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lundi 29 juin 2009

Dirty Projectors - Bitte Orca

Label : Domino
Genre : indie rock
Date de sortie : 9 juin 2009









Depuis Rise Above (2007), opus composé de chansons des Black Flag recomposées de mémoire, le nom de Dirty Projectors est sur toutes les lèvres. On murmure au génie, on cite Animal Collective, David Byrne (avec qui le groupe de Brooklyn a d'ailleurs participé au projet Dark Was The Night). L'heure de la reconnaissance avait enfin sonné.

Car jusque là, la formation menée par David Longstreth souffrait d'un léger problème : leur magistrale démonstration de musique intelligente les rendait assez antipathiques. Avec Rise Above, Longstreth avait commencé à mettre un peu d'eau dans son vin. Bitte Orca enfonce le clou.

N'allez pas croire que la formule soit magistralement différente : les arrangements restent savamment intriqués, et les voix de Longstreth, Amber Coffman et Angel Deradoorian suivent sans sourciller ces orchestrations en forme de montagnes russes. Il y a des relents de prétention, peut-être dus au master en composition musicale de Longstreth, mais l'apparente excentricité de la musique de Dirty Projectors n'empêche pas une réelle accessibilité. Les brooklynites sont dans l'exploration sonique, jouent la carte de l'imprévisibilité en passant du math rock aux arpèges enlevés, mais la virtuosité dont ils font preuve n'exclue pas une fraîcheur pop qui leur manquait peut-être jusqu'à présent (fort de son statut de compositeur moderne, Longstreth avait tendance à passer allègrement de la créativité suprême à l'inaudibilité totale... et si l'IRCAM aurait pu voir en lui un collègue émérite, cela rendait l'écoute parfois difficile).



Des cordes carillonnantes de "Cannibal Resources" à l'ondoyante conclusion de "Fluorescent Half-Dome" en passant par la Velvetienne ballade "Two Doves" et les accents indo-R&B de "Stillness Is The Move", l'album d'écoute d'une traite en déroulant virtuosité instrumentale et songwriting acéré. Le mieux est encore de s'installer confortablement, de mettre son casque et et de fermer les yeux. "L'immobilité est le mouvement"...

Alors pas de doute, les Dirty Projectors signent là leur opus le plus abouti, le plus brillant, et sans aucun doute le plus accessible. On irait presque jusqu'à parler de chef-d'oeuvre, mais le temps estival pousse à l'optimisme et on a envie de croire que Bitte Orca n'est que le premier d'une longue suite d'albums époustouflants.

samedi 16 mai 2009

Interview BILL MALCHOW

Alors, ça fait plus d'un mois que j'ai réalisé cette interview de Bill Malchow, après l'avoir vu en concert au National Underground et dansé jusqu'à ce que mes pieds déclarent forfait... Là voilà enfin ! L'entretien s'est déroulé à Barbès, petit bar-salle de concert de Park Slope, Brooklyn. Etant donné le nom de l'endroit, on ne s'étonnera pas qu'il appartienne à deux musiciens français, et qu'on puisse y boire un Ricard à $6.



La musique de Malchow fleure bon les nuits endiablées, la ville chaude et moite, et le rhum frelaté de la Nouvelle Orléans. Malchow a précédemment enregistré un album, Live In Brooklyn, que vous pouvez écouter (et en profiter pour télécharger quelques morceaux, en tout légalité - f**k you, hadopi) ici.

Liens:
- le site de Bill Malchow
- le myspace de Bill Malchow

mardi 28 avril 2009

Interview THE DIG

A la sortie du concert de Bloc Party à New York, j'ai rencontré un petit mec, qui distribuait des flyers pour le concert de son groupe, The Dig, en première partie des anglais de The Rakes, au Bowery Ballroom.

Or, il se trouve qu'il y a 3 ou 4 ans, au concert des mêmes Rakes au festival des Inrocks à Paris, j'avais passé un excellent moment (aah, les problèmes techniques, pas facile de gérer, mais ils s'en étaient sortis comme des pros -- et aaah, comme le fait qu'une de leur chanson porte le nom de ma ville de naissance, qui n'est pas Paris, ce serait trop simple, m'avait prédisposée à écouter leur premier opus avec beaucoup d'attention...).


Bref, j'ai donc écouté The Dig, trouvé ça pas mal du tout et décidé non seulement d'aller au concert, mais aussi d'interviewer les petits gars. L'interview s'est déroulée entre le sound check et le concert, au Whole Food sur Houston, "où mangent les rock stars" - ou les graines de rock stars. Pas vraiment le cadre idéal (encore que les étals de légumes auraient pu faire un arrière-plan coloré et décalé), mais il fallait bien que Emile (à la basse et au chant) et Erick (aux claviers) se sustentent avant leur show. David et Nick, les deux autres membres du groupe avaient apparemment autre chose à faire.

En ce qui concerne leur performance live, ma foi, la politique du "no video" appliquée strictement au Bowery Ballroom a limité mon enregistrement aux quelques secondes que vous pouvez voir en fin d'interview. Et c'est dommage parce que The Dig dépote un maximum sur scène. Pleins de fougue et d'énergie, ils n'en sont pas moins carrés. Il faut dire que leur résidence au bar Piano's et leurs nombreux concerts dans l'Est américain leur a permis de rôder leur show. Et qu'en dépit de leur jeune âge, David Baldwin, Emile Mosseri, Erick Heiser et Nick Brown ont une sacrée expérience (Baldwin et Mosseri ont commencé à jouer de la musique ensemble à 10 ans... et aussi jeunes soient-ils, ça ne date pas d'hier !).


The Dig se revendique "rock'n'roll". Pas "rock". Et ils ont raison : leur musique découle de la plus pure tradition du genre, sans pour autant sonner old-fashioned. C'est que les quatre garçons ont étudié leurs classiques, de Chuck Berry à Dylan, en passant par Bowie, T-Rex, Joy Division ou, évidemment, les Beatles. Et les Strokes aussi, peut-être ? Ils s'en défendent, même s'ils sont admiratifs de leur travail et ont eu l'occasion de répéter juste à côté de la bande de Casablancas...

Après le concert (oui, oui, The Rakes aussi c'était bien), tout le monde file au Bowery Electric pour l'aftershow. Ce sera l'occasion de pimenter un peu l'interview avec une facette moins policée de nos gaillards, visiblement d'excellente humeur !

Bref, l'interview est là, jugez par vous-même !



ps: pour ceux qui se posent la question, non, pour autant que je sache, les Strokes ne sont pas venus au concert...

pps: pour ceux qui étaient au concert des Rakes à la Cigale, et qui se demandent si Allan Donohue a récupéré son T-shirt, la réponse est oui. L'histoire ne dit pas ce qu'il est advenu de sa montre...

Liens :
- le myspace de The Dig
- le website de The Dig
- le facebook de The Dig
- pour télécharger leur nouvelle demo (3 titres), c'est ici
- et pour télécharger les titres des l'EP Good Luck and Games, c'est

jeudi 16 avril 2009

Telepathe Record Release Party @ The Annex

Hier soir avait lieu la release party du premier album de Telepathe, Dance Mother. L'album est sorti il y a déjà deux mois, mais on s'en fout. C'était surtout leur dernière date new-yorkaise avant de s'envoler pour le France, où elles commenceront leur tournée à Nancy, avant se s'arrêter à Paris pour une date à la Maroquinerie (25 avril). Nos amis anglais auront, pour leur part, la chance de les voir en même temps que les excellents School of Seven Bells.

Pas de vidéo du concert, malheureusement. Et la photo ci-dessus a été prise à un autre concert. mais l'idée est là. Melissa et Busy apparaissent dissimulées sous des capuches et se calent derrière leurs machines. Les tuniques/k-way disparaîtront pour laisser place à des tee-shirts (je suis un peu loin, mais on me dit que l'une porte un t-shirt Joy Division et l'autre un t-shirt... hmm, syndrome du poisson rouge... mais en tout cas c'était un rappeur).

On retrouve l'electro vigoureuse aux accents étranges qu'on avait découvert sur l'opus, l'énergie pure qui s'en dégage, mais bizarrement, personne ne danse. En fait, personne ne bouge. Le concert en lui-même s'apparente à une performance de karaoke sur MacBook. Gangnes joue les MCs et Livaudais tape en rythme sur ses drum pads. Elles enchaînent les morceaux (et quand je dis "enchaînent', ça veut dire "enchaînent". Les pauses, c'est pour les groupes à guitares), les beats ethniques de Lights Go Down font place à la candeur juvénile de So Fine, et le public reste incroyablement stoïque. C'est à n'y rien comprendre.

C'est peut-être pour ça que Telepathe a recruté 3 danseuses, alignées sur l'avant de l'étroite scène, qui leur laisse à peine assez de place pour exécuter leurs mouvements tribaux. Mais l'ensemble est visuellement intéressant, légèrement hypnotisant, comme la musique à la fois binaire et enveloppante des brooklynites. Quarante-cinq minutes plus tard, c'est terminé.

Je craignais un peu d'être décue, de découvrir que l'opus devait tout au travail de production de Dave Sitek. Le fait que le côté "live" de la performance se résume aux voix et à la batterie électronique permet de passer à côté de cette question. Au final, on s'en moque.

Lire la chronique


vendredi 3 avril 2009

Harlem Shakes - Technicolor Health

Label : gigantic music
Genre : pop, indie rock, electro
Date de sortie : 24 mars 2009









De temps en temps, je rentre chez un disquaire, et j'achète un album au hasard dans le rayon nouveautés, de préférence parmi les albums mis en avant. Bizarrement, je n'ai jamais eu de mauvaise surprise. Sans doute parce que je ne m'essaie pas à cet exercice chez n'importe quel disquaire. Je passe le tout en revue, en prends un, le repose, en prends un autre, le repose, jusqu'à ce que j'arrête mon choix. Parce que j'aime la pochette, ou le nom du groupe, ou le titre des chansons. Ou tout ça à la fois.

Ça a été le cas de Harlem Shake. Je me suis aussi dit qu'avec un nom pareil, ils devaient être de New York (de Brooklyn, en fait) et que ça devait groover (malgré les percus exotiques et les cuivres, c'est plutôt indie rock, en fait).

Dès l'ouverture, "Nothing But Change II" ancre les Brooklynites aux côtés de Vampire Weekend. La chanson commence sur des accents funky avant d'exploser dans un refrain tout en choeurs doo-wop, clappements de mains et cuivres rugissants, assaisonnés de blips électroniques de jeux vidéo vintages. On ne pouvait rêver mieux pour appréhender Harlem Shakes, et trépigner d'impatience (ou d'appréhension, selon qu'on est optimiste ou pessimiste) avant de découvrir la suite. Et ouf, le titre suivant, "Strictly Game", qui s'avère être le single, ne vient pas contredire la première impression. Le bruit de statique s'estompe pour faire place aux percus lives et électroniques, qui finissent par se confondre en un joyeux bordel frénétique.

Durant les 37 minutes que dure l'opus, rien ne vient contredire ce qu'annonçait le titre : Technicolor Health dégage un optimisme assumé et un son ensoleillé ("Sunlight", notamment, et sans surprise), une vibe à la Beach Boys, qui donne envie de chantonner en choeur, tout en dansant joyeusement.


Les riffs de guitare post-punk se heurtent aux claviers très 21e siècle, les "vrais" instruments se fondent dans la musique produite par des jouets en tout genre (Nintendo, Casio, Lansay ? Difficile à dire...), le tout finissant toujours par se noyer, à un moment ou à un autre, dans un véritable mur d'harmonies à la Phil Spector. Au final, c'est comme si chaque membre du groupe jouait sa propre chanson mais, miraculeusement, l'ensemble se mêle parfaitement. Dans un formidable élan démocratique, chacun à droit à la parole, et chacun (sans compter les choeurs additionnels) s'en donne à choeur joie en ooh, aah, nanana, tutudutuuu, venant envelopper la voix du chanteur, Lexy Benaim. Dans un souci d'équité et pour respecter la leur, on précisera ici les noms des autres membres du joyeux quintet : Brent à la batterie (et assimilé), Kendrick aux claviers, Todd à la guitare et Jose à la basse (et tous au chant, donc)

L'album se clôt bien trop rapidement avec la chanson éponyme, qui vient lentement calmer notre ferveur, sans pour autant rafraîchir l'ambiance. Si Gigantic fait bien son travail, nul doute que les Shakes traverseront l'Atlantique aussi vite qu'ils nous emmènent des boucles de piano de "Niagara Falls" aux pulsations de la basse ska new-wave de "Radio Orlando". Et devenir le groupe hype de 2009 ? On le leur souhaite.

Ah oui. Etant donné que la pochette a joué en faveur du disque, je mentionnerai que l'artwork est signé Jules de Balincourt, dont l'espace multi-artistique Starr Space, à Brooklyn, accueillera Harlem Shake le 24 avril.

Liens:
- le website d'Harlem Shakes
- le myspace d'Harlem Shakes

lundi 23 mars 2009

Bill Malchow and the what ?!!!

Bill Malchow and the Go Cup All Stars. C'était l'autre bonne surprise de vendredi soir.

Laissez moi planter le décor. Vers 2h du matin, à la sortie du concert de Richard Buckner au Mercury Lounge. Il fait froid, il y a du vent. Non loin de là, il y a le National Underground, un petit bar/salle de concert comme New York en compte tant, où il fera bon se réchauffer en écoutant de la musique.


Et, au National Undergound, ce soir-là, il y a Bill Malchow and the Go Cup All Stars. A ce stade, vous aurez sûrement compris qu'il ne s'agit pas d'une équipe de baseball, mais d'un groupe de musique, mené par le talentueux Bill Malchow au clavier et au chant.

En réalité, je n'étais même pas entrée dans le National Underground que déjà mes pieds me démangeaient. Influences blues-rock en direct de New-Orleans, Malchow et ses acolytes (dont je n'ai malheureusement pas les noms, d'autant qu'apparemment leur prestation au National Underground était la première avec ce line-up... impressionant !) remuent le dancefloor. Ça pulse, ça groove, et le public, bien que parsemé, est déchaîné. Et moi aussi.



Liens:
- le site de Bill Malchow
- le myspace de Bill Malchow

dimanche 22 mars 2009

Richard Buckner @ Mercury Lounge

Vendredi soir, 23h au Mercury Lounge. J'ai raté deux groupes et arrive juste à temps pour profiter des derniers instants du concert d'Arbouretum. Look de bûcheron, et musique bluesy folk aux accents grunge, les petits gars du Maryland maîtrisent le sujet. Un brin shoegazing dans leur envolée finale débridée, qui traîne un peu en longueur quand on n'est pas amateur du genre, mais ça valait le coup de presser un peu le pas.


La foule se fait plus dense alors que Richard Buckner prépare ses nombreuses guitares autour de la chaise sur laquelle il viendra s'assoir. A le voir les aligner bien perpendiculairement aux amplis, on se dit qu'il est d'une méticulosité légèrement effrayante. On comprendra rapidement que le bonhomme est surtout maladivement timide. Durant toute sa prestation, qui aura duré près de deux heures, Buckner n'a pas décroché pas un mot. Et, afin d'éviter d'avoir à le faire, il enchaîne les morceaux les uns après les autres, créant des boucles sur son sampler, qui entremêlent les chansons sans qu'on puisse vraiment remarquer qu'il enchaîne sur une autre. Du coup, personne n'ose vraiment applaudir, et Buckner n'a pas à dire merci.


Mais bon dieu qu'il est fort. Sa voix d'outre tombe est véritablement envoûtante. Et finalement, sa réserve ne rend sa musique que plus prenante. Buckner n'ouvre les yeux que pour changer de guitare et enregistrer ses boucles, qu'il superpose les unes aux autres avec une virtuosité déconcertante. Guitare électro-acoustique, guitare slide, guitare électrique, E-Bow, chaque boucle apporte une nouvelle profondeur, une autre dimension, jusqu'à atteindre une certaine perfection qu'il parachève de sa voix magnifique, parfois murmure torturé, parfois sombre complainte.

On ne comprend pas toujours ce qu'il dit (et quand je dis "on", c'est "on", y compris des américains pure souche...), mais il est assez facile d'imaginer le sens. Amours blessés, espoirs déçus, solitude... Les thèmes sont ceux traditionnels de la country et de la musique folk. La musique est plus riche, presque rock par moment, alors qu'il est seul avec ses guitares...



Une dernière boucle sur laquelle il murmure un "thank you" tout en se levant, et Buckner a disparu. Bon, tout est relatif, le Mercury Lounge est ainsi fait que le Californien est obligé de sortir par l'avant de la scène. Mais clairement, on peut oublier le rappel, Buckner ne fera pas demi-tour. Pas grave, son concert a largement comblé les attentes du public.

Liens:
- Le myspace non officiel de Richard Buckner
- Le website de Richard Buckner (visiblement encore en construction... enfin on espère)

mercredi 11 février 2009

A(LIVE) of Night


Hier soir, les Brooklynites (il paraît que c'est comme ça qu'on appelle les habitants de Brooklyn en français) de Crystal Stilts présentaient leur premier opus, Alight of Night, à Mains d'Oeuvres, en première partie de The Chap. Et, sur scène comme dans son iPod, difficile de nier les réminiscences eighties, Jesus & Marie Chain et, surtout, Joy Division.

Alorsaprès, aussi charmant soit-il dans son slim (pas la meilleure invention qui soit, surtout sur les personnes de sexe masculin, et pourtant sur toutes les jambes de rockeux qui se respectent), Brad Hargett n'a pas tout à fait la prestance et le charisme de Ian Curtis. Mais finalement, son attitude détachée colle merveille au ton morne de sa voix, emballée, voire noyée, dans des vagues ondulantes de réverb'. Volontaire ou pas, c'est le roi du shoegazing. A moins que ses yeux ne soient tout simplement fermés. C'est à peine s'il sort de sa torpeur pour les titres les plus "dansants". Derrière lui, le guitariste JB Townsend joue dos au public pendant une bonne moitié du concert, et la batteuse Frankie Rose, s'en donne à coeur joie même si elle semble jouer plus ou moins la même chose pendant chaque chanson, dans un style minimaliste à la Meg White. Le bassiste est là, le clavier est caché derrière un pilier.



Pas nécessairement des bêtes de scène donc, mais ils ont sans doute aussi pâti de la comparaison avec The Chap qui eux, font dans le show survolté (et pas seulement parce que le bassiste est en short et que le batteur est à mi-chemin entre le mormon et le sataniste) mais millimétré.



mercredi 4 février 2009

Fires of Rome showcase

Syndrome du poisson rouge, j'ai reçu 15 mails pour m'avertir de ce showcase et ce n'est que maintenant que je pense à écrire ce post...

Donc, better late than never, Andrew Wyatt et ses amis de Fires of Rome sont en showcase à 18h, au Virgin Megastore des Champs-Elysées. Je n'y serai pas mais si quelqu'un y va, je lui serai reconnaissant de me faire savoir si Andrew a toujours de la farine sur la figure et s'il descend de son piedestal pour fendre la foule micro en main.

Enjoy the show !

lundi 2 février 2009

Rock & The City

Je ne suis pas vraiment une grande fan de Philippe Manoeuvre, allez savoir pourquoi. Mais bon, il a décidé de nous emmener faire le tour de quelques grandes capitales de la zic' (NYC, Berlin, Paris, Kingston et Liverpool), et ça, c'est plutôt une bonne idée.

Ca se passe sur Arte (sûr que sur M6, ça m'aurait tout de suite moins tenté), le lundi, et ce soir, c'est New York. Sur le site d'Arte, on peut lire ça : "De Soho à Brooklyn, du Bronx à Nolita, chaque quartier de New York a son identité propre. La musique y est cosmopolite, bouillonnante, moderne, et inspirée". C'est pas moi qui irait dire le contraire.
Dans l'extrait diffusé sur le site, on peut notamment voir Grandmaster Caz (Cold Crush Brothers) promener une bande de touristes sur les traces du hip hop dans son bus du Hush Tour. Easy Mo Bee m'en avait parlé comme quelque chose de révolu, mais pas du tout ! Promis, d'ici quelques semaines, mon compte-rendu de la visite guidée. Rock & The City à NYC ira aussi à la rencontre de Sean Lennon dans son magasin d'instruments favori ou d'Herman Düne (ou Herman Dune ? il faudra être devant sa télé pour le découvrir) à Brooklyn.

Bref, NYC en musique, c'est ce soir sur Arte, à partir de 23h30.

Pour finir, la petite phrase du grand prêtre des lunettes de soleil :
"Aujourd’hui ville World par la grâce de Brooklyn, New York reste le rêve ultime des rockers en mal de Madison Square Garden." P. Manoeuvre

mardi 27 janvier 2009

Kim Garrison in Paris


Fans parisiens de Kim Garrison, à vos agendas !


De passage dans notre capitale pour présenter son opus You Are Loved, la Californienne expatriée à New York vous offre deux possibilités de venir la voir et l'écouter, et, le temps d'un concert, de se croire dans un club de la grosse pomme. Perso, j'y serai !

Le dimanche 15 février, elle jouera dès 19h au Café Charbon, rue Oberkampf.

Le lundi 16 février, c'est au Pop In, rue Amelot, que ça se passe, à partir de 21h (CD Release Party).

lundi 19 janvier 2009

Antony & The Johnsons - The Crying Light

Il est des voix rares. Des voix qui transportent une foule d'émotions dans un seul vibrato. Celle d'Antony Hegarty en fait partie. A l'instar de ses héros Klaus Nomi, Boy George et Nina Simone, le New-Yorkais d'adoption, révélé à la face du monde en 2005 avec son album Mercury awardisé, I Am A Bird Now, a le trémolo passionné et douloureux, que d'aucuns interprètent comme de la prétention ou de l'affectation. Love it or leave it. Reste que beaucoup attendaient la suite avec impatience.

Antony avait annoncé la couleur en octobre dernier, avec le sublime EP Another World, teaser magnifique de l'opus The Crying Light qui sort demain.

Loin de l'introspection sur l'ambivalence sexuelle de I Am A Bird Now, The Crying Light est un superbe moment de philosophie et de poésie, une ode à une planète en détresse, un adieu déchirant mais résigné ("I need another world, this one's nearly gone" - "Another World"). Ecrites pendant les 7 dernières années, chaque chanson exprime toute la vulnérabilité d'Antony et de notre monde, déchiré par les guerres et écologiquement menacé.

Alors l'ambiance y est forcément sombre et triste à souhait. Mais, tout comme le co-fondateur du butoh, Kazuo Ohno, à qui est dédicacé l'opus et dont la photo illustre la pochette, tout est question d'élegance. Antony a renoué avec ses Johnsons, et dès l'ouverture sur l'élégiaque "Her Eyes Are Underneath The Ground", les arrangements de piano et de cordes éthérées (Nico Muhly n'est pas le protégé de Philip Glass pour rien) épousent à merveille la ferveur du chanteur. N'étant ni chanteur d'opéra, ni chanteur de jazz, Antony voit forcément sa musique classée en "pop". Mais sa musique est bien plus proche de la musique classique et symphonique, malgré l'apparition des guitares de Steve Cropper, que l'on découvre avec émerveillement sur "Aeon" (il faut croire qu'il a au moins momentanément surmonté son aversion). La chanson, aux accents glam bowiesques, a de plus le mérite, comme sa participation au projet disco dance Hercules and Love Affair, de mettre la voix d'Antony là où on ne l'attend pas.

D'autre part, malgré quelques envolées romantiques ("Daylight and the Sun" est un véritable monument de dramatisme), Antony a choisi la voix de la sobriété ("Dust and Water" est même carrément minimaliste), et fait, toutes proportions gardées, preuve de pas mal d'optimisme. Car, aussi fragile que soit le monde d'Antony, il y vit des danseurs nommés Epilepsy. Les accents bucoliques d'"Everglade", que John Barry n'aurait pas désavouée, transforment finalement ce chant du cygne en formidable cri d'espoir.

Antony's MySpace
Antony's Website
Antony's Page on Secretly Canadian


Genre : rock indé, pop, soul
Label : Rough Trade
Date de sortie : 20 janvier 2008

mardi 13 janvier 2009

Fires Of Rome - You Kingdom You


Le voilà. You Kingdom You, premier opus de la formation new-yorkaise Fires Of Rome, qu'on avait découvert en novembre dernier, à l'occasion de la sortie de l'alléchant EP Set In Stone, porté par de prestigieux remixes (M83, Dada Life, Don Rimini, etc.). Alors groupe hype ou plus que ça ?


Par bonheur, l'album ne vient en rien démentir ce que laissait présager le single. Fires of Rome ne fait pas dans la dentelle.

You Kingdom You est à l'image de la ville qui a vu naître le groupe : puissant, urbain et décadent. En 10 titres, qui ne s'attardent guère au-delà des 3 minutes, l'opus dégage un sentiment d'urgence grisant. Andrew Wyatt, Gunnar Olsen, Matthew Kranz et Oscar Rodrigues (le bassiste survolté qui n'apparaît d'ailleurs pas sur la photo du groupe) confrontent et mêlent allègremment prog rock, new wave, glam rock, basse funky, post punk et Dieu sait quoi d'autre en un kaléidoscope flamboyant, mais millimétré. Car l'urgence n'empêche pas une certaine sophistication. La production est léchée, les arrangements élégants. Nos gaillards ont de la bouteille.

Andrew Wyatt, surtout, parfait dans son rôle d'artiste torturé et quelque peu perché, et ce, dès l'ouverture de l'album avec Dawn Lament. L'ombre de T-Rex et de Bowie plane. Amoureux blessé, Wyatt ? Dandy trash assumé en tout cas, quand il déclare "I was disgustingly average as a child, but you can get us through the ropes with your vagina" (Set In Stone) ou répète à l'envie "Don't fuck with me when I'm sober" (Bronx Bombardier). Nous voilà prévenus.

Pour résumer, Fires Of Rome mérite l'attention qu'on leur porte. Le Grand Incendie de Rome avait duré 6 jours et 6 nuits. Tout laisse à penser que cette fois, l'incendie ne s'arrêtera pas. Et puis la hype fera le reste.

Pour en savoir plus et visionner l'interview vidéo d'Andrew Wyatt, cliquez ici. Pour leur myspace, c'est par ici, et pour leur facebook, c'est par .

Genre : rock, glam
Label : The:Hours
Date de sortie : 13 janvier 2009

lundi 12 janvier 2009

Gang Gang Dance vs. Crystal Stilts

Mieux vaut tard que jamais. Deux opus auraient largement pu trouver leur place dans les NYC Favorites 2008 : Saint Dymphna, de Gang Gang Dance, et Alight of Night, de Crystal Stilts. Je n'ai écouté le deuxième que récemment (en 2009, donc) et, si j'avais pu apprécier le premier dès l'automne dernier, sa provenance new-yorkaise m'avait jusque là échappée.

Je vais donc essayer de réparer ça comme je peux, en consacrant aux deux formations mes premières chroniques de l'année 2009.
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Gang Gang Dance - Saint Dymphna

Le dernier opus de GGD est sorti chez Warp, et c'est déjà en dire beaucoup. Originaire de Brooklyn, le quatuor a largement étendu sa palette sonique depuis le prometteur God's Money (2005). Étonnamment bien nommé (Saint Dymphna est, comme me l'apprend mon éternel ami Wikipedia, la sainte patronne des déséquilibrés, des malades mentales, des fugueurs, en gros des outsiders et des sujets tabous, ainsi que, curieusement, des familles heureuses, allez comprendre), l'opus est une véritable séance d'électrochocs.

Blips electro et ambient éthérée (l'inaugural Bebey annonce la couleur, Inners Pace ou Afoot viennent le confirmer : le tournant electronique a été pris), guitares brésiliennes, dub engourdi, ardeur orientale (Blue Nile) déflagrations punk (First Communion), beats ragga, grime azymuthé (le survolté Princes, featuring Tinchy Stryder dont le "Oh Shit! Gang Gang!" pourra dérouter un moment, avant que les pièces du puzzle s'assemblent), tout y passe, haché menu par nos new-yorkais qui nous ont concocté une recette toute personnelle et reconnaissable entre mille. Lizzi Bougatsos, Brian Degraw, Tim Dewit et Josh Diamond jettent un pont entre le primitivisme le plus farouche et l'avant-garde la plus bestiale. Aphex Twin et Cocteau Twins croisent My Bloody Valentine, Animal Collective et Can sur un dancefloor épileptique. Forcément indispensable.

Genre : rock indé, electro
Label : Warp
Date de sortie : 06 octobre 2008

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Crystal Stilts - Alight of Night

Né il y a 5 ans, également à Brooklyn (décidément véritable vivier de musiciens talentueux) de la rencontre de Brad Hargett (au chant) et JB Townsend (guitare), le groupe s'est agrandi au fil des années avec l'arrivée de Kyle Forrester (clavier), d'Andy Adler (basse) et de la batteuse Frankie Rose, qui opérait précédemment au sein des Vivian Girls, formation voisine et soeur de label.

Les influences des deux groupes semblent d'ailleurs être voisines elles-aussi : le Velvet Underground n'est pas loin, les premiers Jesus & Mary Chain non plus, alors que certaines fantaisies musicales sixties penchent du côté des Doors. La nonchalance de Hargett au chant, à la limite de la morosité, l'ambiance sombre eighties à souhait n'est pas non plus sans rappeler Joy Division et, du coup, leurs compatriotes d'Interpol. Si la première écoute peut induire un léger sentiment dépressif, la suivante efface très vite cette impression. Le chant monotone et amer de Hargett épouse à merveille les boucles psychés de claviers et les riffs vénéneux des guitares. Sans aller jusqu'à sauter partout, on pourrait bien aller jusqu'à danser sur The SinKing ou sur le plus pop Prismatic Room. Trouble et entêtant : Alight of Night est donc sans contexte la bande son idéale de cet hiver glacial, et de ces temps de crise.

Genre : rock indé
Label : Slumberland
Date de sortie : 28 octobre 2008

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Crystal Stilts accompagneront les Anglais de The Chap et les Français d'Electric Electric le 10 février à Mains d'Oeuvres. Ils se produiront également ailleurs dans l'hexagone, vous pouvez consulter les dates et lieux sur leur myspace. Notons que les Vivian Girls (avec ou sans Frankie) se produiront au Point Ephémère 3 jours plus tard.

Quant à Gang Gang Dance, c'est également au Point Ephémère, le 20 février, que les Parisiens pourront les apprécier, à moins qu'ils ne se rendent le lendemain à St-Malo, où les New-Yorkais se produisent à la Route du Rock. Pour les autres dates, rendez-vous sur leur myspace.

samedi 6 décembre 2008

Interview KIM GARRISON



Souvenez-vous, c'était il y a presque un mois, je vous faisais part de l'excellente soirée passée au Pete's Candy Store, à Williamsburg, Brooklyn, en compagnie de trois artistes ma foi fort sympathiques et fort talentueux. L'honneur d'ouvrir les hostilités était revenu à la New-Yorkaise d'adoption Kim Garrison, sorte de fille spirituelle de Jeff Buckley et de PJ Harvey (si vous aussi vous avez vu La Boum, vous voyez de quoi je parle). Seule représentante de la gente féminine de la soirée, et pour l'instant de la scène musicale new-yorkaise sur ce blog... Hmm, ça mériterait que je me penche sur la question : où sont les singer-songwriters de sexe féminin ?

Bref. Pour en revenir à Garrison, elle vient d'enregistrer et d'autoproduire son 1er opus sobrement intitulé "Kim Garrison" (avec l'aide, excusez du peu, de Brad Albetta, producteur de Martha Wainwright). Parfois elle joue toute seule avec sa guitare, comme le soir où je l'ai vue chez Pete, parfois elle est accompagnée du joueur de chapman stick Alex Nahas (également aux crédit de l'album et que je n'ai malheureusement pas eu l'occasion de voir dans le cadre de son propre groupe, Bright Brown), comme le soir où j'ai filmé les extraits de concerts qui sont dans la vidéo, et il paraît que parfois, il y a aussi un batteur, mais ça, je n'ai pas encore eu l'occasion de le voir. En tout cas, sur la version enregistrée, on trouve carrément deux batteurs : Harry Green et, en guest, Matt Johnson (Jeff Buckley, Rufus Wainwright, Beth Orton). Dans tous les cas, la musique de Kim Garrison se place entre rock indé et folk gracile, entre ombre et lumière, entre éther et abîme. Mi-ange, mi-démon.

La Californienne prévoit de faire un tour en France au mois de février, et une date semble déjà s'annoncer au Café Charbon. Je me ferai une joie de vous tenir informée des dates, vous aurez très certainement prochainement des nouvelles de Kim Garrison !

Et, pour finir, on notera qu'elle a aussi de bien jolies photos sur son MySpace.



vendredi 21 novembre 2008

Music & Irish Car Bomb

Ce qui est bien à NYC, c'est qu'il est possible de découvrir de nouveaux groupes talentueux à peu près chaque soir. Il suffit juste de savoir où aller. Et parce que mercredi il faisait particulièrement froid, j'ai commencé par le Lit Lounge, à deux pas de chez moi. En haut, le bar. Ça sent la vieille bière, jusqu'à ce que ça sente l'encens à la place. En bas, la salle de concert. Ça sent la weed, jusqu'à ce que ça sente l'encens à la place. Perso, je cherche toujours le côté lounge. Mais à défaut de lounge, c'est rock & roll dans tous les sens du termes.

Je n'y suis restée que pour deux concerts : le fils caché de Jeff Buckley, James Armata, seul derrière sa guitare et sa voix hallucinante, et The Drunken Sufis, qui ont failli me faire fuir alors qu'ils étaient à peine en train d'installer leurs instruments. Mais intrépide je suis et assise je suis restée. Mes tympans m'en veulent encore mais, en toute honnêteté, alors même que clairement, il faudrait me payer pour que j'écoute leur musique chez moi, ces petits gars m'ont bluffée. Au-delà de leurs beuglements et de ma capacité toute limitée à comprendre l'anglais quand il est sauvagement hurlé dans mes oreilles, The Drunken Sufis parlent de politique. Ils ont un message à faire passer, même si leur façon de le faire passer pourrait laisser sceptique. Un petit tour sur leur MySpace confirme d'ailleurs tout ça ("Jeff Gannon" particulièrement, et pour ceux qui se demanderaient qui est Jeff Gannon - comme je l'ai fait en découvrant le titre de cette chanson - un petit tout ici s'impose). Et puis, il faut bien avouer que leur côté Beastie Boys meet Rage Against The Machine va de pair avec un réel talent. A punk, punk et demi, les gaillards savent jouer et leur show, s'il est bruyant, est aussi carré. Bref, pas nécessairement ma tasse de thé, mais un concert intéressant.

Néanmoins, suite à la prestation des Drunken Sufis, mes oreilles réclamaient un petit peu de calme. Ou tout du moins d'accalmie. Un petit tour au Doc Holliday's dans l'East Village m'a alors plongée dans un monde à mi-chemin entre le Far West et l'Irlande. Pour la petite histoire, Doc Holliday était un dentiste et "as de la gâchette" (copié-collé de notre ami Wikipedia, pour en savoir plus cliquez ici) qui a participé à la bataille d'OK Corral. Enfin bref, le nom et la musique d'obédience country jouée par un juke-box hors d'âge, ça c'est le côté Far West. Le côté irlandais vient des Irish Car Bombs confectionnés et offerts par la bartender.

"Irish Car Bomb ?" C'est exactement la question que j'ai posée. Et en gros, ça donne ça : dans un verre à shot, moitié whisky (ou scotch, donc), moitié Baileys. Dans un verre à bière, moitié Guinness, moitié rien. Moitié rien parce que quand vous allez nonchalamment lâcher le verre à shot rempli du mélange mentionné ci-dessus, le niveau va se faire tout seul. Et c'est là que vous buvez le tout cul-sec. Ouais. Ca n'a pas l'air comme ça, mais en vrai c'est bon. Mais ça démonte la tête, surtout si vous enchaînez avec un Red Bull Vodka shot (mi-bière, mi-Red Bull dans le verre à bière, vodka dans le verre à shot, même principe, même effet).

L'avantage, c'est que si vous étiez fatigué, vous l'oubliez instantanément, ce qui vous permet de vous diriger d'un pas alerte (mais ça c'est parce qu'il fait toujours aussi froid dehors) vers le Rockwood Musichall, afin d'assister à un autre concert (et au passage, ces endroits qui programment tant d'artistes inconnus reçoivent aussi des artistes d'une toute autre envergure puisque dimanche Madeleine Peroux joue au Rockwood...), celui du Bill Bartholomew's Band, a.k.a The Governours. Dans une veine plus pop, parfois à la limite du mainstream sans jamais l'atteindre vraiment, Bill et ses amis ont vite fait d'effacer les dernières traces de fatigue qui subsistaient en moi. Chapeau vissé sur le crâne et petite cravate sous son gilet, Bill en impose. La moitié féminine de l'assistance semble sous le charme, et il est difficile de dire si c'est le physique, le style ou la voix "Adam Duritzienne" (Couting Crows) de Bill qui fait mouche. Toujours est-il que moi aussi je suis conquise et, s'ils ne m'ont pas prise pour une groupie, une interview devrait suivre.

A ce stade, j'aurais sans doute dû rentrer chez moi. Mais, une bière plus tard dans un autre bar du Lower East Side, j'ai rencontré trois Slovéniens. C'est suffisamment rare pour en parler en soi. Mais surtout, l'un deux m'a donné son CD. Et, s'il m'a fallu 48h et un coup de téléphone pour m'en rappeler et finalement l'écouter, la surprise a encore une fois été agréable. Ca s'appelle Onubo, c'est de l'electronica tranquille à la Cocteau Twin, et ça s'écoute ici.

New-York est une ville pleine de surprise.

NDLR : J'ai été paresseuse ce soir là, mon appareil photo est resté au fond de mon sac. C'est pourquoi les photos des groupes viennent directement de leurs MySpace. Et la photo de la façade de Doc Holliday a en fait été prise lors d'un précédent séjour à New York. Mais promis, j'irai vérifier qu'elle existe encore.

mercredi 19 novembre 2008

Interview Andrew Wyatt (FIRES OF ROME)




Autant il y avait peu de chances que vous connaissiez Reese, autant si la promo est aussi intense à Paris qu'elle l'est à NYC, vous avez du entendre parler de Fires of Rome, ou tout au moins croiser l'affiche de l'ep au détour d'une rue, voire être invité à une des The:Hours Party via Facebook ou MySpace. D'ailleurs, pour vous autres, ça se passe ce soir chez Régine et mon conseil serait de ne pas manquer ça.


Car si Andrew Wyatt n'est pas la personne la plus facile à interviewer (l'exercice s'est d'ailleurs plus apparenté à de l'arrachage des mots de la bouche qu'à une véritable interview, d'autant qu'il avait la voix fatiguée), son apparente retenue s'efface complètement dès qu'il pose les pieds sur scène. Complètement à l'aise dans son slim, il n'en dégage pas moins un certain air d'artiste torturé, sourcils froncés et tête chevelue entre les mains. Toujours populaire et efficace comme attitude, d'autant que l'énergie est là. Entre l'urgence du rock urbain et les mélodies eighties aux accents symphoniques, la musique de Fires Of Rome intègre complètement ses références avouées (Bowie et T-Rex en tête) pour mieux aller de l'avant, revisitant prog rock, glam rock, new wave et post punk dans un kaléidoscope musical flamboyant.

Il faut dire que le New-Yorkais n'en est pas à son coup d'essai. Bassiste de The A.M il y a quelques années, Wyatt écrit et produit également beaucoup pour les autres, de Ebony Bones à Just Jack en passant par Mark Ronson, Princess Superstar ou Nas. Pas exactement n'importe qui donc. Dans un autre genre, dans lequel on peut avoir un peu de mal à l'imaginer, Wyatt a également composé et produit quelques chansons pour la B.O du film Music and Lyrics avec Hugh Grant et Drew Barrymore. Bon, je dis ça mais je n'ai pas vu le film, c'est peut-être plus intéressant musicalement que ça n'en avait l'air au premier abord.

Enfin bref, tout ça pour dire que si le "Set in Stone Remix EP" (avec au programme des remixes par M83 ou Don Rimini) a certainement grandement contribué à faire parler de Fires of Rome, il est à parier que l'album "You Kingdom You" (sortie en janvier) fera oublier le coup de pouce électro.




mercredi 12 novembre 2008

Pete's Candy Store

Ca fait un petit moment que je n'ai pas posté d'articles, occupée comme je l'étais à profiter de ce que New York a à offrir. La grande folie des élections est passée, et la ville semble surtout se préparer à fêter Noël. Quant à moi, j'ai découvert trois artistes plus qu'intéressants hier soir dans un petit bar de Williamsburg, Brooklyn : Pete's Candy Store.

Au Pete's Candy Store, il y a tout sauf des bonbons. Cocktails en tous genres, soirées poésie, soirées quizz, et surtout, tous les soirs à partir de 21h, des concerts. Alors on sait ce que ça peut donner ce genre d'endroits, où la nécessité de booker plusieurs artistes chaque jour que Dieu fait donne parfois de drôles de résultats...

Mais là, excellente surprise. Kim Garrison ouvre le bal, seule avec sa guitare électrique et ses fans déchaînés. Mélancolie à la PJ Harvey, mâtinée de Beth Orton et My Brightest Diamond. Suit Eric Wolfson, dont l'inspiration très politique et l'attitude de sale gosse ne sont pas sans rappeler le chantre de l'anti-folk Adam Green. Enfin, dans une veine plus classique, le folkeux Gann Matthews, aux faux airs de Julien Doré sans sa barrette (la ressemblance s'arrête là, heureusement), vient clôre en beauté cette soirée musicale.

Là, tout de suite, le temps me manque pour vous parler plus longuement de ces artistes. Mais des interviews sont prévues, alors ce sera l'occasion d'en rajouter une couche... Suivront aussi quelques petites vidéos pour vous donner une idée de l'ambiance du Candy Store de Pete. Alors à bientôt !

mercredi 29 octobre 2008

Interview REESE


Bon ben c'est très bien tout ça me direz-vous, mais c'est qui ça, REESE ??

Encore passablement inconnu sous nos latitudes, REESE est un quatuor new-yorkais qui, en 5 albums et de nombreux concerts, s'est fait sa petite place au soleil de ce côté-ci de l'Atlantique, où le groupe a notamment joué en première partie de Common ou remplacé Ben Folds.

REESE, c'est le chanteur Reese "Come On", qui s'occupe de tout ce qui implique les cordes vocales, accompagné de ses acolytes Mike B "The Mack" aux guitares, Shyn Digg "Interplanetary Brotha" à la basse et Courtney Williams "C-Will" aux percus.

Il paraît que REESE fait du rock. Que REESE fait du rap. Que REESE fait du funk. C'est en tout cas ce que dit le dossier de presse. Et l'écoute de leur dernier opus, New Fire : Pain B4 Pleasure (sorti à l'été 2007 chez Exile Records) vient en effet confirmer cela. Enfin, tout est relatif, c'est quand même très rock, il faut bien l'avouer.

Un rock à l'ancienne, sans aucune influence électro, loin des tendances actuelles du genre donc, mais qui n'est pas sans rappeler un certain Lenny Kravitz (mais le physique de Reese y est sans doute aussi pour quelque chose), mâtiné d'Audioslave. Un peu de Jimi Hendrix aussi sans doute, influence pleinement revendiquée avec la reprise de Hey Joe. Les guitares tiennent donc une place prépondérante, et exultent dans la plupart des titres, dont le single ll:Aah:ll:Yeah:ll, choisi comme hymne par les Knicks de NY ou les Chicago Bears. Comme tout rockeur digne de ce nom, Reese excelle aussi dans la ballade romantique, qu'il s'agisse de I Cant' Breathe ou de Lil Miss Golden Girl, aux envolées de violon lyriques, et dans lesquelles la voix de Reese se fait caressante comme la brise. On croirait entendre Seal. De quoi ravir le coeur des jeunes filles.

Fort de ses multiples influences, le groupe sait aussi saupoudrer son rock d'accents hip hop (serait-ce Reese en train de rapper que l'on entend sur War ?), soul, gospel (I'm Looking Up) ou reggae. D'ailleurs, il convient de souligner ici la présence du légendaire Wailer Gary "Nesta" Pine sur la reprise de Bob Marley War. Un featuring bien prestigieux, d'autant que Pine se fend souvent d'une petite montée sur scène lors des lives de REESE.



New Fire : Pain B4 Pleasure est disponible en téléchargement sur iTunes ou ici, ou en CD sur CD Baby ou sur Exile Store.

lundi 20 octobre 2008

CBGB


En décembre 1973, sur Bowery St., le CBGB ouvrait ses portes. Aujourd'hui célèbre pour avoir vu passer les plus grandes stars du punk et du rock, le CBGB devait à l'origine être un lieu pour écouter country, bluegrass et blues. Ou du moins c'est ainsi que le voyait son fondateur, Hilly Kristal.

Peu après l'ouverture, Hilly décide de laisser leur chance à une bande de jeunes gens au look improbable, Television. Pas impressionné pour un sou par leur performance - de son propre aveu, il trouva le groupe absolument catastrophique - il laisse néanmoins le manager de Television le convaincre de les laisser rejouer, accompagné d'un autre groupe, The Ramones. Le reste appartient à l'Histoire (Histoire que vous pouvez retrouver ici, dans une version détaillée, mais pas terminée). De Blondie à Patti Smith en passant par John Cage, Tom Petty, The Talking Heads, PJ Harvey ou, plus récemment, Yo La Tengo ou Sleater Kinney, tous les grands noms du rock underground sont passés par le CBGB.



En 2005, le propriétaire des lieux décide de ne pas renouveler le bail, suite à de nombreux loyers impayés. Malgré une bataille judiciaire féroce, le CBGB devait fermer ses portes le 15 octobre 2006 (une semaine avant ma dernière visite à NYC, frustration...), sur un concert hommage de Patti Smith, qui venait clôre une longue série de performances des artistes ayant fait les heures de gloire du club (Sonic Youth, les Dead Kennedys, Agnistic Front, Debbie Harry et son accolyte de Blondie se produisirent ainsi avant la fermeture définitive du CBGB).

Aujourd'hui, une galerie d'art remplace le défunt CBGB, le Morisson Hotel. A quelques mètres, en remontant Bowery, se trouve à l'angle de la 2e rue, le "Joey Ramone Place".