Ça faisait un bail, non ? Près de 10 ans qu'on attendait que l'ancien leader de A Tribe Called Quest revienne.
Et pourtant, ce n'est pas faute d'avoir essayé. Q-Tip aurait ainsi enregistré 3 albums, perdus dans les méandres du purgatoire des majors. Certains, Kamaal The Abstract (2003) ou Open / Live At The Renaissance, ont même réussi à aller jusqu'au statut de CD promo. Heureux les journalistes et autres acteurs de l'industrie musicale qui en ont été les destinataires, et merci à ceux qui, faisant fi de la loi sur la propriété intellectuelle, les ont partagé sur Internet...
Enfin bref. On ne va pas refaire l'histoire, alors réjouissons nous simplement de cette Renaissance. On avait laissé le rappeur/producteur avec un opus orienté dancefloor (Amplified, 1999), on avaitusé nos semelles à se trémousser sur "Breathe & Stop" ou "Vibrant Thing". La production lisse et pop de Jay Dee avait d'ailleurs essuyé quelques critiques de la part de certains, qui pleureraient sa mort 6 ans plus tard. A l'époque, Clinton était président et DMX était populaire. Oui, ça faisait un bail.
Q-Tip nous revient donc enfin, légèrement plus introspectif, plus porté sur le message, mais toujours enclin à faire danser. Ça groove sévère. Pour ceux qui avaient écouté Live at The Renaissance, quelques beats ne sont pas inconnus, mais le sentiment de plénitude est renouvelé.
La voix élastique et le flow de Kamaal n'ont pas changé, les beats sont aussi délicieux que dans nos souvenirs. Son goût pour les samples de la soul des années 70 non plus. La première partie de l'opus, du funky "Johnny is Dead" au doux-amer "You" s'enchaîne avec tellement de naturel qu'une écoute peu attentive raterait les transitions. C'est chaud et riche, ça nous plonge dans une atmosphère feutrée et ensoleillée à la fois.
"We Fight/We Love" vient faire sursauter cette unité, avec la contribution toujours soulful de Raphael Saadiq. On y retrouve Tip le conteur, qui d'une histoire anecdotique (celle d'un jeune homme qui s'interroge : doit-il s'engager dans l'armée ?) se fait observateur de la société. Deux titres plus tard, "Move" donne la bénédiction posthume de Jay Dee à l'opus. Le son est plus acéré, Tip rue dans les brancards de l'industrie sur un "Dancing Machine" des Jackson 5 assaisonné à la sauce Moog parsemée de breaks funky. Tout aussi efficace est le titre "Believe", featuring D'Angelo. "Shaka" vient clore l'opus sur un air de déjà-vu... Ou plutôt, de déjà-entendu. C'est qu'une version antérieure samplant Obama avait attiré l'attention, avant la sortie de The Renaissance, le jour même des élections. Une soundtrack parfaite pour un jour historique.
Rappelant à la fois Midnight-Marauder et The Love Movement, The Renaissance consacre le retour de Q-Tip. Le tout pourrait entrer sur une K7 de 90 minutes. Good old days... Sauf qu'on est bien content d'avoir simplement à cliquer sur la touche "replay".
Genre : hip hop, neo soul
Label : Universal/Motown
Date de sortie : 4 novembre 2008
Production : Q-Tip, Jay Dee
vendredi 26 décembre 2008
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Super article. C'est l'album hip hop de l
RépondreSupprimer'annee en ce qui me concerne malgrÉ le fait que certains morceaux ont deja ete
Entendu il y a bien longtemps. aviss aux amateurs de hip hop c un skeuds a pecho