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dimanche 26 juillet 2009

Discovery - LP

label : XL Recording
genre : synth-pop, R&B, rock indé, néo-soul, electro
date de sortie : 14 juillet 2009









Un projet réunissant Vampire Weekend (un de mes coups de coeur 2008, Vampire Weekend - XL Recordings) et Ra Ra Riot (chouette découverte de la même année, The Rhumb Line - Barsuk) ? Ou plus exactement le clavier des premiers (Rostam Batmanglij) et le chanteur des seconds (Wes Miles)... Petit frisson en repensant à l'expérience presque parfaite de The Last Shadow Puppets. Etant donné les univers soniques de chacune des formations, ça m'a semblé prometteur dès le départ et quand le première galette de Discovery est sortie, je me suis un peu ruée dessus.

Simplicité et itération semblent les mots clés de cet opus synth-pop technicolore, qui fleure à la fois le R&B, la dance, le hip hop et le dancehall, le tout dans un genre légèrement cliché passé à la moulinette du tout-synthétique qui fait quand même bien plaisir à entendre. Raccord avec leur patronyme, Discovery semble avancer sur ce nouveau territoire pop R&B les yeux grands ouverts et remplis de l'enthousiasme des explorateurs. Ca clappe des mains à tout va dès l'ouverture ("Orange Shirt"), tandis que les deux gaillards viennent allègrement piétiner les plates-bandes de leurs voisins de Dirty Projectors, qui semblent ne pas leur en tenir rigueur puisque Angel Deradoorian vient skatter sur "I Wanna Be Your Boyfriend".



Sur le Art of Nois-y "So Insane", c'est au tour de Miles de s'y coller et il faut bien avouer que le garçon s'en sort plutôt bien. Les fans de feu Michael ouverts à ce genre d'exercices et remis de leurs émotions apprécieront la reprise déconstruite et rêveuse de son "I Want You Back", qui réussit le tour de force d'allier down-tempo et allure festive. "Can You Discover", reprise androïde et erratique de "Can You Tell" lissée à Auto-Tune prouve que la formule Discovery s'applique aussi bien au rock garage orchestral de Ra Ra Riot qu'à l'afro-pop de VW.

Quand Ezra Koening (chanteur de VW, donc) vient rejoindre son clavier, la magie opère encore. Mais "Carby" ne rattrape pas tout à fait la deuxième moitié de LP. L'amateurisme de la production saute aux yeux, et si, sur la première partie de l'album, il renforce le côté naïf et spontané de l'électro-pop barbapapa de Discovery, il souligne ensuite le léger manque de profondeur. Mais rien de grave, finalement : LP est un disque plein d'entrain et de joie de vivre, parfait pour la saison estivale, qui accompagnera les barbecues ou les apéros au bord de la piscine. A condition de les faire courts : 30 minutes, ça passe vite.

liens:
- le myspace de Discovery
- le myspace de Vampire Weekend
- le myspace de Ra Ra Riot
- parce que ça mange pas de pain de le remettre, le myspace de Dirty Projectors

Pour les pages facebook, faudra chercher tout seul.

dimanche 3 mai 2009

Interview Clare Muldaur (CLARE & THE REASONS)

(Interview est un bien grand mot. Le temps manquait eu groupe, en pleine session d'enregistrement de leur deuxième album avant de repartir en tournée. Aussi l'interview s'est-elle faite par mail, ce qui simplifie la mise en forme et la traduction mais manque singulièrement d'échange. L'exercice est de fait véritablement frustrant, et on espère bien rattraper cela une prochaine fois. Cela dit, une petite louche de plus sur le cas Clare & The Reasons ne peut pas faire de mal...)

La France a découvert la charmante Clare Muldaur et ses acolytes, The Reasons, avec leur premier opus, The Movie, tout en douces mélodies aux accents chauds et romantiques, au charme désuet incontestable. De sa voix légère et sucrée, la New-Yorkaise nous replonge dans les années 30, à moins que ce ne soient les années 50, au cœur d'un cabaret à l'atmosphère feutrée...

Par son père Geoff Muldaur (interprète de la chanson du film Brazil de Terry Gilliam), la jeune Clare a rencontré Sam Cooke, Bessie Smith et Mildred Bailey, une expérience qu'elle chérit encore aujourd'hui. Ça a été une formidable expérience de les écouter, et d'être exposée à autant de sincérité, de simplicité et de talent pur à un si jeune âge. Ils tiennent toujours une grande grande place dans mon esprit et dans mon monde musical."


A l'époque, elle écoutait beaucoup ces artistes et de musique black américaine old school en général, ainsi que les Beatles, Harry Nilsson ou les Beach Boys. C'est peut-être pour cela que la musique de Clare & The Reasons trouve si parfaitement sa place entre pop symphonique, orchestrations rétro emplies de coolitude, et folk sensible et aérien. Quant aux accents jazzy que nous croyions déceler... la jeune femme réfute toute orientation jazz. "Je crois que ce qui vous donne cette impression est ma voix. Mais je ne pense pas que nous jouions du jazz. Nos chansons sont très structurées, les arrangements très importants. Il n'y a pas vraiment de place à l'improvisation". Les instrumentations sont en effet léchées et méticuleuses : cordes vibrantes, clavecins délicats, scie musicale éthérée, pianos enlevés... Olivier Manchon (l'époux de Clare Muldaur à la ville), Ian Hampton, Christopher Hoffman, Beth Meyers, Greg Ritchie et Bob Hart (les Reasons, donc) ne sont pas des musiciens du dimanche. Ajoutez leur, en special guests, le prolifique Sufjan Stevens et le légendaire Van Dyke Parks, et vous comprendrez mieux l'orchestration sur mesure dont Muldaur nous faisait part.

Et si de nombreuses images vous traversent l'esprit à l'écoute de l'opus, c'est dans doute parce Muldaur concoît la musique de manière assez visuelle. "Pour moi, d'une certaines façons, tous les sens sont reliés. Nous avons apporté un côté visuel aux concerts pour offrir encore plus au public, et puis ça nous permet de dramatiser le décor avec les lumières et tout ça, ce qui est toujours excitant !".

Il en va de même pour l'artwork de The Movie, véritable démonstration d'humour pince-sans-rire (tongue-in-cheek, comme on dit ici). "Si nous étions des détectives dans un vieux film, nous serions du genre à être vraiment nuls !".

Reste que les vieux films collent à Muldaur, qui voudrait traverser le monde en chantant sur la main de King Kong et admet un penchant prononcé pour Truffaut et Tati, comme un gant. Plus New York, New York que Les Vacances de Monsieur Hulot, cependant...

"Le fait de vivre à New York affecte tout ce que je fais".

Si la chanson "Alphabet City" était purement fictionnelle, la chanteuse avoue un profond attachement à la Grosse Pomme. "Alphabet City ne représente pas grand chose pour moi en réalité, mais il y a de nombreux quartiers que j'adore, y compris mon quartier, Ditmas Park. C'est un coin intéressant, plein de maisons victoriennes. Une facette différente de Brooklyn. Je crois que le fait de vivre à New York affecte tout ce que je fais. Le mode de vie ici a un impact assez fort (les odeurs aussi sont assez fortes, d'ailleurs...) !

Il n'y a aucun autre endroit comme New York
. C'est pour ça qu'autant de gens viennent ici et se tuent à la tâche pour payer leur loyer, et tombent amoureux de cette lutte permanente !
"

Nothing like New York ? Peut-être que si... Muldaur est mariée à un français, et Paris semble tenir une place de choix dans son coeur.


"Je suis une grande fan d'Obama !"

Ceux qui ont vu Clare & The Reasons en concert avant les élections présidentielles américaines de novembre dernier se souviendront sans doute du "Obama Over The Rainbow", magistrale démonstration du soutien du groupe au candidat démocrate. Muldaur a toujours été passionnée par la politique. "Mais je ne pense pas être qualifiée pour aller jusqu'à écrire sur le sujet. Cela dit, je suis curieuse, j'essaie de me tenir au courant et je suis toujours prête à en discuter avec des amis autour d'un bon repas et d'un verre de vin !".

Le soir des élections, le groupe de produisait à Détroit, qui subissait déjà de plein fouet les effets de la récession. "C'était extraordinaire d'être là-bas et de voir Barack Obama élu. Les gens ont vraiment besoin de lui, à Détroit... J'étais tout simplement extatique !".

The Movie, épisode 2...

Le nouvel opus des New-Yorkais est dans la boîte. Enregistré en février/mars, il sera, du propre aveu de Muldaur, plus enjoué, moins languide que The Movie. "Nous avons quelques chansons sur les abeilles. C'est toujours marrant de chanter sur les abeilles."

Dire qu'on a hâte d'écouter le résultat est un doux euphémisme... En attendant, on se délectera du nouvel album de Julia Haltigan & The Hooligans, qui conjure une Amérique quelque peu différente, mais toute aussi surranée.

Liens:
- le myspace de Clare & The Reasons
- le facebook de Clare & The Reasons

mardi 14 avril 2009

Au Revoir Simone's secret show @ Union Pool

Et voilà, juste quand je me plaignais de ne pas avoir assez de musiciennes à NYC, il en pleut.

Il y aurait dû y avoir une interview et une vidéo. Finalement, pas de vidéo, et l'interview sera pour plus tard. Reste le secret show, dont les filles d'Au Revoir Simone ont fait leur spécialité (ceux présents au secret show parisien au mois de février dernier au Point Ephémère, en compagnie de Konki Duet, qui, à ce propos, jouent le 21 avril aux Disquaires, allez-y, savent de quoi je parle... Hmm. Trop d'incise tue l'incise.).

Et donc, le secret show. Il avait lieu à Union Pool, autre bar de Brooklyn comme on n'en trouve qu'à Brooklyn (enfin, à Manhattan, aussi), un de ces endroits où ils passent du Johnny Cash sans complexe. Le bar était autrefois un magasin de fourniture de piscine, et le spacieux patio extérieur permet les barbecues en été. La salle de concert, elle, rappelle à la fois la Flèche d'Or (le large cadre doré venant circonscrir la scène, sans doute) et la salle à manger d'un château écossais (les tapisseries à rayures et les lustres antiques, sans doute).

Le show est un peu cahotique, ça sent le rodage avant la grande tournée, qui démarre à Paris le 18 avril, au festival les Femmes s'en Mêlent. Mais Annie, Erika et Heather sont trop mignonnes pour qu'on leur en veuille. Et puis le public leur est acquis, elles jouent à domicile. Elles dévoilent lentement les chansons de leur prochain album, Still Night, Still Light, qui promet de beaux moments d'electro-pop tranquille.

La formule n'a guère changé, si ce n'est qu'Heather s'est mise aux cymbales. A la cymbale, plus précisément, offerte par ses copines et sortie du placard pour le nouvel opus. Bonne idée, le son organique de l'instrument épouse parfaitement les mélodies électroniques du groupe et dramatise leur musique toute en légèreté. Les filles s'éclatent, jettent des CDs dans le public (s'excusent d'avoir failli en éborgner certains), égrénent leurs douces ritournelles en se jetant des regards complices, marient leurs voix suaves et tapotent leurs claviers. Dehors, il fait nuit, mais il y a de la lumière.

Le nouvel album du trio brooklynite sera disponible dans les bacs le 19 mai (probablement plus tôt en France, d'après le site internet du groupe).

Liens:
- le myspace d'Au Revoir Simone
- le website d'Au Revoir Simone

vendredi 3 avril 2009

Harlem Shakes - Technicolor Health

Label : gigantic music
Genre : pop, indie rock, electro
Date de sortie : 24 mars 2009









De temps en temps, je rentre chez un disquaire, et j'achète un album au hasard dans le rayon nouveautés, de préférence parmi les albums mis en avant. Bizarrement, je n'ai jamais eu de mauvaise surprise. Sans doute parce que je ne m'essaie pas à cet exercice chez n'importe quel disquaire. Je passe le tout en revue, en prends un, le repose, en prends un autre, le repose, jusqu'à ce que j'arrête mon choix. Parce que j'aime la pochette, ou le nom du groupe, ou le titre des chansons. Ou tout ça à la fois.

Ça a été le cas de Harlem Shake. Je me suis aussi dit qu'avec un nom pareil, ils devaient être de New York (de Brooklyn, en fait) et que ça devait groover (malgré les percus exotiques et les cuivres, c'est plutôt indie rock, en fait).

Dès l'ouverture, "Nothing But Change II" ancre les Brooklynites aux côtés de Vampire Weekend. La chanson commence sur des accents funky avant d'exploser dans un refrain tout en choeurs doo-wop, clappements de mains et cuivres rugissants, assaisonnés de blips électroniques de jeux vidéo vintages. On ne pouvait rêver mieux pour appréhender Harlem Shakes, et trépigner d'impatience (ou d'appréhension, selon qu'on est optimiste ou pessimiste) avant de découvrir la suite. Et ouf, le titre suivant, "Strictly Game", qui s'avère être le single, ne vient pas contredire la première impression. Le bruit de statique s'estompe pour faire place aux percus lives et électroniques, qui finissent par se confondre en un joyeux bordel frénétique.

Durant les 37 minutes que dure l'opus, rien ne vient contredire ce qu'annonçait le titre : Technicolor Health dégage un optimisme assumé et un son ensoleillé ("Sunlight", notamment, et sans surprise), une vibe à la Beach Boys, qui donne envie de chantonner en choeur, tout en dansant joyeusement.


Les riffs de guitare post-punk se heurtent aux claviers très 21e siècle, les "vrais" instruments se fondent dans la musique produite par des jouets en tout genre (Nintendo, Casio, Lansay ? Difficile à dire...), le tout finissant toujours par se noyer, à un moment ou à un autre, dans un véritable mur d'harmonies à la Phil Spector. Au final, c'est comme si chaque membre du groupe jouait sa propre chanson mais, miraculeusement, l'ensemble se mêle parfaitement. Dans un formidable élan démocratique, chacun à droit à la parole, et chacun (sans compter les choeurs additionnels) s'en donne à choeur joie en ooh, aah, nanana, tutudutuuu, venant envelopper la voix du chanteur, Lexy Benaim. Dans un souci d'équité et pour respecter la leur, on précisera ici les noms des autres membres du joyeux quintet : Brent à la batterie (et assimilé), Kendrick aux claviers, Todd à la guitare et Jose à la basse (et tous au chant, donc)

L'album se clôt bien trop rapidement avec la chanson éponyme, qui vient lentement calmer notre ferveur, sans pour autant rafraîchir l'ambiance. Si Gigantic fait bien son travail, nul doute que les Shakes traverseront l'Atlantique aussi vite qu'ils nous emmènent des boucles de piano de "Niagara Falls" aux pulsations de la basse ska new-wave de "Radio Orlando". Et devenir le groupe hype de 2009 ? On le leur souhaite.

Ah oui. Etant donné que la pochette a joué en faveur du disque, je mentionnerai que l'artwork est signé Jules de Balincourt, dont l'espace multi-artistique Starr Space, à Brooklyn, accueillera Harlem Shake le 24 avril.

Liens:
- le website d'Harlem Shakes
- le myspace d'Harlem Shakes

lundi 16 mars 2009

Tahiti Boy & The Palmtree Family @ Zebulon

Quoi de mieux qu'un petit concert dans un café de Brooklyn par un dimanche soir un peu frisquet ? Probablement un petit concert dans le bar en bas de chez soi, mais Tahiti Boy et ses petits amis de la Palmtree Family n'y jouaient pas. Donc il a bien fallu mettre écharpe, gants et bonnet et se bouger jusqu'à Brooklyn. Pour ceux qui ne connaissent pas Tahiti Boy, il ne s'agit pas du copain de Crusty le Clown, mais d'un groupe pop made in France, qui chante en anglais. D'ailleurs, Tahiti Boy a tellement roulé sa bosse de ce côté-ci de l'Atlantique qu'il a eu l'occasion de collaborer avec (entre autres) Tunde de TV On The Radio (avec qui il jouera d'ailleurs mardi prochain au Piano's).

Je découvre le Zebulon, petit café-concert sympathique aux lumières tamisées (tellement tamisées que vous allez devoir vous contenter du son). Les patrons sont deux français expatriés à NYC depuis quelques années. Avant le concert, ils passent un album d'Arno (pas forcément judicieux pour mettre l'ambiance, cela dit) et diffusent un film en noir et blanc sur le mur derrière la scène, qui servira de seul éclairage pour le concert. Tahiti Boy et ses amis prennent leur temps pour s'installer, mais comme ils sont nombreux, on les excuse. Bref, un (très) rapide aperçu de la performance de nos petits français...



On a beau être à NYC, parfois, une soirée 100% frenchie, ça peut être sympa. Evidemment, on peste contre tous ces français autour de nous, qui n'ont visiblement rien d'autre à foutre que de parler français, dans des bars tenus par des français, le soir ou un groupe de français passe en concert. Font chier ces français, quand même...

Fredo Viola - The Turn


Label : because music
Genre : electro, folk, pop
Date de sortie : 16 mars 2009







Ça y est, The Turn est enfin disponible en CD. Parce qu'on a beau dire, mais le format digital, c'est quand même pas pareil. Enfin, je trouve. D'autant que Fredo attache énormément d'importance au côté visuel, en témoignent ses clips, qu'il réalise lui-même avec brio. Quoiqu'il en soit, la sortie physique me donne surtout l'occasion d'en rajouter une petite couche sur Fredo Viola, découverte de l'année pour de nombreux magazines de musique français, les Inrocks en tête. Une toute petite couche, donc. Pour plus de détails, vous n'avez qu'à cliquer ici.

samedi 7 mars 2009

Music Everywhere

Fredo Viola @ Stain Bar


L'événement était tellement confidentiel que j'ai failli le rater. C'est donc à la dernière minute que mes plans pour ma soirée de vendredi ont changé, et que je me suis rendue au Stain Bar à Brooklyn pour voir Fredo Viola.

Fredo n'a pas la même renommée aux Etats-Unis qu'en France. Et, comme il est encore en train de réfléchir à la façon d'aborder les performances live, Fredo n'a pas vraiment travaillé à promouvoir l'événement. C'est parfait, il chantera juste pour nous. Je me dis qu'on a bien de la chance de le voir dans de telles conditions, j'ai presque l'impression qu'il est venu chanter dans mon salon (si mon salon faisait 80 m2 et avait 5m de hauteur sous plafond, ce qui n'est pas le cas, ni à NYC, ni à Paris. Encore moins à Paris).

Le revers de la médaille, c'est que la sonorisation est à peu près la même que dans mon salon. En pire peut-être. Difficile d'entendre la voix de Fredo, ce qui est quand même bien dommage. Il est accompagné d'Erik Schoster, a.k.a He Can Jog, qui joue du mac, de la lap steel (enfin je crois), et du rasoir électrique, entre autres choses. Le potentiel des deux gaillards ainsi réuni est énorme mais mon dieu que le son est mauvais ! J'essaie de me mettre au fond, j'essaie devant, rien à faire. Soit on n'entend pas la musique, soit on n'entend pas la voix. Dans tous les cas, on entend très bien les conversations qui se poursuivre à droite et à gauche. Il va falloir faire avec.

Malgré tout, Fredo et Erik nous ont offert un magnifique moment de musique, que je vais essayer de vous faire partager. Dès que j'aurais compris comment importer les films de ma nouvelle caméra JVC dans Final Cut (une possibilité de me faire rémunérer pour cette petite page de publicité?).

Retrouvez Fredo sur
- myspace
- facebook
- fredoviola.com
- theturn.tv


Frankie Knuckles @ Webster Hall


Je ne dirai jamais assez combien je déteste cet endroit. Je n'y étais allée qu'une fois, en octobre, pour voir Carl Cox et, malgré un mix mémorable, entre la fouille poussée à l'entrée, l'amabilité restreinte du personnel, le parkage des fumeurs dans l'enclos à bétail à l'extérieur, le vol qualifié pratiqué au vestiaire, je m'étais dit que je n'y remettrai jamais les pieds.

Mais bon, Frankie Knuckles est Frankie Knuckles, et s'il joue au Webster Hall, eh bien allons au Webster Hall (et puis j'étais sur la guest list, tout de suite ça fait relativiser). Originaire de NYC, c'est à Chicago que Knuckles a trouvé le succès qu'on lui connaît, en participant activement à l'explosion de la house dans les années 80. Pas pour rien qu'on l'appelle le "Godfather of House", j'imagine. Et donc, forcément, Webster Hall ou pas, un moment de house aux accents historiques...

Retrouvez Knuckles sur
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- facebook
- fkalways.com



Roy Hargrove @ Village Vanguard


Et dimanche soir, j'ai découvert l'historique Village Vanguard, haut lieu du jazz à New york depuis plus de 70 ans. Roy Hargrove y jouait depuis quelques jours, et là encore, on a bien failli le rater. Le VV est un endroit magique, exact en tout point à l'idée qu'on peut se faire d'un club de jazz de l'époque. Quant à Hargrove et ses accolytes (Justin Robinson au sax' alto, Jonathan Batiste au piano, Dwayne Burno à la contrebasse et Montez Coleman à la batterie), ils ont été brillants du début à la fin. Dès l'entrée en scène du quintet, le public est happé par une sorte d'électricité presque palpable dans l'air. Une telle virtuosité, et une telle énergie, ça laisse pantois, forcément.

Retrouvez Hargrove sur
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- facebook
- royhargrove.com

jeudi 12 février 2009

Telepathe - Dance Mother


Label
: Iamsound/V2-Cooperative Music
Genre : electro, rock, pop
Date de sortie : 26 janvier 2009
Production : David Sitek








Patrie du hip-hop, plaque tournante de l'afrobeat, carrefour du rock alternatif et de la folk urbaine, Brooklyn commence aussi à se spécialiser dans l'électro-rock teintée de tout ce que vous voulez, en témoignent Yeasayers ou Gang Gang Dance. Quelque part dans ce coin, entre primitivisme et technologie (au choix), il faudra dorénavant compter avec Telepathe (prononcer telepaTHY), formé de Busy Gangnes et Melissa Livaudais.

Le duo féminin a, comme de nombreux groupes adeptes du DIY à l'âge de la musique 2.0, creusé son trou sur Internet, en créant un buzz avec leur single naïf et funky "Chromes On It" qui, bien qu'efficace, n'est pas vraiment le sommet du subséquent album, Dance Mother, heureusement.

A l'instar de leurs voisins de GGD (mais en sacrement plus accessible), les deux gamines (on dit ça, on n'en sait rien, on se base sur leur look fluo-kid) mêlent à leur electro-pop des touches de musique world (rythmes et chants aux sonorités ethniques, comme dans "Lights Go Down", qui réussit le tour de force de conjurer en même temps les nappes synthétiques glacées de Goldfrapp) ou de hip-hop destructuré. On passe de l'electro vigoureuse et réjouissante de "So Fine" à l'émotion étrange de "In Your Line" en un battement de coeur et sans se sentir désorienté. C'est qu'à la prod opère un petit génie : le TV On The Radio David Sitek, qui rate rarement son coup (exception qui confirme la règle: Scarlett Johansson).

D'un coup de baguette magique, Sitek a harmonisé le tout, transformant les blips synthétiques en pop à l'état pure (enfin pop avant-gardiste, qu'on soit bien d'accord), conservant juste assez de dissonances pour éviter de tomber dans le sirupeux. Il reste cependant quelques ratés, comme le martial et dramatique "Trilogy", qui semble s'égarer légèrement entre violons enjoués et basse dubstep (et 7 min, c'est long, ceux qui ont tenté le speed dating vous le confirmeront).

Sans compter qu'il y a aussi pas mal de hype derrière tout ça : les deux Brooklinites (maintenant que je connais le nom qui désigne les habitants de Brooklyn, je risque d'en abuser) partagent le label de Little Boots et le merchandising designer de Simian Mobile Disco. Mais ça n'empêche, Gangnes et Livaudais sont certainement capable du meilleur, et si tout va bien, ce dernier devrait pointer son nez dès leur prochain album. Je ne sais pas si leur coup d'essai a fait danser leurs mamans, mais je suis prête à parier que ça fonctionnera avec vous.

Lire la chronique de Gang Gang Dance

lundi 19 janvier 2009

Antony & The Johnsons - The Crying Light

Il est des voix rares. Des voix qui transportent une foule d'émotions dans un seul vibrato. Celle d'Antony Hegarty en fait partie. A l'instar de ses héros Klaus Nomi, Boy George et Nina Simone, le New-Yorkais d'adoption, révélé à la face du monde en 2005 avec son album Mercury awardisé, I Am A Bird Now, a le trémolo passionné et douloureux, que d'aucuns interprètent comme de la prétention ou de l'affectation. Love it or leave it. Reste que beaucoup attendaient la suite avec impatience.

Antony avait annoncé la couleur en octobre dernier, avec le sublime EP Another World, teaser magnifique de l'opus The Crying Light qui sort demain.

Loin de l'introspection sur l'ambivalence sexuelle de I Am A Bird Now, The Crying Light est un superbe moment de philosophie et de poésie, une ode à une planète en détresse, un adieu déchirant mais résigné ("I need another world, this one's nearly gone" - "Another World"). Ecrites pendant les 7 dernières années, chaque chanson exprime toute la vulnérabilité d'Antony et de notre monde, déchiré par les guerres et écologiquement menacé.

Alors l'ambiance y est forcément sombre et triste à souhait. Mais, tout comme le co-fondateur du butoh, Kazuo Ohno, à qui est dédicacé l'opus et dont la photo illustre la pochette, tout est question d'élegance. Antony a renoué avec ses Johnsons, et dès l'ouverture sur l'élégiaque "Her Eyes Are Underneath The Ground", les arrangements de piano et de cordes éthérées (Nico Muhly n'est pas le protégé de Philip Glass pour rien) épousent à merveille la ferveur du chanteur. N'étant ni chanteur d'opéra, ni chanteur de jazz, Antony voit forcément sa musique classée en "pop". Mais sa musique est bien plus proche de la musique classique et symphonique, malgré l'apparition des guitares de Steve Cropper, que l'on découvre avec émerveillement sur "Aeon" (il faut croire qu'il a au moins momentanément surmonté son aversion). La chanson, aux accents glam bowiesques, a de plus le mérite, comme sa participation au projet disco dance Hercules and Love Affair, de mettre la voix d'Antony là où on ne l'attend pas.

D'autre part, malgré quelques envolées romantiques ("Daylight and the Sun" est un véritable monument de dramatisme), Antony a choisi la voix de la sobriété ("Dust and Water" est même carrément minimaliste), et fait, toutes proportions gardées, preuve de pas mal d'optimisme. Car, aussi fragile que soit le monde d'Antony, il y vit des danseurs nommés Epilepsy. Les accents bucoliques d'"Everglade", que John Barry n'aurait pas désavouée, transforment finalement ce chant du cygne en formidable cri d'espoir.

Antony's MySpace
Antony's Website
Antony's Page on Secretly Canadian


Genre : rock indé, pop, soul
Label : Rough Trade
Date de sortie : 20 janvier 2008

mercredi 7 janvier 2009

Interview GANN MATTHEWS



Oui, elle a mis son temps à arriver sur ElectionSong, cette interview du fameux Gann Matthews (pas facile de trouver le temps de faire du montage vidéo entre deux coupes de champagne et deux parts de bûche). Pour ceux qui auraient oublié, Gann était l'un des artistes découverts lors de cette très sympathique soirée au Pete's Candy Store. Originaire de Denver, il a laissé sa petite renommé locale (il a tout de même été "Denver's Best Singer-Songwriter-Male" en 2005) pour tenter sa chance dans la Grosse Pomme.

Heureux papa de deux opus, Matthews renie cependant quelque peu le 1er, The Thin Line, dont il ne nous dira du coup pas grand chose. Sans avoir complètement changé de style depuis, il avoue que sa quête perpétuelle de renouvellement musical (comme Thom Yorke ou Beck, qu'il admire) le pousse à ne pas s'attarder sur ses oeuvres passées.


Sur l'EP Silent Sound (2006), en revanche, il est un peu plus bavard, et sur l'album selftitled, qui devrait sortir sous peu, il est limite intarissable. Conçu comme une suite pour l'EP, on y retrouve certains titres dans des versions différentes, plus orchestrées. Aux traditionnels piano, guitare (deux instruments dans lesquels Gann excelle), basse et batterie, viennent s'ajouter cordes symphoniques et cuivres puissants, offrant à la musique pop-folk de l'artiste une profondeur nouvelle. Matthews n'a pas étudié la composition pour rien.

Ses influences de jeunesse, des Beatles à Bob Dylan en passant par Tom Petty, se font clairement entendre. Gann se place dans la lignée de ses contemporains folkeux, de Jason Collett (avec lequel il partage un timbre velouté et le goût des arrangements chauds) à Ron Sexsmith ou Iron & Wine.

Gann travaille également sur son "home record", entièrement confectionné et enregistré dans le salon dans lequel il nous a reçu. Et comme Gann est un homme pressé, celui-ci aussi verra le jour en 2009. Et, pour l'un comme pour l'autre, je ne manquerai pas de vous tenir informés.

En bonus, une petite vidéo que Gann, visiblement adepte du DIY, a réalisé sur son rooftop. Ah qu'il fait bon vivre à Brooklyn !



Et pour finir, je vais souhaiter une très belle année 2009, pleine de découvertes et de voyages en musique, à tous les lecteurs de ce blog. Voilà, ça c'est fait.

NDLR : The Thin Line et Silent Sound EP sont disponibles sur iTunes.

vendredi 19 décembre 2008

Interview FREDO VIOLA



La musique de Fredo Viola est tout ce qu'il y a de plus inclassable. Par défaut, son album The Turn, sorti chez Because (sortie physique en février 2009), atterrira sans doute au rayon "indé" de votre disquaire préféré. Mais il pourrait tout aussi bien trouver sa place dans les bacs pop, électro ou chants religieux et/ou polyphoniques. Chez iTunes, on le trouve d'ores et déjà en "alternative". Fredo, lui, qualifie sa musique de "fantaisie", et, à vrai dire, le terme convient à merveille.

Viola aime les voix, a toujours aimé ça, malgré son expérience visiblement traumatisante dans une chorale de garçons dans sa prime jeunesse. "Je ne compte pas en parler, plaisante-t-il. Mais le souvenir que j'en ai gardé a clairement retardé mon retour à la chanson !". Reste que l'influence est prégnante, le garçon est une chorale à lui tout seul. Au rayon des influences, on trouve également un éventail hétéroclite d'artistes (Depeche Mode, Shostakovich, Bartok, Leon Redbone, Belle and Sebastian ou Kate Bush, dont la créativité et la liberté l'ont toujours impressionné) et de musiques (gospel, classique, jazz brésilien, pop légère, bluegrass et country, spécialement celle des années 70).

Au final, difficile de dire ce qu'il reste de tout ça dans la musique de Fredo Viola. Voix éthérées sur fond de blips électro qui raviront les nostalgiques d'Atari, parfois agrémentés de cordes, de percussions sèches ou de piano, The Turn place l'auditeur sur une corde raide. Il partage avec Sigur Ros ou Cocteau Twin le goût pour les voix abstraites (ou, si vous préférez, le charabia), de peur de détourner l'attention de la musique avec des paroles.

Les mélopées abstraites de "The Sad Song" ou de "Puss" font place à la ballade pop ensoleillée "Red State", où les Beatles rencontrent les Beach Boys, ou à la comptine electro-folk "Friendship is...", sur laquelle la chanteuse Nancy Mitchell vient unir sa voix à celle de Fredo.

Et s'il ne l'a pas rencontrée directement sur Internet, d'autres de ses amis virtuels, rencontrés via le site de musique et de partage em411, font des apparitions sur l'opus : le violoncelliste et compositeur new-yorkais cosmod apparaît ainsi sur "Robinson Crusoe", et deltasleep, de Nashville, joue de la batterie et du clavier sur "Puss". De peur d'oublier d'autres compagnons virtuels, Fredo les cite les uns après les autres : jdg, Nils Christian Fossdal avec qui il a enregistré une sublime version de "Silent Night", lowlifi, bluermutt, astroid... autant de musiciens avec qui il a collaboré.

Nous rajouterons Massive Attack. Eh oui. Viola n'en parle pas nécessairement spontanément, mais les monstres sacrés du trip-hop, impressionné par sa petite vidéo de "The Sad Song" l'ont contacté et fait venir dans leur studio pour travailler avec lui. Enfin, "avec lui" est un bien grand mot. "C'est juste l'expérience la plus géniale et la plus terrifiante de ma vie, se souvient Fredo. Il m'était juste impossible de chanter devant eux. Ils ont tout installé et sont sortis du studio, me laissant y chanter à tue-tête pendant 1/2 heure. Au final, je leur ai fourni une chanson. Je ne sais pas si ça va donner quoique ce soit, nos styles musicaux sont si différents. Mais je garde espoir !"

Artiste complet, Viola ambitionne de fondre son et image dans une unité parfaite, et réalise de petites vidéos très originales qu'on peut retrouver sur son nouveau site Internet, tout juste couronné du FWA (Favorite Website Award) of the day. Souhaitant aller jusqu'au bout de son idée, l'équipe qui a réalisé son site planche aujourd'hui sur le développement d'un programme qui lui permettrait de réaliser en live, lors de ses concerts, ce mariage de la musique et de l'image, le tout dans une optique d'improvisation, notion qui lui est particulièrement chère. Alors, ce n'est pas encore gagné, mais Fredo est optimiste, d'autant que "ce qui est intéressant, avec la technique, c'est qu'elle intègre les erreurs. Si je marche en filmant, et que je trébuche, ça crée un schéma qui se répète d'un cadre à l'autre, et, au final, c'est plutôt pas mal ! Ça crée un rythme."

Visionnaire et la tête pleine d'idées, Viola a récemment rêvé d'un site Internet dans lequel on pourrait concrètement marcher. La musique dans la chambre, des vidéos dans le salon, des gens, des instruments... Irréalisable ? Ses amis barcelonais d'Aer studio ont du pain sur la planche !

L'interview s'est achevée sur l'écoute de nouveaux morceaux et tout ce que je peux vous dire, c'est que j'attends avec impatience son prochain album !


Retrouvez Fredo sur
- myspace
- facebook
- fredoviola.com
- theturn.tv

Et pour voter pour son site theturn.tv pour le "people choice award", c'est par que ça se passe.

vendredi 21 novembre 2008

Music & Irish Car Bomb

Ce qui est bien à NYC, c'est qu'il est possible de découvrir de nouveaux groupes talentueux à peu près chaque soir. Il suffit juste de savoir où aller. Et parce que mercredi il faisait particulièrement froid, j'ai commencé par le Lit Lounge, à deux pas de chez moi. En haut, le bar. Ça sent la vieille bière, jusqu'à ce que ça sente l'encens à la place. En bas, la salle de concert. Ça sent la weed, jusqu'à ce que ça sente l'encens à la place. Perso, je cherche toujours le côté lounge. Mais à défaut de lounge, c'est rock & roll dans tous les sens du termes.

Je n'y suis restée que pour deux concerts : le fils caché de Jeff Buckley, James Armata, seul derrière sa guitare et sa voix hallucinante, et The Drunken Sufis, qui ont failli me faire fuir alors qu'ils étaient à peine en train d'installer leurs instruments. Mais intrépide je suis et assise je suis restée. Mes tympans m'en veulent encore mais, en toute honnêteté, alors même que clairement, il faudrait me payer pour que j'écoute leur musique chez moi, ces petits gars m'ont bluffée. Au-delà de leurs beuglements et de ma capacité toute limitée à comprendre l'anglais quand il est sauvagement hurlé dans mes oreilles, The Drunken Sufis parlent de politique. Ils ont un message à faire passer, même si leur façon de le faire passer pourrait laisser sceptique. Un petit tour sur leur MySpace confirme d'ailleurs tout ça ("Jeff Gannon" particulièrement, et pour ceux qui se demanderaient qui est Jeff Gannon - comme je l'ai fait en découvrant le titre de cette chanson - un petit tout ici s'impose). Et puis, il faut bien avouer que leur côté Beastie Boys meet Rage Against The Machine va de pair avec un réel talent. A punk, punk et demi, les gaillards savent jouer et leur show, s'il est bruyant, est aussi carré. Bref, pas nécessairement ma tasse de thé, mais un concert intéressant.

Néanmoins, suite à la prestation des Drunken Sufis, mes oreilles réclamaient un petit peu de calme. Ou tout du moins d'accalmie. Un petit tour au Doc Holliday's dans l'East Village m'a alors plongée dans un monde à mi-chemin entre le Far West et l'Irlande. Pour la petite histoire, Doc Holliday était un dentiste et "as de la gâchette" (copié-collé de notre ami Wikipedia, pour en savoir plus cliquez ici) qui a participé à la bataille d'OK Corral. Enfin bref, le nom et la musique d'obédience country jouée par un juke-box hors d'âge, ça c'est le côté Far West. Le côté irlandais vient des Irish Car Bombs confectionnés et offerts par la bartender.

"Irish Car Bomb ?" C'est exactement la question que j'ai posée. Et en gros, ça donne ça : dans un verre à shot, moitié whisky (ou scotch, donc), moitié Baileys. Dans un verre à bière, moitié Guinness, moitié rien. Moitié rien parce que quand vous allez nonchalamment lâcher le verre à shot rempli du mélange mentionné ci-dessus, le niveau va se faire tout seul. Et c'est là que vous buvez le tout cul-sec. Ouais. Ca n'a pas l'air comme ça, mais en vrai c'est bon. Mais ça démonte la tête, surtout si vous enchaînez avec un Red Bull Vodka shot (mi-bière, mi-Red Bull dans le verre à bière, vodka dans le verre à shot, même principe, même effet).

L'avantage, c'est que si vous étiez fatigué, vous l'oubliez instantanément, ce qui vous permet de vous diriger d'un pas alerte (mais ça c'est parce qu'il fait toujours aussi froid dehors) vers le Rockwood Musichall, afin d'assister à un autre concert (et au passage, ces endroits qui programment tant d'artistes inconnus reçoivent aussi des artistes d'une toute autre envergure puisque dimanche Madeleine Peroux joue au Rockwood...), celui du Bill Bartholomew's Band, a.k.a The Governours. Dans une veine plus pop, parfois à la limite du mainstream sans jamais l'atteindre vraiment, Bill et ses amis ont vite fait d'effacer les dernières traces de fatigue qui subsistaient en moi. Chapeau vissé sur le crâne et petite cravate sous son gilet, Bill en impose. La moitié féminine de l'assistance semble sous le charme, et il est difficile de dire si c'est le physique, le style ou la voix "Adam Duritzienne" (Couting Crows) de Bill qui fait mouche. Toujours est-il que moi aussi je suis conquise et, s'ils ne m'ont pas prise pour une groupie, une interview devrait suivre.

A ce stade, j'aurais sans doute dû rentrer chez moi. Mais, une bière plus tard dans un autre bar du Lower East Side, j'ai rencontré trois Slovéniens. C'est suffisamment rare pour en parler en soi. Mais surtout, l'un deux m'a donné son CD. Et, s'il m'a fallu 48h et un coup de téléphone pour m'en rappeler et finalement l'écouter, la surprise a encore une fois été agréable. Ca s'appelle Onubo, c'est de l'electronica tranquille à la Cocteau Twin, et ça s'écoute ici.

New-York est une ville pleine de surprise.

NDLR : J'ai été paresseuse ce soir là, mon appareil photo est resté au fond de mon sac. C'est pourquoi les photos des groupes viennent directement de leurs MySpace. Et la photo de la façade de Doc Holliday a en fait été prise lors d'un précédent séjour à New York. Mais promis, j'irai vérifier qu'elle existe encore.

dimanche 26 octobre 2008

Little Jackie's CMJ Showcase @ Bowery Ballroom

Vous ne connaissez peut-être pas Little Jackie. Mais vous avez peut-être déjà entendu leur chanson "28 Butts", qui tourne sur Nova depuis quelques mois déjà. L'album n'étant pas encore sorti en France, je n'avais pour ma part guère eu l'occasion d'en entendre plus.

A en croire leurs pages myspace et facebook, Little Jackie est un duo originaire de Brooklyn, composé de la charmante Imani Coppola (visiblement aucun rapport avec les autres Coppola, artistes de leur état) et du non moins charmant Adam Pallin (ouf, à un "l" près, Adam aurait pu énormément pâtir de son patronyme ces derniers temps). Imani compose et chante, et Adam programme et co-écrit. Oui, mais quoi ?

Eh bien un savant mélange de R&B old school et de pop acidulée, parsemé de touches de hip-hop et de soul. Le résultat, The Stoop, sorti à l'été 2008 chez S-Curve Records, est plus que convainquant, d'autant que la belle n'a vraiment, mais alors vraiment pas, la langue dans sa poche, que ce soit quand il s'agit d'écrire ses chansons ou d'assurer le spectacle sur scène. Little Jackie ne devrait donc par tarder à faire parler d'eux.

La bio de Little Jackie précise que Coppola, n'en n'est pas à ses premières armes. En fait, il y a une dizaine d'année, elle signait chez Columbia Records et, porté par le gonflé "Legend of a Cowgirl", l'opus Chubacabra se faisait une bonne place en radio et sur MTV. Pallin, quant à lui, a grandi à Boston en écoutant du hip-hop. Il a travaillé sur des projets pour le crooner gallois Tom Jones (copain de label) et pour l'American Idol (qui n'a pas traversé l'Atlantique) Elliot Yamin.

Sur scène, Little Jackie se compose de 7 personnes : Coppola et Pallin, bien sûr, mais aussi un clavier, un batteur, un bassiste et deux choristes. Et le show vaut réellement le détour. Coppola chante, danse, blague, provoque, joue du violon, de la guitare, occupe l'espace avec brio et une énergie plus que communicative, tout particulièrement quand il s'agit de soutenir Obama, dont le nom est scandé à plusieurs reprises par le public. Hier soir, les partisans de McCain étaient soit chez eux, soit muets.

Des images du live devraient suivre, si James le photographe tient parole et m'envoie les siennes (petit problème de batterie en ce qui me concerne, la prévoyance et l'organisation n'étant pas mes qualités premières). Special dedication to James : it was nice talking to you and pleaaaaaaase do send me some photos !

Update 28 octobre

Thanks to James Schriebl, quelques photos du concert au Bowery Ballroom.


© James H Schriebl

Thanks a lot James, I'll let you know as soon as there's an english version of the blog... Then you'll be able to say whether it's good stuff or not :D !!!

mercredi 8 octobre 2008

Clare and the Reasons votent Obama

Hier soir à la soirée Fargo qui s'est tenue à la Cigale (très belle soirée d'ailleurs), Clare and the Reasons ont eux aussi affiché leur soutien à Obama en chantant une version toute personnelle de "Over the Rainbow" : "Obama over the Rainbow".

D'aucuns ont pu trouver ça un tantinet hors de propos, mais le public venu applaudir Chris Garneau, Clare and the Reasons et My Brightest Diamond a en grande majorité semblé apprécier ce petit interlude politico-musical.




La vidéo ci-dessus n'est pas celle de la Cigale, mais bon, bien qu'inspirés, nos New-Yorkais ont fait plus ou moins exactement la même démonstration.