine de demander, il faut savoir connaître ses limites), mais c'est pas si grave puisque l'artiste s'est chargé de répondre à nos interrogations dans une animation mignonne tout plein : "Dog interviews Little Idiot" (et là je me dis: si le petit chien a réussi, j'aurais peut-être du tenter...)
Et, pour finir, la fameuse vidéo lynchienne de "Shot in the Back of the Head":
liens : - le website de Moby - parce que Moby a l'air bien décidé à prouver le désintérêt de sa démarche artistique, son site mobygratis, où réalisateurs de tout poil n'ayant pas pour but de se faire de l'argent peuvent utiliser de la musique composée par le musicien
Ce qu'il y a de bien à New York, c'est que chaque sortie représente l'occasion de découvrir à la fois un endroit qui déchire et un groupe qui dépote. Bon alors j'avais déjà été au Monkey Town, bar-restaurant-lieu artistique alternatif de Brooklyn, qui, outre une carte très alléchante, propose à ses clients de se sustenter confortablement installés sur des banquettes (oui, c'est possible de manger à moitié allongé, et oui les orgies romaines devaient être plutôt sympathiques) tout en profitant de concerts, projections vidéo sur les écrans couvrant les quatre murs de la salle, ou happenings en tout genre.
Mais ce soir là, le 23 mai dernier, j'y allais pour découvrir Trippers and Askers, formation brooklynite menée par le singer-songwriter Jay Hammond. Leur myspace était un peu avare d'information, mais l'unique chanson, Anna, m'avait charmée. Folk légère et gracile, arrangements délicats, voix aérienne, si le reste du répertoire du groupe était à l'image de cette chanson, le concert promettait d'être un instant magique.
Et magie il y a eu. Jay et ses camarades ont mis leur public en état d'apesanteur. A l'instar des images projetées sur les murs, la musique de Jay ondule, et emporte l'auditeur telle une douce vague sur le sable tandis que le hammered dulcimer égrenne ses notes comme des gouttes de pluie. Mais oui, tout à fait, il y a de l'eau dans la musique de Trippers & Askers.
La douceur des compositions et les arpèges de guitares évoque une tournure folk à laquelle on aurait cependant tort de se fier. Les instrus sont recherchées, contrebasse, batterie, hammered dulcimer forment des nappes venant s'envelopper les unes les autres avec ça et là, d'infimes et subtiles ruptures de rythmes venant faire tressailler l'apparente harmonie de l'ensemble. Le garçon a longuement étudié le jazz, et ne l'a pas oublié.
Alors peut-être pas le concert idéal pour booster les énergies un samedi soir, mais la bande son idéale d'un moment d'évasion.
Jay Hammond a, comme tant d'autres, trouvé l'inspiration à Brooklyn, NY. Il y a aussi trouvé un label, Outlaws of the Border, qui devrait bientôt faire parler de lui dans nos contrées. Pourquoi ? Parce qu'Outlaws of the Border est une structure hybride fondée par un Français, Gautier, et son épouse américaine. Parce qu'Outlaws of the Border est aussi une marque de vêtements branchés, et fait d'autres choses encore mais ça devient compliqué à expliquer. Parce qu'Outlaws of the Border a également pris sous son aile de prometteurs groupes français : Monsieur Morphée (électro dark, tendance indus), et surtout Sally Jenko (rock, tendance TV On The Radio).
Et pour les assoiffés d'informations:
- le myspace du frère de Jay, Michael, qui joue lui aussi une pop folk aérienne (Summer Brooklyn), mais qui semble s'intéresser de près aux techniques électroniques (Princeton Laptop Orchestra, anyone?)
- le myspace d'Oaken A, duo formé de, oh surprise, Jay et Michael Hammond, qui confirme l'assertion ci-dessus, et mêle harmonieusement musique analogique et électronique.
- le myspace d'un autre groupe new-yorkais signé Ootb, le tout doux Lark & Sorrel, petites soeurs de The Innocent Mission tendance Au Revoir Simone
"Trippers and askers surround me, People I meet, the effect upon me of my early life or the ward and city I live in, or the nation, The latest dates, discoveries, inventions, societies, authors old and new, My dinner, dress, associates, looks, compliments, dues, The real or fancied indifference of some man or woman I love, The sickness of one of my folks or of myself, or ill-doing or loss or lack of money, or depressions or exaltations, Battles, the horrors of fratricidal war, the fever of doubtful news, the fitful events; These come to me days and nights and go from me again, But they are not the Me myself. Apart from the pulling and hauling stands what I am, Stands amused, complacent, compassionating, idle, unitary, Looks down, is erect, or bends an arm on an impalpable certain rest, Looking with side-curved head curious what will come next, Both in and out of the game and watching and wondering at it. Backward I see in my own days where I sweated through fog with linguists and contenders, I have no mockings or arguments, I witness and wait. " — Walt Whitman (Song of Myself)
Alors, ça fait plus d'un mois que j'ai réalisé cette interview de Bill Malchow, après l'avoir vu en concert au National Underground et dansé jusqu'à ce que mes pieds déclarent forfait... Là voilà enfin ! L'entretien s'est déroulé à Barbès, petit bar-salle de concert de Park Slope, Brooklyn. Etant donné le nom de l'endroit, on ne s'étonnera pas qu'il appartienne à deux musiciens français, et qu'on puisse y boire un Ricard à $6.
La musique de Malchow fleure bon les nuits endiablées, la ville chaude et moite, et le rhum frelaté de la Nouvelle Orléans. Malchow a précédemment enregistré un album, Live In Brooklyn, que vous pouvez écouter (et en profiter pour télécharger quelques morceaux, en tout légalité - f**k you, hadopi) ici.
Liens: - le site de Bill Malchow - le myspace de Bill Malchow
(Interview est un bien grand mot. Le temps manquait eu groupe, en pleine session d'enregistrement de leur deuxième album avant de repartir en tournée. Aussi l'interview s'est-elle faite par mail, ce qui simplifie la mise en forme et la traduction mais manque singulièrement d'échange. L'exercice est de fait véritablement frustrant, et on espère bien rattraper cela une prochaine fois. Cela dit, une petite louche de plus sur le cas Clare & The Reasons ne peut pas faire de mal...)
La France a découvert la charmante Clare Muldaur et ses acolytes, The Reasons, avec leur premier opus, The Movie, tout en douces mélodies aux accents chauds et romantiques, au charme désuet incontestable. De sa voix légère et sucrée, la New-Yorkaise nous replonge dans les années 30, à moins que ce ne soient les années 50, au cœur d'un cabaret à l'atmosphère feutrée...
Par son père Geoff Muldaur (interprète de la chanson du film Brazil de Terry Gilliam), la jeune Clare a rencontré Sam Cooke, Bessie Smith et Mildred Bailey, une expérience qu'elle chérit encore aujourd'hui. Ça a été une formidable expérience de les écouter, et d'être exposée à autant de sincérité, de simplicité et de talent pur à un si jeune âge. Ils tiennent toujours une grande grande place dans mon esprit et dans mon monde musical."
A l'époque, elle écoutait beaucoup ces artistes et de musique black américaine old school en général, ainsi que les Beatles, Harry Nilsson ou les Beach Boys. C'est peut-être pour cela que la musique de Clare & The Reasons trouve si parfaitement sa place entre pop symphonique, orchestrations rétro emplies de coolitude, et folk sensible et aérien. Quant aux accents jazzy que nous croyions déceler... la jeune femme réfute toute orientation jazz. "Je crois que ce qui vous donne cette impression est ma voix. Mais je ne pense pas que nous jouions du jazz. Nos chansons sont très structurées, les arrangements très importants. Il n'y a pas vraiment de place à l'improvisation". Les instrumentations sont en effet léchées et méticuleuses : cordes vibrantes, clavecins délicats, scie musicale éthérée, pianos enlevés... Olivier Manchon (l'époux de Clare Muldaur à la ville), Ian Hampton, Christopher Hoffman, Beth Meyers, Greg Ritchie et Bob Hart (les Reasons, donc) ne sont pas des musiciens du dimanche. Ajoutez leur, en special guests, le prolifique Sufjan Stevens et le légendaire Van Dyke Parks, et vous comprendrez mieux l'orchestration sur mesure dont Muldaur nous faisait part.
Et si de nombreuses images vous traversent l'esprit à l'écoute de l'opus, c'est dans doute parce Muldaur concoît la musique de manière assez visuelle. "Pour moi, d'une certaines façons, tous les sens sont reliés. Nous avons apporté un côté visuel aux concerts pour offrir encore plus au public, et puis ça nous permet de dramatiser le décor avec les lumières et tout ça, ce qui est toujours excitant !".
Il en va de même pour l'artwork de The Movie, véritable démonstration d'humour pince-sans-rire (tongue-in-cheek, comme on dit ici). "Si nous étions des détectives dans un vieux film, nous serions du genre à être vraiment nuls !".
Reste que les vieux films collent à Muldaur, qui voudrait traverser le monde en chantant sur la main de King Kong et admet un penchant prononcé pour Truffaut et Tati, comme un gant. Plus New York, New York que Les Vacances de Monsieur Hulot, cependant...
"Le fait de vivre à New York affecte tout ce que je fais".
Si la chanson "Alphabet City" était purement fictionnelle, la chanteuse avoue un profond attachement à la Grosse Pomme. "Alphabet City ne représente pas grand chose pour moi en réalité, mais il y a de nombreux quartiers que j'adore, y compris mon quartier, Ditmas Park. C'est un coin intéressant, plein de maisons victoriennes. Une facette différente de Brooklyn. Je crois que le fait de vivre à New York affecte tout ce que je fais. Le mode de vie ici a un impact assez fort (les odeurs aussi sont assez fortes, d'ailleurs...) !
Il n'y a aucun autre endroit comme New York. C'est pour ça qu'autant de gens viennent ici et se tuent à la tâche pour payer leur loyer, et tombent amoureux de cette lutte permanente !"
Nothing like New York ? Peut-être que si... Muldaur est mariée à un français, et Paris semble tenir une place de choix dans son coeur.
"Je suis une grande fan d'Obama !"
Ceux qui ont vu Clare & The Reasons en concert avant les élections présidentielles américaines de novembre dernier se souviendront sans doute du "Obama Over The Rainbow", magistrale démonstration du soutien du groupe au candidat démocrate. Muldaur a toujours été passionnée par la politique. "Mais je ne pense pas être qualifiée pour aller jusqu'à écrire sur le sujet. Cela dit, je suis curieuse, j'essaie de me tenir au courant et je suis toujours prête à en discuter avec des amis autour d'un bon repas et d'un verre de vin !".
Le soir des élections, le groupe de produisait à Détroit, qui subissait déjà de plein fouet les effets de la récession. "C'était extraordinaire d'être là-bas et de voir Barack Obama élu. Les gens ont vraiment besoin de lui, à Détroit... J'étais tout simplement extatique !".
The Movie, épisode 2...
Le nouvel opus des New-Yorkais est dans la boîte. Enregistré en février/mars, il sera, du propre aveu de Muldaur, plus enjoué, moins languide que The Movie. "Nous avons quelques chansons sur les abeilles. C'est toujours marrant de chanter sur les abeilles."
Dire qu'on a hâte d'écouter le résultat est un doux euphémisme... En attendant, on se délectera du nouvel album de Julia Haltigan & The Hooligans, qui conjure une Amérique quelque peu différente, mais toute aussi surranée.
Liens: - le myspace de Clare & The Reasons - le facebook de Clare & The Reasons
A la sortie du concert de Bloc Party à New York, j'ai rencontré un petit mec, qui distribuait des flyers pour le concert de son groupe, The Dig, en première partie des anglais de The Rakes, au Bowery Ballroom.
Or, il se trouve qu'il y a 3 ou 4 ans, au concert des mêmes Rakes au festival des Inrocks à Paris, j'avais passé un excellent moment (aah, les problèmes techniques, pas facile de gérer, mais ils s'en étaient sortis comme des pros -- et aaah, comme le fait qu'une de leur chanson porte le nom de ma ville de naissance, qui n'est pas Paris, ce serait trop simple, m'avait prédisposée à écouter leur premier opus avec beaucoup d'attention...).
Bref, j'ai donc écouté The Dig, trouvé ça pas mal du tout et décidé non seulement d'aller au concert, mais aussi d'interviewer les petits gars. L'interview s'est déroulée entre le sound check et le concert, au Whole Food sur Houston, "où mangent les rock stars" - ou les graines de rock stars. Pas vraiment le cadre idéal (encore que les étals de légumes auraient pu faire un arrière-plan coloré et décalé), mais il fallait bien que Emile (à la basse et au chant) et Erick (aux claviers) se sustentent avant leur show. David et Nick, les deux autres membres du groupe avaient apparemment autre chose à faire.
En ce qui concerne leur performance live, ma foi, la politique du "no video" appliquée strictement au Bowery Ballroom a limité mon enregistrement aux quelques secondes que vous pouvez voir en fin d'interview. Et c'est dommage parce que The Dig dépote un maximum sur scène. Pleins de fougue et d'énergie, ils n'en sont pas moins carrés. Il faut dire que leur résidence au bar Piano's et leurs nombreux concerts dans l'Est américain leur a permis de rôder leur show. Et qu'en dépit de leur jeune âge, David Baldwin, Emile Mosseri, Erick Heiser et Nick Brown ont une sacrée expérience (Baldwin et Mosseri ont commencé à jouer de la musique ensemble à 10 ans... et aussi jeunes soient-ils, ça ne date pas d'hier !).
The Dig se revendique "rock'n'roll". Pas "rock". Et ils ont raison : leur musique découle de la plus pure tradition du genre, sans pour autant sonner old-fashioned. C'est que les quatre garçons ont étudié leurs classiques, de Chuck Berry à Dylan, en passant par Bowie, T-Rex, Joy Division ou, évidemment, les Beatles. Et les Strokes aussi, peut-être ? Ils s'en défendent, même s'ils sont admiratifs de leur travail et ont eu l'occasion de répéter juste à côté de la bande de Casablancas...
Après le concert (oui, oui, The Rakes aussi c'était bien), tout le monde file au Bowery Electric pour l'aftershow. Ce sera l'occasion de pimenter un peu l'interview avec une facette moins policée de nos gaillards, visiblement d'excellente humeur !
Bref, l'interview est là, jugez par vous-même !
ps: pour ceux qui se posent la question, non, pour autant que je sache, les Strokes ne sont pas venus au concert...
pps: pour ceux qui étaient au concert des Rakes à la Cigale, et qui se demandent si Allan Donohue a récupéré son T-shirt, la réponse est oui. L'histoire ne dit pas ce qu'il est advenu de sa montre...
Liens : - le myspace de The Dig - le website de The Dig - le facebook de The Dig - pour télécharger leur nouvelle demo (3 titres), c'est ici - et pour télécharger les titres des l'EP Good Luck and Games, c'est là
On avait découvertToby Goodshank au Mercury Lounge, en première partie de ses amis d'Herman Dune, et appris quelques infos supplémentaires grâce à Wikipedia (l'histoire des Moldy Peaches, tout ça... ça vous revient ?).
Bref, il fallait en savoir un peu plus sur le garçon, et c'est pour ça qu'on s'est donné rendez-vous dans un bar comme on n'en trouve qu'à New York (enfin, à Bushwick, Brooklyn, plus précisément), le Goodbye Blue Monday. Café, bar, salle de concert, antiquaire, galerie, énorme bric à brac (dont une collection de vinyles de malade, background idéal pour l'interview), l'endroit est définitivement multifonctions, ne ressemble à rien d'autre, et doit donner du fil à retordre à la femme de ménage. Il y avait même un barbecue visiblement improvisé dans la cour menant à la deuxième scène, semi-extérieure, qui sert aussi de salle de ciné. Bref, un chouette endroit, où la bière ne coûte pas un bras, mais où il faut quand même avoir son I.D. D'ailleurs, Le Goodbye Blue Monday est tellement chouette que sur leur myspace, ils streament live tous leurs concerts (si, si, TOUS. "Every show, every day"). Un jour, il faudra que j'y aille pour un concert, ce serait pas mal...
Euh, sinon, pour en revenir à Toby (que je remercie pour m'avoir fait découvrir cet endroit), bah, voilà l'interview, qui nous aura permis d'éclaircir certains points, comme le fait que sa chevelure et sa barbichette doivent plus à Metallica qu'à D'Artagnan... Different country, different culture... Sinon Toby aime Radiohead (il a tenu à ce que je le souligne, il avait oublié d'en parler pendant l'interview), mais n'aime pas le turducken (si j'ai bien compris, le turducken est une dinde, farcie d'un canard, lui-même farci d'un poulet... ou, si vous préférez, un poulet dans un canard, dans une dinde - si j'en trouve un jour, je vous ferai part de mes impressions...). Plein de choses, je vous dis...
On en a également appris un peu plus sur son autre talent, le dessin. J'ai eu l'infime plaisir de feuilleter son sketch book, qui regorgent de dessins d'une infime précision, et d'une créativité hallucinante. C'est bizarre, naïf, inquiétant, et vous pouvez vous aussi jeter un oeil dans son carnet de dessins, en cliquant ici.
Bon je vous ai déjà rebattu les oreilles avec The Pimps of Joytime et comment j'avais été bluffée en découvrant leur funky groovy music au Nublu en décembre dernier. J'avais téléchargé (légalement, je rassure tout le monde...) l'album High Steppin' (oct. 2007) direct et passé les jours suivant à m'en délecter. Et puisque je faisais des recherches sur le groupe, j'en avais profité pour solliciter une interview tout aussi direct.
Et là voici enfin... Brian Jay m'a reçue dans son très artsy loft de Bushwick/Williamsburg, au milieu de ses multiples collections (guitares, claviers, chapeaux... l'essence de POJ se trouve dans le home studio de Brian) pour se prêter à l'exercice de l'interview (durant laquelle nous avons, sans surprise, parlé de musique, de NYC, et de politique). De nombreux "cut" plus tard, il m'a également fait une petite impro de clavier.
Ça, c'était en décembre dernier. Leur album Funk Fixes & Remixes qui, comme son nom l'indique, est un album de remixes des titres de High Steppin', venait de sortir, et Jay me disait travailler sur l'opus suivant (que j'ai hâte de découvrir, soit dit en passant). Depuix, le remix de "Bonita" par DJ Vadim tourne sur Radio Nova. A ses côtés, on trouve Nickodemus, Hi-Perspective ou Chico Mann (dont je vous reparlerai très prochainement si j'arrive à aller les voir au Nublu le 5 mars... pour ceux qui n'auraient pas suivi, les Roots sont au Highline Ballroom le même soir. Je déteste quand il y a deux bonnes soirées ou deux bons concerts le même soir, il devrait y avoir une loi contre ça...).
Bref, l'interview est là, je vous laisse faire connaissance avec le pimp des pimps !
Entretien avec Easy Mo Bee, légendaire producteur de hip hop, dans son studio, à Times Square (l'interview ayant duré plus d'1h30, en voici uniquement la 1ère partie, consacrée à la musique).
Legendary hip hop producer. Oui mesdames, oui messieurs. Legend... (wait for it)... dary. Et pourtant étonnamment méconnu. C'est vrai ça, tout le monde a entendu parler de Timbaland, des Neptunes, de Sean "Puffy" Combs (avec qui il devait travailler au sein de Bad Boy Records), de Dr. Dre, de Kanye West, voire de feu J Dilla (encore que ce dernier n'ait pas la moitié de la notoriété qu'il mérite). Plus rares sont ceux qui connaissent Easy Mo Bee.
Pourtant, il a travaillé avec les plus grands, de Notorious B.I.G (dont il a notamment produit les premiers tubes) à Tupac (il est d'ailleurs l'un des seuls à avoir travaillé avec les deux en même temps, avant la guéguerre côte est/côte ouest), en passant par Craig Mack, Busta Rhymes, Lil'Kim, ou Miles Davis, dont il a produit le dernier album, Doo-Bop (1992), qui devait remporter un Grammy l'année suivante. Depuis la fin des années 90, le producteur n'est plus aussi sollicité. Il a malgré tout travaillé sur le deuxième opus d'Alicia Keys, The Diary of Alicia Keys (2003), et retrouvé ses potes du Wu-Tang en produisant "Take It Back", le premier single de 8 Diagrams, sorti en 2007.
Pour la petite histoire, Easy m'a reçue dans son studio, anciennement Unique Studio, à Times Square, qui a justement vu passer la plupart des artistes cités ci-dessus. Miles Davis lui-même à joué de la trompette à 2 ou 3 mètres de mon fauteuil, et BIG et 2Pac ont collaboré pas très loin non plus...
Mais apparemment, ce n'est pas aujourd'hui que Mo Bee aura la reconnaissance qu'il mérite. En effet, alors qu'il avait tout naturellement travaillé sur la BO du biopic hollywoodien "Notorious B.I.G.", il en a finalement été évincé au dernier moment. (Pour en savoir plus sur ce sujet, vous pouvez lire l'interview que Mo Bee a accordée à XXLMag)
Le film, qui est sorti il y a quelques jours aux Etats-Unis, est prévu chez nous pour juin 2009. Le rôle principal est interprété par le dealer reconverti en rappeur James Woolard, et le fils de Christopher "Notorious B.I.G." Wallace y fait une apparition dans le rôle de son père jeune.
Oui, elle a mis son temps à arriver sur ElectionSong, cette interview du fameux Gann Matthews (pas facile de trouver le temps de faire du montage vidéo entre deux coupes de champagne et deux parts de bûche). Pour ceux qui auraient oublié, Gann était l'un des artistes découverts lors de cette très sympathique soirée au Pete's Candy Store. Originaire de Denver, il a laissé sa petite renommé locale (il a tout de même été "Denver's Best Singer-Songwriter-Male" en 2005) pour tenter sa chance dans la Grosse Pomme.
Heureux papa de deux opus, Matthews renie cependant quelque peu le 1er, The Thin Line, dont il ne nous dira du coup pas grand chose. Sans avoir complètement changé de style depuis, il avoue que sa quête perpétuelle de renouvellement musical (comme Thom Yorke ou Beck, qu'il admire) le pousse à ne pas s'attarder sur ses oeuvres passées.
Sur l'EP Silent Sound (2006), en revanche, il est un peu plus bavard, et sur l'album selftitled, qui devrait sortir sous peu, il est limite intarissable. Conçu comme une suite pour l'EP, on y retrouve certains titres dans des versions différentes, plus orchestrées. Aux traditionnels piano, guitare (deux instruments dans lesquels Gann excelle), basse et batterie, viennent s'ajouter cordes symphoniques et cuivres puissants, offrant à la musique pop-folk de l'artiste une profondeur nouvelle. Matthews n'a pas étudié la composition pour rien.
Ses influences de jeunesse, des Beatles à Bob Dylan en passant par Tom Petty, se font clairement entendre. Gann se place dans la lignée de ses contemporains folkeux, de Jason Collett (avec lequel il partage un timbre velouté et le goût des arrangements chauds) à Ron Sexsmith ou Iron & Wine.
Gann travaille également sur son "home record", entièrement confectionné et enregistré dans le salon dans lequel il nous a reçu. Et comme Gann est un homme pressé, celui-ci aussi verra le jour en 2009. Et, pour l'un comme pour l'autre, je ne manquerai pas de vous tenir informés.
En bonus, une petite vidéo que Gann, visiblement adepte du DIY, a réalisé sur son rooftop. Ah qu'il fait bon vivre à Brooklyn !
Et pour finir, je vais souhaiter une très belle année 2009, pleine de découvertes et de voyages en musique, à tous les lecteurs de ce blog. Voilà, ça c'est fait. NDLR : The Thin Line et Silent Sound EP sont disponibles sur iTunes.
La musique de Fredo Viola est tout ce qu'il y a de plus inclassable. Par défaut, son album The Turn, sorti chez Because (sortie physique en février 2009), atterrira sans doute au rayon "indé" de votre disquaire préféré. Mais il pourrait tout aussi bien trouver sa place dans les bacs pop, électro ou chants religieux et/ou polyphoniques. Chez iTunes, on le trouve d'ores et déjà en "alternative". Fredo, lui, qualifie sa musique de "fantaisie", et, à vrai dire, le terme convient à merveille.
Viola aime les voix, a toujours aimé ça, malgré son expérience visiblement traumatisante dans une chorale de garçons dans sa prime jeunesse. "Je ne compte pas en parler, plaisante-t-il. Mais le souvenir que j'en ai gardé a clairement retardé mon retour à la chanson !". Reste que l'influence est prégnante, le garçon est une chorale à lui tout seul. Au rayon des influences, on trouve également un éventail hétéroclite d'artistes (Depeche Mode, Shostakovich, Bartok, Leon Redbone, Belle and Sebastian ou Kate Bush, dont la créativité et la liberté l'ont toujours impressionné) et de musiques (gospel, classique, jazz brésilien, pop légère, bluegrass et country, spécialement celle des années 70).
Au final, difficile de dire ce qu'il reste de tout ça dans la musique de Fredo Viola. Voix éthérées sur fond de blips électro qui raviront les nostalgiques d'Atari, parfois agrémentés de cordes, de percussions sèches ou de piano, The Turn place l'auditeur sur une corde raide. Il partage avec Sigur Ros ou Cocteau Twin le goût pour les voix abstraites (ou, si vous préférez, le charabia), de peur de détourner l'attention de la musique avec des paroles.
Les mélopées abstraites de "The Sad Song" ou de "Puss" font place à la ballade pop ensoleillée "Red State", où les Beatles rencontrent les Beach Boys, ou à la comptine electro-folk "Friendship is...", sur laquelle la chanteuse Nancy Mitchell vient unir sa voix à celle de Fredo.
Et s'il ne l'a pas rencontrée directement sur Internet, d'autres de ses amis virtuels, rencontrés via le site de musique et de partage em411, font des apparitions sur l'opus : le violoncelliste et compositeur new-yorkais cosmod apparaît ainsi sur "Robinson Crusoe", et deltasleep, de Nashville, joue de la batterie et du clavier sur "Puss". De peur d'oublier d'autres compagnons virtuels, Fredo les cite les uns après les autres : jdg, Nils Christian Fossdal avec qui il a enregistré une sublime version de "Silent Night", lowlifi, bluermutt, astroid... autant de musiciens avec qui il a collaboré.
Nous rajouterons Massive Attack. Eh oui. Viola n'en parle pas nécessairement spontanément, mais les monstres sacrés du trip-hop, impressionné par sa petite vidéo de "The Sad Song" l'ont contacté et fait venir dans leur studio pour travailler avec lui. Enfin, "avec lui" est un bien grand mot. "C'est juste l'expérience la plus géniale et la plus terrifiante de ma vie, se souvient Fredo. Il m'était juste impossible de chanter devant eux. Ils ont tout installé et sont sortis du studio, me laissant y chanter à tue-tête pendant 1/2 heure. Au final, je leur ai fourni une chanson. Je ne sais pas si ça va donner quoique ce soit, nos styles musicaux sont si différents. Mais je garde espoir !"
Artiste complet, Viola ambitionne de fondre son et image dans une unité parfaite, et réalise de petites vidéos très originales qu'on peut retrouver sur son nouveau site Internet, tout juste couronné du FWA (Favorite Website Award) of the day. Souhaitant aller jusqu'au bout de son idée, l'équipe qui a réalisé son site planche aujourd'hui sur le développement d'un programme qui lui permettrait de réaliser en live, lors de ses concerts, ce mariage de la musique et de l'image, le tout dans une optique d'improvisation, notion qui lui est particulièrement chère. Alors, ce n'est pas encore gagné, mais Fredo est optimiste, d'autant que "ce qui est intéressant, avec la technique, c'est qu'elle intègre les erreurs. Si je marche en filmant, et que je trébuche, ça crée un schéma qui se répète d'un cadre à l'autre, et, au final, c'est plutôt pas mal ! Ça crée un rythme."
Visionnaire et la tête pleine d'idées, Viola a récemment rêvé d'un site Internet dans lequel on pourrait concrètement marcher. La musique dans la chambre, des vidéos dans le salon, des gens, des instruments... Irréalisable ? Ses amis barcelonais d'Aer studio ont du pain sur la planche !
L'interview s'est achevée sur l'écoute de nouveaux morceaux et tout ce que je peux vous dire, c'est que j'attends avec impatience son prochain album !
Souvenez-vous, c'était il y a presque un mois, je vous faisais part de l'excellente soirée passée au Pete's Candy Store, à Williamsburg, Brooklyn, en compagnie de trois artistes ma foi fort sympathiques et fort talentueux. L'honneur d'ouvrir les hostilités était revenu à la New-Yorkaise d'adoption Kim Garrison, sorte de fille spirituelle de Jeff Buckley et de PJ Harvey (si vous aussi vous avez vu La Boum, vous voyez de quoi je parle). Seule représentante de la gente féminine de la soirée, et pour l'instant de la scène musicale new-yorkaise sur ce blog... Hmm, ça mériterait que je me penche sur la question : où sont les singer-songwriters de sexe féminin ?
Bref. Pour en revenir à Garrison, elle vient d'enregistrer et d'autoproduire son 1er opus sobrement intitulé "Kim Garrison" (avec l'aide, excusez du peu, de Brad Albetta, producteur de Martha Wainwright). Parfois elle joue toute seule avec sa guitare, comme le soir où je l'ai vue chez Pete, parfois elle est accompagnée du joueur de chapman stick Alex Nahas (également aux crédit de l'album et que je n'ai malheureusement pas eu l'occasion de voir dans le cadre de son propre groupe, Bright Brown), comme le soir où j'ai filmé les extraits de concerts qui sont dans la vidéo, et il paraît que parfois, il y a aussi un batteur, mais ça, je n'ai pas encore eu l'occasion de le voir. En tout cas, sur la version enregistrée, on trouve carrément deux batteurs : Harry Green et, en guest, Matt Johnson (Jeff Buckley, Rufus Wainwright, Beth Orton). Dans tous les cas, la musique de Kim Garrison se place entre rock indé et folk gracile, entre ombre et lumière, entre éther et abîme. Mi-ange, mi-démon.
La Californienne prévoit de faire un tour en France au mois de février, et une date semble déjà s'annoncer au Café Charbon. Je me ferai une joie de vous tenir informée des dates, vous aurez très certainement prochainement des nouvelles de Kim Garrison !
Et, pour finir, on notera qu'elle a aussi de bien jolies photos sur son MySpace.
Voilà, on est déjà mercredi, et je suis à nouveau restée silencieuse pendant un petit bout de temps. Ça m'a d'ailleurs vaguement rappelé ma première expérience de blog, très douloureuse. Chaque article était une véritable lutte pour trouver quelque chose à dire, qui ne soit pas trop personnel mais m'implique quand même un minimum... Heureusement, personne ne le lisait, du coup il y avait forcément moins de pression.
Bref, donc, dans l'attente de la publication prochaine de l'interview de la chanteuse Kim Garrison (en étant tout à fait réaliste, je dirais avant la fin de la semaine), je me suis dit que j'allais mettre un petit teaser d'une interview réalisée hier du légendaire producteur de hip hop : Easy Mo Bee. L'homme derrière Biggie, Tupac et le dernier album de l'immense Miles Davis... Le teaser est une spéciale dédicace à mon très cher Jibi, qui ne m'en voudra pas (enfin j'espère) de la faire partager aux lecteurs de ce blog (tu pourras en profiter pour te la raconter encore plus...).
En 2004, les Républicains tenaient leur convention à NYC, déclenchant une vague de manifestations anti-Bush, et une répression sévère de la part du pouvoir en place. Charles Krezell a suivi les événements, tournant dans les rues son docu-fiction "Medium Hot", librement inspiré du "Medium Cool" d'Haskell Wexler (1969) réalisé pendant la convention Démocrate à Chicago en 1968.
A quelques jours des élections, il nous livrait ses sentiments sur la politique de son pays, et sur sa ville d'adoption, NYC.
Autant il y avait peu de chances que vous connaissiez Reese, autant si la promo est aussi intense à Paris qu'elle l'est à NYC, vous avez du entendre parler de Fires of Rome, ou tout au moins croiser l'affiche de l'ep au détour d'une rue, voire être invité à une des The:Hours Party via Facebook ou MySpace. D'ailleurs, pour vous autres, ça se passe ce soir chez Régine et mon conseil serait de ne pas manquer ça.
Car si Andrew Wyatt n'est pas la personne la plus facile à interviewer (l'exercice s'est d'ailleurs plus apparenté à de l'arrachage des mots de la bouche qu'à une véritable interview, d'autant qu'il avait la voix fatiguée), son apparente retenue s'efface complètement dès qu'il pose les pieds sur scène. Complètement à l'aise dans son slim, il n'en dégage pas moins un certain air d'artiste torturé, sourcils froncés et tête chevelue entre les mains. Toujours populaire et efficace comme attitude, d'autant que l'énergie est là. Entre l'urgence du rock urbain et les mélodies eighties aux accents symphoniques, la musique de Fires Of Rome intègre complètement ses références avouées (Bowie et T-Rex en tête) pour mieux aller de l'avant, revisitant prog rock, glam rock, new wave et post punk dans un kaléidoscope musical flamboyant.
Il faut dire que le New-Yorkais n'en est pas à son coup d'essai. Bassiste de The A.M il y a quelques années, Wyatt écrit et produit également beaucoup pour les autres, de Ebony Bones à Just Jack en passant par Mark Ronson, Princess Superstar ou Nas. Pas exactement n'importe qui donc. Dans un autre genre, dans lequel on peut avoir un peu de mal à l'imaginer, Wyatt a également composé et produit quelques chansons pour la B.O du film Music and Lyrics avec Hugh Grant et Drew Barrymore. Bon, je dis ça mais je n'ai pas vu le film, c'est peut-être plus intéressant musicalement que ça n'en avait l'air au premier abord.
Enfin bref, tout ça pour dire que si le "Set in Stone Remix EP" (avec au programme des remixes par M83 ou Don Rimini) a certainement grandement contribué à faire parler de Fires of Rome, il est à parier que l'album "You Kingdom You" (sortie en janvier) fera oublier le coup de pouce électro.
Bon ben c'est très bien tout ça me direz-vous, mais c'est qui ça, REESE ??
Encore passablement inconnu sous nos latitudes, REESE est un quatuor new-yorkais qui, en 5 albums et de nombreux concerts, s'est fait sa petite place au soleil de ce côté-ci de l'Atlantique, où le groupe a notamment joué en première partie de Common ou remplacé Ben Folds.
REESE, c'est le chanteur Reese "Come On", qui s'occupe de tout ce qui implique les cordes vocales, accompagné de ses acolytes Mike B "The Mack" aux guitares, Shyn Digg "Interplanetary Brotha" à la basse et Courtney Williams "C-Will" aux percus.
Il paraît que REESE fait du rock. Que REESE fait du rap. Que REESE fait du funk. C'est en tout cas ce que dit le dossier de presse. Et l'écoute de leur dernier opus, New Fire : Pain B4 Pleasure (sorti à l'été 2007 chez Exile Records) vient en effet confirmer cela. Enfin, tout est relatif, c'est quand même très rock, il faut bien l'avouer.
Un rock à l'ancienne, sans aucune influence électro, loin des tendances actuelles du genre donc, mais qui n'est pas sans rappeler un certain Lenny Kravitz (mais le physique de Reese y est sans doute aussi pour quelque chose), mâtiné d'Audioslave. Un peu de Jimi Hendrix aussi sans doute, influence pleinement revendiquée avec la reprise de Hey Joe. Les guitares tiennent donc une place prépondérante, et exultent dans la plupart des titres, dont le single ll:Aah:ll:Yeah:ll,choisi comme hymne par les Knicks de NY ou les Chicago Bears. Comme tout rockeur digne de ce nom, Reese excelle aussi dans la ballade romantique, qu'il s'agisse de I Cant' Breathe ou de Lil Miss Golden Girl, aux envolées de violon lyriques, et dans lesquelles la voix de Reese se fait caressante comme la brise. On croirait entendre Seal. De quoi ravir le coeur des jeunes filles.
Fort de ses multiples influences, le groupe sait aussi saupoudrer son rock d'accents hip hop (serait-ce Reese en train de rapper que l'on entend sur War ?), soul, gospel (I'm Looking Up) ou reggae. D'ailleurs, il convient de souligner ici la présence du légendaire Wailer Gary "Nesta" Pine sur la reprise de Bob Marley War. Un featuring bien prestigieux, d'autant que Pine se fend souvent d'une petite montée sur scène lors des lives de REESE.
New Fire : Pain B4 Pleasure est disponible en téléchargement sur iTunes ou ici, ou en CD sur CD Baby ou sur Exile Store.