Vendredi soir, 23h au Mercury Lounge. J'ai raté deux groupes et arrive juste à temps pour profiter des derniers instants du concert d'Arbouretum. Look de bûcheron, et musique bluesy folk aux accents grunge, les petits gars du Maryland maîtrisent le sujet. Un brin shoegazing dans leur envolée finale débridée, qui traîne un peu en longueur quand on n'est pas amateur du genre, mais ça valait le coup de presser un peu le pas.
La foule se fait plus dense alors que Richard Buckner prépare ses nombreuses guitares autour de la chaise sur laquelle il viendra s'assoir. A le voir les aligner bien perpendiculairement aux amplis, on se dit qu'il est d'une méticulosité légèrement effrayante. On comprendra rapidement que le bonhomme est surtout maladivement timide. Durant toute sa prestation, qui aura duré près de deux heures, Buckner n'a pas décroché pas un mot. Et, afin d'éviter d'avoir à le faire, il enchaîne les morceaux les uns après les autres, créant des boucles sur son sampler, qui entremêlent les chansons sans qu'on puisse vraiment remarquer qu'il enchaîne sur une autre. Du coup, personne n'ose vraiment applaudir, et Buckner n'a pas à dire merci.
Mais bon dieu qu'il est fort. Sa voix d'outre tombe est véritablement envoûtante. Et finalement, sa réserve ne rend sa musique que plus prenante. Buckner n'ouvre les yeux que pour changer de guitare et enregistrer ses boucles, qu'il superpose les unes aux autres avec une virtuosité déconcertante. Guitare électro-acoustique, guitare slide, guitare électrique, E-Bow, chaque boucle apporte une nouvelle profondeur, une autre dimension, jusqu'à atteindre une certaine perfection qu'il parachève de sa voix magnifique, parfois murmure torturé, parfois sombre complainte.
On ne comprend pas toujours ce qu'il dit (et quand je dis "on", c'est "on", y compris des américains pure souche...), mais il est assez facile d'imaginer le sens. Amours blessés, espoirs déçus, solitude... Les thèmes sont ceux traditionnels de la country et de la musique folk. La musique est plus riche, presque rock par moment, alors qu'il est seul avec ses guitares...
Une dernière boucle sur laquelle il murmure un "thank you" tout en se levant, et Buckner a disparu. Bon, tout est relatif, le Mercury Lounge est ainsi fait que le Californien est obligé de sortir par l'avant de la scène. Mais clairement, on peut oublier le rappel, Buckner ne fera pas demi-tour. Pas grave, son concert a largement comblé les attentes du public.
Liens:
- Le myspace non officiel de Richard Buckner
- Le website de Richard Buckner (visiblement encore en construction... enfin on espère)
dimanche 22 mars 2009
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