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mardi 14 juillet 2009

Mos Def - The Ecstatic

label: downtown
genre: hip hop, rap
date de sortie: 9 juin 2009









Mos Def
est extatique, et il y a de quoi : avec son dernier opus, il se refait une image, mise à mal par ses essais précédents, qui s'étaient révélés inégaux et décevants malgré la présence de quelques beaux titres (après, il paraît que c'était une stratégie pour se faire virer de son label... allez savoir).

L'opus s'ouvre sur "Supermagic", qui a comme un air de déjà-entendu... Oh, c'est un sample du "Ince Ince" de Selda Bağcan (1974), utilisé par Oh No sur son single "Heavy" (Oh No Oxperiment, 2007). Ce n'est sans doute pas un hasard, puisque une bonne partie de la joyeuse équipe de magiciens soniques de Stones Throw (Madlib, feu J Dilla, Georgia Ann Muldrow et, bien entendu, Oh No) ont produit près de la moitié de l'opus.

Def a privilégié l'enchaînement de titres courts, au rythme balancé, faisant fi de la structure couplet-refrain-couplet. Son propos est ainsi clair, concis. Les beats orageux accentuent la charge politique des paroles. La seule exception est "Pretty Dancer" qui en apparaît comme le point faible de l'opus, malgré le travail funky de Madlib.

Mais le reste d'Ecstatic fait bien vite oublier ce petit accident de parcours. Pretty Flaco chantonne en espagnol sur un "No Hay Nada Mas" brûlant, gorgé de rythmes latins conconctés par Preservation ; la patte du Beat Conducta (in India) se retrouve sur "Auditorium", qui frise la perfection ; Def nous a même mis une chouette ballade dans le lot, Pistola, gorgée de funk, de soul et de jazz (merci, Oh No). Petit moment de fierté nationale avec "The Embassy" qui voit le DJ et producteur de house français Mr. Flash (Ed Banger) conconter un paysage sonore en forme d'écrin pour le flow leste de Mos Def (Bousquet signe également la production de "Life in Marvelous Time" et de "Worker's Comp").

Tout au long des 16 titres que comptent l'album, Mighty Mos apparaît libéré, et empreint d'une spontanéité qu'on avait crue perdue depuis ses débuts en solo avec Black On Both Sides, il y a 10 ans de cela. Ecstatic est sans contexte son meilleur disque depuis, et jusque là un des meilleurs opus de hip hop de l'année.

liens :
- le myspace de Mos Def
- le myspace de Black Star (Def & Kweli, en featuring sur The Ecstatic)

vendredi 20 mars 2009

Don't Worry, Be Happy (next generation)

C'est marrant, à chaque fois que j'atterris au nublu, c'est un peu par hasard, et à chaque fois, le son est tellement bon que je me demande pourquoi je n'y vais pas plus souvent... Sachant que j'ai habité juste en face pendant une semaine sans y poser un orteil, j'imagine que je ne suis pas prête de répondre à cette question.


Quoiqu'il en soit, hier soir, j'allais au nublu pour écouter une copine d'un copain, enfin le truc classique. Le groupe s'appelle The Crowd. L'ami en question ne pouvait guère m'en dire plus, mais découvrir de nouveaux groupes fait partie des plaisirs de la vie, non ? Et donc, The Crowd, c'est Adeline, Akil Dasan et Randy Mason. Franchement, j'ai cherché en vain leur myspace, mais il y a trop de groupes qui s'appellent Crowd quelque chose et j'ai pas trouvé. En revanche, quelques vidéos visiblement réalisées dans leur salon. J'ai l'air de me moquer, comme ça, mais ils assurent vraiment. Hip hop teinté de soul, rythmes groovy aux accents oldschool bien rafraîchissant. Et puis, ça tombe bien qu'on trouve des vidéos, parce qu'au nublu, il fait tellement sombre que je n'ai même pas pris la peine de sortir ma caméra.





Quand on cherche, on trouve :
- le myspace de The Crowd
- le myspace d'Adeline, la chanteuse française de The Crowd
- le myspace d'Akil et le myspace de Randy



Mais la bonne surprise, c'était surtout la suite. Taylor McFerrin et TK Wonder. Ça doit vous rappeler un truc McFerrin, normalement. Taylor est le fils de Bobby ("Don't Worry, Be Happy", ça, ça vous dit forcément quelque chose). Mais pas que. Car le petit a du talent à revendre.


D'abord, il est plutôt doué comme human beatbox (mais il a l'air de penser que limite tout le monde peut beatboxer, même s'il admet que certains, comme Rahzel, ont apporté une vraie technique). Sinon, il fait des petites pépites de broken beat, de hip hop et de soul (sur lesquelles il vient beatboxer). En 2007, il a sorti un EP, Broken Vibes, notamment remarqué par Gilles Peterson, ce qui lui a permis de tourner un peu eu Europe (au djoon à Paris, par exemple).


Mais ce soir, il était accompagné de TK Wonder, dont il a visiblement produit quelques titres. Cette fille a un flow impressionnant, elle débite ses mots à la manière d'un Busta Rhymes sous acide, sur des sons electro crasseux orchestrés par McFerrin, qui beatbox l'air de rien de son côté. Wow, ça dépote. Ils sont aussi impressionnants l'un que l'autre. Ça a un petit côté grime, ou dirty south plutôt de ce côté de l'Atlantique, ce qui n'est pas très commun à NYC. Mais le set se clôt sur du pur Taylor McFerrin, ambiance broken soul chaude et enveloppante qui donne envie de rester au nublu jusqu'en 2010...

Allez, c'est pas parce que je n'ai pas pu filmer tout ça que vous ne pouvez pas en profiter de votre côté : les deux compères ont fait la première partie de Talib Kweli, et ça, on le trouve sur YouTube.



Et un peu de Taylor McFerrin tout seul (djoon, novembre 2007):



Et encore quelques liens :
- le myspace de Taylor McFerrin
- l'interview de Taylor McFerrin sur onlygroove (2007)
- le myspace de TK Wonder

mercredi 18 février 2009

The Roots en formule à volonté

Il est temps de préparer mon retour à New York. C'est pour bientôt, et ce serait dommage d'arriver sans avoir reluqué un minimum l'agenda des soirées. Au programme, de nombreux concerts (de locaux et de non locaux, on va pas être sectaire non plus), et des soirées groovy comme on les aime.

Et parmi les trucs qu'on peut apprécier à NY et vraiment nulle part ailleurs, il y aura la résidence des Roots au Highline Ballroom. Et oui, le groupe de hip hop va mettre en musique le nouveau Late Night Show de NBC, présenté par Jimmy Fallon et judicieusement appelé Late Night with Jimmy Fallon.

L'émission (qui doit commencer le 5 mars) dispose d'ores et déjà d'un site internet qui propose des web-épisodes (feat. The Roots pour une paire d'entre eux) de l'installation et de la mise en place du show. On peut même voter pour la chaise sur laquelle il doit s'asseoir (trop chouette).



Enfin bref, donc, les Roots y seront et du coup ils comptent bien mettre leur séjour à NYC à profit. "The Roots Present: The Jam" débutera le 5 mars et se prolongera tout au long du printemps (dates exactes plus bas). Et parce qu'une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, de nombreux invités devraient être de la partie. Damned, va falloir y aller à chaque fois...



Et pour ceux qui n'en auraient pas assez avec tout ça, ?uestlove fera le DJ tous les jeudis au Poisson Rouge, du 26 mars au 28 mai. Là encore, on peut imaginer de bonnes surprises au niveau des invités...



The Roots @ Highline Ballroom
05/03 New York, NY - Highline Ballroom
19/03 New York, NY - Highline Ballroom
31/03 New York, NY - Highline Ballroom
14/04 New York, NY - Highline Ballroom
21/04 New York, NY - Highline Ballroom
13/05 New York, NY - Highline Ballroom
18/05 New York, NY - Highline Ballroom
26/05 New York, NY - Highline Ballroom
02/06 New York, NY - Highline Ballroom
10/06 New York, NY - Highline Ballroom
16/06 New York, NY - Highline Ballroom
23/06 New York, NY - Highline Ballroom


?uestlove @ Le Poisson Rouge
26/03 New York, NY - (Le) Poisson Rouge
02/04 New York, NY - (Le) Poisson Rouge
09/04 New York, NY - (Le) Poisson Rouge
16/04 New York, NY - (Le) Poisson Rouge
23/04 New York, NY - (Le) Poisson Rouge
30/04 New York, NY - (Le) Poisson Rouge
07/05 New York, NY - (Le) Poisson Rouge
04/05 New York, NY - (Le) Poisson Rouge
21/05 New York, NY - (Le) Poisson Rouge
28/05 New York, NY - (Le) Poisson Rouge

mercredi 4 février 2009

Opéra Hip-Hop

Chez nous, Dove Attia a transformé Mozart en opéra rock. Je n'ai absolument aucune idée de ce que ça peut donner. Enfin pour être honnête, j'en ai une vague idée, et c'est bien pour ça que je ne suis pas allée vérifier si elle correspondait à la réalité.

Et puis aux Etats-Unis, le réalisateur Kenzo Digital (non, je ne sais pas si c'est son vrai nom) a créé un opéra hip-hop expérimental. C'est tout de suite plus original, d'autant qu'il en a fait un film.

Etant donné que les rappeurs Nas, Jay Z, Ghostface, Biggie Small et Raekwon ; les acteurs Samuel Jackson, Delroy Lindo et Laurence Fishburne et le chanteur soul Joe Bataan apparaissent au générique, c'était sans doute la meilleure solution.

Ca s'appelle City of God's Son, et à travers une histoire assez classique (le passage à l'âge adulte, si j'ai bien compris), ça explore l'histoire du hip hop ainsi que celle des films de gangster. Mais surtout, ce n'est pas qu'un film. Véritable hommage au hip-hop du New York des années 90, la bande son redéfinit le remix. Si vous ne me croyez pas, jugez par vous-même en la téléchargeant sur le website de COGS.


"City of God's Son" Trailer - Kenzo Digital - www.CityofGodSon.com from Kenzo Digital on Vimeo.

Kenzo Digital prévoit d'en faire une installation artistique cet été (a priori dans une galerie extérieure de Chelsea), élevant son film/opéra/musical en "Beat Cinematic" (c'est pas moi qui le dit, c'est lui). L'idée, c'est de permettre à l'auditeur de faire l'expérience de la musique dans un environnement visuel particulier.

En fait, Kenzo Digital a prévu tellement de facettes à son projet que le mieux est encore de profiter du passage sur le site (pour le téléchargement de la musique) pour lire tout ce qu'il a à dire. Et puis, le concept dans sa totalité reste encore légèrement abstrait dans mon esprit. Il va falloir attendre l'été !

Pour ceux qui se demandent qui est Kenzo Digital, c'est un ex-graffiti artist (dans sa prime jeunesse, apparemment) aujourd'hui vidéaste et réalisateur qui a notamment réalisé des clips et des pubs, mais aussi des films présentés au Tribeca Film Festival, ce genre de choses. Ajoutons qu'il travaille également à la production de l'album solo de Taz Arnorld (Sa-Ra), et on comprendra que Kenzo Digital est un artiste multi-facettes.

lundi 2 février 2009

Rock & The City = Home

J'ai failli oublier. Mais finalement je suis rentrée juste à temps. Juste à temps pour allumer ma télé, me caler sur Arte et voir Duane. Apercevoir Duane. Enfin je crois. Duane Harriott est un DJ New-Yorkais (à son anniversaire, il a mixé à l'APT en compagnie de Dam-Funk) et, accessoirement, il travaille chez Other Music, qui est juste un des meilleurs disquaires de la ville, et ce n'est pas peu dire, NYC étant une ville qui sait encore ce que sont les disquaires indépendants (Kim's est aussi une excellente adresse).

Alors j'attends confirmation, parce qu'au moment où j'allumais ma télé, ça a embrayé sur Sean Lennon et Grandmaster Caz, dans son bus, entre l'Apollo Theatre (mon royaume pour un concert à l'Apollo Theatre) et Brooklyn. Puis le Chelsea Hotel, home sweet home.

Au final, c'était très court. A peine le temps de saisir les grandes lignes de ce que peut représenter New York en termes de musique. Mais juste assez pour avoir hâte d'y retourner.

Pour ceux que ça intéresse, le prochain numéro de la série Rock & The City (prochainement disponible en DVD) nous emmène à Berlin. Autre ville, autre musique.

Rock & The City

Je ne suis pas vraiment une grande fan de Philippe Manoeuvre, allez savoir pourquoi. Mais bon, il a décidé de nous emmener faire le tour de quelques grandes capitales de la zic' (NYC, Berlin, Paris, Kingston et Liverpool), et ça, c'est plutôt une bonne idée.

Ca se passe sur Arte (sûr que sur M6, ça m'aurait tout de suite moins tenté), le lundi, et ce soir, c'est New York. Sur le site d'Arte, on peut lire ça : "De Soho à Brooklyn, du Bronx à Nolita, chaque quartier de New York a son identité propre. La musique y est cosmopolite, bouillonnante, moderne, et inspirée". C'est pas moi qui irait dire le contraire.
Dans l'extrait diffusé sur le site, on peut notamment voir Grandmaster Caz (Cold Crush Brothers) promener une bande de touristes sur les traces du hip hop dans son bus du Hush Tour. Easy Mo Bee m'en avait parlé comme quelque chose de révolu, mais pas du tout ! Promis, d'ici quelques semaines, mon compte-rendu de la visite guidée. Rock & The City à NYC ira aussi à la rencontre de Sean Lennon dans son magasin d'instruments favori ou d'Herman Düne (ou Herman Dune ? il faudra être devant sa télé pour le découvrir) à Brooklyn.

Bref, NYC en musique, c'est ce soir sur Arte, à partir de 23h30.

Pour finir, la petite phrase du grand prêtre des lunettes de soleil :
"Aujourd’hui ville World par la grâce de Brooklyn, New York reste le rêve ultime des rockers en mal de Madison Square Garden." P. Manoeuvre

dimanche 25 janvier 2009

Interview EASY MO BEE - Part 1

Entretien avec Easy Mo Bee, légendaire producteur de hip hop, dans son studio, à Times Square (l'interview ayant duré plus d'1h30, en voici uniquement la 1ère partie, consacrée à la musique).




Legendary hip hop producer. Oui mesdames, oui messieurs. Legend... (wait for it)... dary. Et pourtant étonnamment méconnu. C'est vrai ça, tout le monde a entendu parler de Timbaland, des Neptunes, de Sean "Puffy" Combs (avec qui il devait travailler au sein de Bad Boy Records), de Dr. Dre, de Kanye West, voire de feu J Dilla (encore que ce dernier n'ait pas la moitié de la notoriété qu'il mérite). Plus rares sont ceux qui connaissent Easy Mo Bee.

Pourtant, il a travaillé avec les plus grands, de Notorious B.I.G (dont il a notamment produit les premiers tubes) à Tupac (il est d'ailleurs l'un des seuls à avoir travaillé avec les deux en même temps, avant la guéguerre côte est/côte ouest), en passant par Craig Mack, Busta Rhymes, Lil'Kim, ou Miles Davis, dont il a produit le dernier album, Doo-Bop (1992), qui devait remporter un Grammy l'année suivante. Depuis la fin des années 90, le producteur n'est plus aussi sollicité. Il a malgré tout travaillé sur le deuxième opus d'Alicia Keys, The Diary of Alicia Keys (2003), et retrouvé ses potes du Wu-Tang en produisant "Take It Back", le premier single de 8 Diagrams, sorti en 2007.

Pour la petite histoire, Easy m'a reçue dans son studio, anciennement Unique Studio, à Times Square, qui a justement vu passer la plupart des artistes cités ci-dessus. Miles Davis lui-même à joué de la trompette à 2 ou 3 mètres de mon fauteuil, et BIG et 2Pac ont collaboré pas très loin non plus...

Mais apparemment, ce n'est pas aujourd'hui que Mo Bee aura la reconnaissance qu'il mérite. En effet, alors qu'il avait tout naturellement travaillé sur la BO du biopic hollywoodien "Notorious B.I.G.", il en a finalement été évincé au dernier moment. (Pour en savoir plus sur ce sujet, vous pouvez lire l'interview que Mo Bee a accordée à XXLMag)

Le film, qui est sorti il y a quelques jours aux Etats-Unis, est prévu chez nous pour juin 2009. Le rôle principal est interprété par le dealer reconverti en rappeur James Woolard, et le fils de Christopher "Notorious B.I.G." Wallace y fait une apparition dans le rôle de son père jeune.


Easy Mo Bee Website
Easy Mo Bee MySpace
Easy Mo Bee sur Wikipedia

vendredi 26 décembre 2008

Q-Tip - The Renaissance

Ça faisait un bail, non ? Près de 10 ans qu'on attendait que l'ancien leader de A Tribe Called Quest revienne.

Et pourtant, ce n'est pas faute d'avoir essayé. Q-Tip aurait ainsi enregistré 3 albums, perdus dans les méandres du purgatoire des majors. Certains, Kamaal The Abstract (2003) ou Open / Live At The Renaissance, ont même réussi à aller jusqu'au statut de CD promo. Heureux les journalistes et autres acteurs de l'industrie musicale qui en ont été les destinataires, et merci à ceux qui, faisant fi de la loi sur la propriété intellectuelle, les ont partagé sur Internet...

Enfin bref. On ne va pas refaire l'histoire, alors réjouissons nous simplement de cette Renaissance. On avait laissé le rappeur/producteur avec un opus orienté dancefloor (Amplified, 1999), on avaitusé nos semelles à se trémousser sur "Breathe & Stop" ou "Vibrant Thing". La production lisse et pop de Jay Dee avait d'ailleurs essuyé quelques critiques de la part de certains, qui pleureraient sa mort 6 ans plus tard. A l'époque, Clinton était président et DMX était populaire. Oui, ça faisait un bail.

Q-Tip nous revient donc enfin, légèrement plus introspectif, plus porté sur le message, mais toujours enclin à faire danser. Ça groove sévère. Pour ceux qui avaient écouté Live at The Renaissance, quelques beats ne sont pas inconnus, mais le sentiment de plénitude est renouvelé.

La voix élastique et le flow de Kamaal n'ont pas changé, les beats sont aussi délicieux que dans nos souvenirs. Son goût pour les samples de la soul des années 70 non plus. La première partie de l'opus, du funky "Johnny is Dead" au doux-amer "You" s'enchaîne avec tellement de naturel qu'une écoute peu attentive raterait les transitions. C'est chaud et riche, ça nous plonge dans une atmosphère feutrée et ensoleillée à la fois.

"We Fight/We Love" vient faire sursauter cette unité, avec la contribution toujours soulful de Raphael Saadiq. On y retrouve Tip le conteur, qui d'une histoire anecdotique (celle d'un jeune homme qui s'interroge : doit-il s'engager dans l'armée ?) se fait observateur de la société. Deux titres plus tard, "Move" donne la bénédiction posthume de Jay Dee à l'opus. Le son est plus acéré, Tip rue dans les brancards de l'industrie sur un "Dancing Machine" des Jackson 5 assaisonné à la sauce Moog parsemée de breaks funky. Tout aussi efficace est le titre "Believe", featuring D'Angelo. "Shaka" vient clore l'opus sur un air de déjà-vu... Ou plutôt, de déjà-entendu. C'est qu'une version antérieure samplant Obama avait attiré l'attention, avant la sortie de The Renaissance, le jour même des élections. Une soundtrack parfaite pour un jour historique.

Rappelant à la fois Midnight-Marauder et The Love Movement, The Renaissance consacre le retour de Q-Tip. Le tout pourrait entrer sur une K7 de 90 minutes. Good old days... Sauf qu'on est bien content d'avoir simplement à cliquer sur la touche "replay".

Genre : hip hop, neo soul
Label : Universal/Motown
Date de sortie : 4 novembre 2008
Production : Q-Tip, Jay Dee

mercredi 3 décembre 2008

Spéciale dédicace...

Voilà, on est déjà mercredi, et je suis à nouveau restée silencieuse pendant un petit bout de temps. Ça m'a d'ailleurs vaguement rappelé ma première expérience de blog, très douloureuse. Chaque article était une véritable lutte pour trouver quelque chose à dire, qui ne soit pas trop personnel mais m'implique quand même un minimum... Heureusement, personne ne le lisait, du coup il y avait forcément moins de pression.

Bref, donc, dans l'attente de la publication prochaine de l'interview de la chanteuse Kim Garrison (en étant tout à fait réaliste, je dirais avant la fin de la semaine), je me suis dit que j'allais mettre un petit teaser d'une interview réalisée hier du légendaire producteur de hip hop : Easy Mo Bee. L'homme derrière Biggie, Tupac et le dernier album de l'immense Miles Davis... Le teaser est une spéciale dédicace à mon très cher Jibi, qui ne m'en voudra pas (enfin j'espère) de la faire partager aux lecteurs de ce blog (tu pourras en profiter pour te la raconter encore plus...).


mercredi 19 novembre 2008

Back to Stones Throw Party @ Gallery Bar

Parce qu'il faut parfois savoir admettre la supériorité des autres... vidéos.
Petit retour à la soirée Stones Throw @ Gallery Bar.

NYC Subway Music

A Paris, il y a deux sortes de musiciens dans le métro.

1) Les officiels
La RATP leur fait passer un casting, délivre un badge aux gagnants et leur assigne un emplacement. Ils ont ainsi le droit de jouer dans les couloirs du métro et d'essayer de gagner leur vie de cette façon. Souvent ils en profitent pour vendre leur CD ou leur K7 mais heureusement ce dernier cas se fait de plus en plus rare, la RATP étant visiblement atteinte de jeunisme. Souvent, les officiels ne sont pas mauvais, voire même plutôt bons. Parfois c'est insupportable, mais c'est une question de goût.

2) Les officieux
Ils n'ont pas passé le casting de la RATP, ou alors ils l'ont planté haut la main. Souvent ils ne jouent pas dans les couloirs mais directement dans la rame, généralement juste à côté de vos oreilles. Souvent ils ne jouent même pas vraiment, ils se contentent de hurler en dansant sur de la dance polonaise. Souvent, les officieux sont mauvais, voire même exécrables. Parfois ils sont plutôt doués et perso, si en plus il s'agit de personnes âgées, plutôt touchants (j'ai croisé un vieux violoniste comme ça une fois...)

A New-York, les choses sont sensiblement différentes.
Bon, pour être tout à fait honnête, je ne suis pas vraiment allée me renseigner sur l'existence d'un éventuel casting de la société de transports publics new-yorkaise. Il se peut qu'il y en ait. Peut-être que les choses ne sont pas si différentes sauf sur un point : la musique est presque omniprésente, et d'une qualité assez exceptionnelle pour l'endroit.
Et il y a dans le métro de New-York une diversité qu'on ne trouve pas à Paris. Breakeurs, guitaristes, clarinettistes, percus, chanteurs, rock, folk, jazz, hip hop... une seule station de métro un tant soit peu conséquente peut vous offrir tout ça. Et que musiciens et danseurs, qu'ils se produisent dans les couloirs, sur les quais ou dans les rames, sont, à de rares exceptions, assez impressionnants.

La preuve en images (Union Square, sur le quai de la ligne L).



PS : encore une fois, navrée pour la qualité médiocre de l'image, on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a sous la main...

dimanche 26 octobre 2008

Little Jackie's CMJ Showcase @ Bowery Ballroom

Vous ne connaissez peut-être pas Little Jackie. Mais vous avez peut-être déjà entendu leur chanson "28 Butts", qui tourne sur Nova depuis quelques mois déjà. L'album n'étant pas encore sorti en France, je n'avais pour ma part guère eu l'occasion d'en entendre plus.

A en croire leurs pages myspace et facebook, Little Jackie est un duo originaire de Brooklyn, composé de la charmante Imani Coppola (visiblement aucun rapport avec les autres Coppola, artistes de leur état) et du non moins charmant Adam Pallin (ouf, à un "l" près, Adam aurait pu énormément pâtir de son patronyme ces derniers temps). Imani compose et chante, et Adam programme et co-écrit. Oui, mais quoi ?

Eh bien un savant mélange de R&B old school et de pop acidulée, parsemé de touches de hip-hop et de soul. Le résultat, The Stoop, sorti à l'été 2008 chez S-Curve Records, est plus que convainquant, d'autant que la belle n'a vraiment, mais alors vraiment pas, la langue dans sa poche, que ce soit quand il s'agit d'écrire ses chansons ou d'assurer le spectacle sur scène. Little Jackie ne devrait donc par tarder à faire parler d'eux.

La bio de Little Jackie précise que Coppola, n'en n'est pas à ses premières armes. En fait, il y a une dizaine d'année, elle signait chez Columbia Records et, porté par le gonflé "Legend of a Cowgirl", l'opus Chubacabra se faisait une bonne place en radio et sur MTV. Pallin, quant à lui, a grandi à Boston en écoutant du hip-hop. Il a travaillé sur des projets pour le crooner gallois Tom Jones (copain de label) et pour l'American Idol (qui n'a pas traversé l'Atlantique) Elliot Yamin.

Sur scène, Little Jackie se compose de 7 personnes : Coppola et Pallin, bien sûr, mais aussi un clavier, un batteur, un bassiste et deux choristes. Et le show vaut réellement le détour. Coppola chante, danse, blague, provoque, joue du violon, de la guitare, occupe l'espace avec brio et une énergie plus que communicative, tout particulièrement quand il s'agit de soutenir Obama, dont le nom est scandé à plusieurs reprises par le public. Hier soir, les partisans de McCain étaient soit chez eux, soit muets.

Des images du live devraient suivre, si James le photographe tient parole et m'envoie les siennes (petit problème de batterie en ce qui me concerne, la prévoyance et l'organisation n'étant pas mes qualités premières). Special dedication to James : it was nice talking to you and pleaaaaaaase do send me some photos !

Update 28 octobre

Thanks to James Schriebl, quelques photos du concert au Bowery Ballroom.


© James H Schriebl

Thanks a lot James, I'll let you know as soon as there's an english version of the blog... Then you'll be able to say whether it's good stuff or not :D !!!

vendredi 24 octobre 2008

Soirée Stones Throw @ Gallery Bar

Mercredi s'est tenue une grande soirée Stones Throw au trendy et artsy Gallery Bar, dans le edgy Lower East Side, ex-quartier de crackheads devenu très à la mode depuis le début des années 2000.

Le légendaire label de hip hop californien avait vu les choses en grand puisque Madlib, Peanut Butter Wolf, Egon, James Pants ou encore Arabian Prince étaient présents. La soirée était gratuite, il suffisait de RSVP. Ce qu'ont visiblement fait tous les fans new -yorkais du label. Résultat, une queue qui courait sur tout un bloc, et un videur nous enjoignant à rentrer chez nous (et là, on a quand même un peu envie de lui dire que soit, les chances d'entrer peuvent être minimes, mais de là à rentrer chez nous, come on, this is New York, je suis sûre qu'il y avait des dizaines d'autres choses à faire, et dans un périmètre restreint).

Enfin bref, sur ce passe Egon. J'adorerais vous dire que notre petite conversation avec lui nous a permis d'entrer plus vite. Mon histoire en serait forcément plus excitante. Mais bon, même s'il a effectivement avancé qu'il allait voir ce qu'il pouvait faire, étant donné qu'on avait fait tout ce chemin depuis la France (nul besoin de lui préciser que nous n'étions pas exactement venus DE France POUR la soirée), au final notre petit groupe n'a pu entrer que parce que les filles y étaient en majorité (eh oui, les soirées hip hop, les seules de NYC où la gente féminine est en minorité).

Cela dit, pour ma part, c'est sans rancune avec Egon, celui-ci ayant avoué une adoration pour Paris (bon, il n'est pas le seul) et pour... l'Alsace (et ça, c'est bien la première fois que je l'entends). Il se souvient avec beaucoup d'émotion des nombreuses soirées passées à Strasbourg, à mixer dans un club dont il a en revanche oublié le nom, invité par un passionné de funk dont il a également oublié le nom. Aaaah ces artistes, aucune mémoire !

Pour en revenir à la soirée, à laquelle on a donc fini par accéder... Pffff. Wouaaahou. Quand on réunit Madlib, PB Wolf, Egon et les autres dans un même endroit, c'est forcément l'extase pour nos petites oreilles. Nos gaillards ont enchaîné les mix, faisant danser les heureux élus jusqu'à une heure avancée de la nuit, sur des beats old school électrisants.



Peanut Butter Wolf a socialisé avec à peu près tout le monde, exhibant un chapeau de toute beauté :



Et pour avoir un aperçu de l'ambiance, en musique, c'est là en dessous. On ne voit absolument rien, alors vous pouvez complètement fermer les yeux et juste imaginer que vous y étiez.





Quant au lieu, baigné d'une lueur rouge par les oeuvres d'art lumineuses alignées sur les murs (magnifiques, mais pas terrible pour les photos et les vidéos, donc), il est splendide. Comme son nom l'indique, le Gallery Bar fait à la fois office de bar et de galerie, et doit prochainement exposer des oeuvres du photographe Michael M. Koehler.

Retrouver les artistes Stones Throw sur MySpace :
- Madlib
- Peanut Butter Wolf
- James Pants
- Arabian Prince

lundi 20 octobre 2008

Yes We Can: The Mixtape

Après la BO officielle de la campagne de Barack Obama, Yes We Can, voici la mixtape, orchestrée par DJ Green Lantern et hostée par Russell Simmons. Le line-up est plutôt impressionnant puisqu'on y retrouve de nombreuses stars du hip-hop : Talib Kweli, Kanye West ou Busta Rhymes.

Et la bonne nouvelle, c'est que cette mixtape est téléchargeable ici, en toute quiétude et en toute gratuité, que vous habitiez aux Etats-Unis, dans les Iles Vierges ou au fin fond du Cantal.








Tracklist
1. Intro
2. David Banner,Busta Rhymes,Talib Kweli “Black President” Rmx pt1 *
3. Barack Obama “Stand Up”*
4. Nas Speaks on Politics
5. Styles P and Cassidy “Make It Out”*
6. Jay-z Speaks “The American Dream”
7. Barack Obama “One Mic, One People”
8. Russell Simmons Speaks on Obama
9. Joe Budden,Twista,John Mayer “Waiting on the World to Change 2008″
10. Angie Martinez “Yes We Need A Mixtape!!”
11. Kanye West,Malik Yusef “Promised Land"
12. Wale,Rhymefest,Christina K, Royce 5′9 “Black President” RMX Pt2*
13. Barack Obama “My Life”*
14. Jay-z “Lick a Shot”*
15. Russell Simmons on Change
16. Wyclef “Obama for President”
17. Charles Hamilton “The Moment”
18. Find ur Dreams (interlude) *
19. George Bush’s Highlight Reel
20. Mikkey Halsted “King George” *
21. Obama on Hip-Hop
22. Joel Ortiz feat Dante Hawkins “Letter To Obama” *
23. Akon , U.M. “Aint No Sunshine” *
24. Qadir, Dwayne (Invasion) “Its My Time"
25. Johnny Polygon (Invasion),Amanda Diva “Colorblind” *
26. Mavado “We Need Barack” *
27. Jay-Z / Gabe Real “What We Need” (Speech)
28. Qadir “Yes We Can” Outro

mercredi 8 octobre 2008

Daedelus et Taz Arnold votent Obama

Pour les élections présidentielles américaines, Daedelus et Taz Arnold affirment clairement leur soutien pour le sénateur Barack Obama avec ce clip.