mardi 3 novembre 2009

ElectionSong déménage

Election Song fête son premier anniversaire et se paie une nouvelle maison, et une nouvelle tête.

www.electionsong.net

lundi 2 novembre 2009

Interview AU REVOIR SIMONE

En à peine cinq ans, les trois charmantes demoiselles d'Au Revoir Simone, Annie Hall, Erika Forster et Heather d'Angelo, ont conquis le petit monde de la musique indépendante à coups (aériens) de claviers en tout genre et d'harmonies de femmes-enfants. Leur troisième opus en date, Still Night, Still Light, est sorti au mois de mai dernier, précédé et suivi d'une tournée mondiale qui les a conduit au Festival de l'Ososphère, à Strasbourg, le 25 septembre - où l'interview a eu lieu - et au Cabaret Sauvage, à Paris, quelques jours plus tard - où les images du concert ont été filmées.

Annie, Erika et Heather sont toutes en jambes et en cheveux, ce qui pourrait s'avérer énervant si elles n'étaient pas si sympa. Des grandes filles toutes simples, en fait, qui m'ont confirmé, l'air gêné, que le concert de Union Pool était en effet un genre de répèt' géante en public. De loin pas leur meilleure prestation, mais déjà à l'époque, je me disais bien qu'il était facile d'être indulgent avec elles...

Bref, pour tout savoir sur la musique du trio électro-pop-folk, pour connaître les nouvelles sensations musicales new-yorkaises, découvrir la prochaine carrière d'Heather, les inspirations d'Erika ou l'engagement politique d'Annie, il n'y a plus qu'à cliquer sur "play" !


Liens :

- le très joli site d'Au Revoir Simone
- le myspace d'Au Revoir Simone
- le facebook d'Au Revoir Simone

MySpace en force :

- Uninhabitable Mansions
- The Hundred in the Hands
- Lights
- Patrick Cleandenim
- Alexa Wilding

dimanche 18 octobre 2009

The Phenomenal Handclap Band - The Phenomenal Handclap Band

album : The Phenomenal Handclap Band
genre : indie funk tendance rock soulful undergound
date de sortie : 19 octobre 2009
label : Friendly Fire (US) / Tummy Touch (UK/EU)






Avec un nom pareil, on s'attend forcément à deux choses : que le dit groupe soit phénoménal, ce qu'il est, tant sur le fond que dans la forme, et à ce qu'ils tapent dans les mains, ce qu'ils ne font pas, ou du moins, pas seulement.

The Phenomenal Handclap Band, qu'on abrègera désormais en TPHB, est un de ces supers-groupes collaboratifs réunissant une foultitude d'artistes d'horizons différents, poursuivant ou pas une carrière solo chacun de leur côté, allant et venant au gré de leurs emplois du temps respectifs. Un genre de I'm From Barcelona en plus arty, NYC oblige.

A l'origine de TPHB, il y a Daniel Collás et Sean Marquand, deux drôles d'oiseaux aux connaissances extensives sur les musiques ésotériques, DJs à leurs heures dans les bars et clubs underground (le Black Betty en tête) de la grosse pomme, et qui, "après des années de recherche et de contemplation" (dixit leur myspace), ont réuni autour d'eux nombre de leurs amis, issus des scènes rock et soul underground new-yorkaises : Patrick Wood, Nicholas Movshon, Luke O'Malley, Laura Marin, Bing Ji Ling, Pier Pappalardo et Joan Tick. Ce line-up est devenu le line-up officiel du groupe, les deux têtes pensantes n'envisageant pas vraiment de se transformer en Fela Kuti band sur scène. Cela dit, l'enregistrement de l'opus aura rassemblé (rumeur, pas rumeur ?) une bonne quarantaine d'artistes, dont des guests plutôt prestigieux : Aurelio Valle (Calla), Jaleel Bunton (TV On The Radio), Bart Davenport, Jon Spencer (du JS Blues Explosion), Carol C ou Lady Tigra. Forcément, ça fait du monde aux crédits.


Si on voulais fétichiser la scène brooklynite/new-yorkaise, on pourrait dire que TPHB fait la jonction entre ses différentes branches. Sauf que, techniquement, TPHB n'est pas de Brooklyn, mais de Manhattan, ce qui est plutôt une bonne idée, étant donné le nombre de groupes basés à Brooklyn.

Le résultat est un opus éponyme lumineux, couvrant un spectre musical plus que large (pour résumer, disons que les 40 dernières années de musique y sont représentées), et malgré tout d'une parfaite unité, la vision musicale singulière de Collás et Marquand venant unifier le funk acoustique épicé de soul et de hip-hop, les accents proto-disco, l'influence prog rock, les touches de psyché et de rythmes brésiliens, la tendance électro dancefloor et le tourbillon orchestral. Oui, oui, tout ça, et bien plus encore. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est efficace. Quelques soient les orientations musicales, la mixture est efficace.

Il paraît que, live, TPHB électrise les foules, distille un parfum de dynamite prompt à mettre le public en délire. J'adorerais voire ça, mais malheureusement, l'octette n'a pas de tournée prévue en France pour l'instant. Pour les voir il faudra se rendre sur la Côte Est des Etats-Unis, à New-York notamment, où ils se produiront aux côtés de Simian Mobile Disco (Webster Hall, 30 oct), avant d'assurer le spectacle tous seuls, comme des grands, au Bowery Ballroom, le 11 décembre. Ou alors en Australie, mais c'est pour l'année prochaine...

Finalement, qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse.



Le quote du jour (et pourtant, ça m'arrive de plus en plus rarement d'être d'accord avec le NME):
'TPHB's Tardis of a debut encapsulates the nostalgic elements of ESG, ELO, Tom Tom Club, The Doors and Sly And The Family Stone, applies a gloss of New York cool and then re-packages it with the modern production of the LCD soundsystem, CSS and Beck variety. Forget the handclap, they'll take a standing ovation.' Album Review = 8 - NME
Le clip du funky "15-20":



Et "You'll Disappear", en live somewhere in New York...



- le myspace de The Phenomenal Handclap Band
- le blogspot de The Phenomenal Handclap Band

The Phenomenal Handclap Band is :

- Daniel Collás (producer - songwriter - organ - synthesizers - vox)
- Sean Marquand (producer - songwriter - synthesizers - le myspace de Sean Marquand, alias Big Sean, n'est pas le sien. Encore que je n'en sais rien.)
- Patrick Wood (drums - vocals)
- Luke O'Malley (guitar - vocals - si on en croit ses amis, vraisemblablement le bon myspace)
- Bing Ji Ling (guitar - vocals - tête de hippie tendance disco)
- Laura Marin (vocals - percussion)
- Joan Tick (vocals - percussion)
- Pier Pappalardo (bass)

MySpace en force :

- le myspace de Calla
- le myspace de TVOTR
- le myspace du Jon Spencer Blues Explosion
- le myspace de Carol C
- le myspace de Lady Tigra
- le myspace de Brad Davenport

vendredi 9 octobre 2009

Et le prix Nobel de la paix est attribué à...

... Barack Obama, "...pour ses efforts extraordinaires en faveur du renforcement de la diplomatie et de la coopération internationale entre les peuples".

Alors c'est vrai que le discours américain en matière de politique étrangère est devenu largement plus consensuel et multilatéral depuis l'investiture du démocrate, en janvier. "En tant que président, Obama a créé un nouveau climat dans la politique internationale", a déclaré Thorbjoern Jagland, président du comité Nobel norvégien, soulignant sa quête de solutions négociées.

C'est vrai aussi que Barack Obama a lancé plusieurs appels en faveur d'un monde sans armes nucléaires - en septembre, Barack Obama avait présidé une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, qui avait entériné à l'unanimité une résolution, rédigée par les Etats-Unis, appelant les pays nucléarisés à démanteler leurs arsenaux - et qu'il a démontré sa volonté à relancer le processus de paix israélo-palestinien...

Barack Obama est le troisième Américain membre du Parti démocrate à recevoir le Nobel de la paix depuis le début du XXIe siècle, après l'ancien président Jimmy Carter (2002) et l'ancien vice-président Al Gore (2007). Mais eux n'étaient donc plus en exercice. En revanche, d'autres chefs d'Etat ou de gouvernement ont reçu cette distinction alors qu'ils étaient en exercice : le Russe Mikhaïl Gorbatchev en 1990, l'Israélien Itzhak Rabin et le Palestinien Yasser Arafat en 1994.

Par la voix d'un responsable de son administration, Barack Obama s'est dit honoré d'avoir été désigné pour ce prix. Le président américain reste toutefois confronté à deux conflits ouverts : en Irak mais surtout en Afghanistan, où il est à la recherche d'une nouvelle stratégie et où la situation se dégrade au point que certains évoquent un nouveau bourbier comparable au Vietnam.

Alors ce prix nobel vient-il récompenser les efforts déjà menés, ou sert-il à encourager fortement le président américain à continuer dans cette voie ?

Le Monde rappelle que "certaines voix, telles que le Polonais Lech Walesa, lui-même lauréat en 1983, ont jugé ce Nobel prématuré, faute de percée concrète à l'actif du président américain. "Nous avons maintes fois essayé de donner [le prix] pour encourager ce que de nombreuses personnalités essayaient de faire", a répliqué M. Jagland, citant le chancelier ouest-allemand Willy Brandt (1971) pour sa Ostpolitik ou le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev (1990) avant la fin de la guerre froide.

Le président a battu au poteau la franco-colombienne rescapée des FARC Ingrid Betancourt et l'ancien chancelier allemand Helmut Khol, tous deux parmi les favoris au titre, aux côtés de l'opposant zimbabwéen devenu premier ministre, Morgan Tsvangirai, du médecin congolais Denis Mukwege, qui soigne les femmes victimes de violences sexuelles liées à la guerre civile, ou du dissident chinois Hu Jia.

jeudi 1 octobre 2009

Ososphère Festival : NYC à Strasbourg

D'aucuns pourraient se demander ce que Strasbourg, bien que capitale européenne, vient faire dans l'histoire. Quels rapports peut-il bien y avoir entre la cité alsacienne et New York City ? En dehors des b(p)retzels, bien entendu. Bof, assez peu finalement, si ce n'est que, comme chaque année, le festival de musiques électroniques Ososphère a acueilli son lot de New-Yorkais.

Cette année, les charmantes demoiselles d'Au Revoir Simone étaient là. Leur concert à La Laiterie s'est révélé plus abouti que celui auquel j'avais pu assister à Union Pool à Brooklyn, et l'interview qu'elles m'ont accordée (soon on electionsong) a confirmé ma théorie de l'époque...


De son côté, Fredo Viola a pu découvrir la ferveur du public strasbourgeois, surtout quand il s'agit de boire (et de secouer des vans remplis d'artistes et d'équipement). Lui et ses musiciens étaient quelque peu inquiets de jouer à minuit, heure à laquelle les autres salles du lieu s'étaient largement tournées vers l'electro-rock, la house, bref, vers des beats un tantinet plus agressifs. Un Sad Song a capella permettra d'ailleurs eu public d'apprécier la musique de la salle d'à côté... Mais au final, Fredo a conquis le public, et le public a conquis Fredo...


Pour ceux qui n'y étaient pas (ou pour ceux qui étaient en train de mater les nichons de Sexy Sushi), allez faire un tour par là.

Sinon, il y avait aussi Raekwon, ex-Wu Tang Clan, mais je suis arrivée trop tard et j'ai raté le concert... Ce sont des choses qui arrivent...

dimanche 20 septembre 2009

R.I.P Roc Raida

2009 est une putain d'année. Les artistes tombent comme des mouches, mais on en regrettera certains plus que d'autres. Pas que j'ai quoique ce soit contre Filip Nikolic. Mais il n'a jamais squatté mon ipod, ni mon lecteur CD, ni mon poste radio/K7.

Mais il y a eu Michael, et, le même jour, la drôle de dame #1 et Sky Saxon, dont la mort est du coup passée quelque peu inaperçue. Pour ceux qui l'ignorent, Sky "Sunlight" Saxon était le leader de The Seeds. RIP Michael, RIP Farah, RIP Sky. C'était le 25 juin.

19 septembre, c'était au tour de Roc Raida, DJ, turntablist, produteur et membre du crew new-yorkais The X-Ecutioners, de s'éteindre.

Roc in peace.

vendredi 18 septembre 2009

Grizzly Bear chez les Vampires

Lu sur magicrpm.com, l'über cool indie pop website, ce titre de news m'a donné des frissons de joie. Car mes neurones conditionnés ont automatiquement interprété "Vampires" comme "Vampire Weekend" (oui bah, avouez que dans un canard de musique, deux groupes de New York, tout ça...), et, associé à Grizzly Bear, aussitôt sauté le pas pour comprendre collaboration entre ces deux groupes aux univers musicaux pourtant bien distincts.

Alors, vous l'aurez compris, il ne s'agissait pas de Vampire Weekend. Mais des autres vampires, ceux pour (pré)-adolescent(e)s. Ados qui mine de rien finiront peut-être pas délaisser leurs albums des Jonas Bothers ou de Jenifer (ou quelles que soient les mp3 qui squattent leurs ipods) grâce à Twilight...

C'est un peu la honte, mais si ça continue, on va finir par aimer Twilight. Non pas qu'on ait développé une soudaine fascination pour les vampires. Mais jetez plutôt un coup d'oeil à la bande originale de New Moon, le deuxième volet de la saga Twilight, et tout paraîtra plus clair.

Non seulement on y entendra des grandes pointures comme Thom Yorke, Bon Iver ou Death Cab For Cutie, mais en plus, on vient d'apprendre que Grizzly Bear et les Killers seront aussi de la partie. Le tracklist complet de ce grand rassemblement indie pop va bientôt être connu ; quant à la BO du film, elle sera en vente dès le 20 octobre.

Tous les titres qui y figureront sont entièrement nouveaux, et certains morceaux ont même été composés à partir de scènes du film. On a hâte de voir ce que donnent les clarinettes et les chœurs de Grizzly Bear sur une scène de loup-garou...


mercredi 16 septembre 2009

NYC 1989 - Paris 2009

Le discret Ali Shaheed Muhammad, fondateur, aux côté de Q-Tip et Phife Dawg, du groupe de hip-hop mythique A Tribe Called Quest à la fin des années 80, sera vendredi 18 septembre à la Bellevilloise pour une date unique en Europe, et nous livrera un mix Tribute to A Tribe Called Quest et Native Tongues... Un set dédié aux meilleurs morceaux du groupe ainsi que ceux De La Soul, Mos Def ou encore Common. Il ne sera pas tout seul, puisque les français Jazz Liberatorz, qui ont justement invité Mos Def sur leur dernier LP (le très bon Fruit of the Past, sorti le 19 mai dernier) seront également aux platines.

Alors, je pourrais vous dire que A Tribe Called Quest a, à l'époque, révolutionné le hip-hop avec leurs beats soul- jazzy et leur côté poètes non-violents, qu'ils sont considérés, aujourd'hui encore, comme l'un des meilleurs groupes de hip-hop des tous les temps, que leur opus Low End Theory (24 septembre 1991 - Jive Records) est l'un des rares albums à s'être vu attribué les fameux 5 micros du magazine The Source (beaucoup moins prodigue que Télérama avec ses clés, donc).

Je pourrais aussi vous dire que Native Tongues, créé par A Tribe Called Quest, Jungle Brothers, DJ Red Alert, De La Soul & Prince Paul, est un collectif emblématique de la scène hip-hop new-yorkaise, proche du Zulu Nation d'Afrika Bambaataa, qui a également accueili Mos Def, Common, Jay Dee aka J Dilla ou Talib Kweli.

Je pourrais encore vous dire que Ali Shaheed a formé avec sn compère Q Tip et Jay Dee The Ummah, team de producteurs à succès, ou que les rumeurs font état d'un possible nouvel album du groupe légendaire.

Bref, je pourrais vous dire plein de choses, mais d'une part, je pense bien que la moitié d'entre vous sait déjà tout ça, et d'autre part il suffit de de dire que c'est simplement la soirée à ne pas manquer pour tout fan de beats ciselés et de groove old school.

lundi 14 septembre 2009

Bulletin de santé d'Obama

Photo : M. Theiler/20minutes

Le 21 janvier 2009, quelques 2 millions de fervents supporters se pressaient à Washington pour assister à l'investiture du premier Président noir des Etats-Unis. Neuf mois plus tard, ce sont "des dizaines de milliers" de mécontents qui sont venus manifester à Washington, afin de protester contre le même Président.

Photo : Reuters

Mais protester contre quoi exactement ? Le principal écueil est la réforme du système de santé. C'était déjà mal barré avant ses vacances, son discours exceptionnel devant le Congrès du 9 septembre ne semble guère avoir changé les choses, du moins pour les détracteurs du Président. Obama va devoir ramer sévère pour rallier une part de républicains modérés devant le parlement s'il ne veut pas subir un échec politique cinglant. Bon, la question divise les parlementaires, rares sont les réformes qui rencointrent un front uni. Mais les citoyens ? C'est quoi leur problème ? Vraisemblablement, ils n'ont surtout pas bien compris de quoi il retournait.


Et certains ont sauté sur l'occasion pour en rajouter dans la désinformation, en taxant notamment la réforme, et Barack Obama, de "socialiste" (note pour plus tard : la prochaine fois que je suis en panne d'insulte aux Etats-Unis, penser à associer "socialist" à tout le reste pour un effet exponentiel). Sarah Palin, ex-candidate à la vice présidence des Etats-Unis aux côtés de John McCain, a quant à elle déclaré en aout 2009 que Barack Obama cherchait à mettre en place des "tribunaux de la mort", dans lesquels des bureaucrates décideraient de qui a le droit de se faire soigner ou non. De nombreuses rumeurs circulent par ailleurs, affirmant que le projet serait pro-euthanasie, réduirait Medicaid et Medicare, ou prévoirait une nationalisation des soins.


Joe "You Lie" Wilson (nouvelle mascotte de l'Amérique conservatrice) aurait peut-être dû se pencher là-dessus avant de traiter Obama de menteur lors de son discours devant le Congrès. Le Washington Post en aurait presque oublié la réforme pour se pencher sur le congressman en question. De nombreux manifestants, visiblement en panne d'inspiration, arboraient d'ailleurs des affichettes "Vous mentez".

D'autres ont préféré l'originalité : ""L'avortement n'est pas un soin médical", "Hitler to Obama", "Obamunism, Eat The Rich", etc. Mon affichette favorite reste celle-ci, alliant design et humour à la perfection. Comment ça, ils sont sérieux ?

Photo : Donaig Le Du/RFI

Mais malgré sa pertinente et sonore intervention, la majorité des journaux américains semblent avoir accordé au Président une moyenne suffisante pour être admis à l'oral. Offensif sans être agressif, Obama a "remobilisé les démocrates déprimés, rassuré les indépendants désenchantés" et, surtout, "intimidé les républicains", estime un journaliste de CNN s'exprimant sur le Huffington Post.






De notre côté de l'Atlantique, les médias français en font des gorges chaudes, clamant "la fin de l'état de grâce" de Barack Obama (presque tous, une recherche google le démontre rapidement, comme quoi, il n'y a pas que les manifestants de Washington qui manquent d'inspiration), qui a chûté d'une dizaine de points dans les sondages depuis son entrée en fonction, pataugeant aujourd'hui à 52%. Bouh, mauvais président, qu'ils disent. "Grosse fatigue", à la peine, pas sorti de l'ornière... Et pendant ce temps là, on en oublierait presque que la côte de popularité NOTRE président semble tomber dans un puits sans fonds. Selon un sondage Viavoice pour Libération, il ne reste que 44% des Français à avoir une "bonne" opinion de Nicolas Sarkozy (et quand 58% des sondés estiment que le bilan de l'action présidentielle face à la crise est négatif, on se demande comment ils peuvent encore être si nombreux à avoir une opinion favorable... enfin, c'est le mystère des sondages...)


Cependant, certains, comme la dame ci-dessus, ont bien compris en quoi la réforme leur serait bénéfique, et n'hésitent pas non plus à le clamer haut et fort. Pour ceux que ça intéresse ici, Rue89 a publié un article ma foi très utile : "La Réforme du Système de Santé Expliquée aux Nuls" (reste à la traduire en anglais... et à l'envoyer à David, un jeune employé de 25 ans, est lui très en colère. « Tu vas voir ce qui va se passer, il y a un moment où ils vont décider de tuer les vieux et les malades parce qu’ils coûtent trop cher. Je le sais, parce que c’est ça qu’ils font en Angleterre et dans d’autres pays d’Europe. » - source : RFI). Même objectif pour cet article du NouvelObs. Sinon, il reste le Sicko de Michael Moore, qui, à défaut de faire preuve d'objectivité, vous fera adorer votre CPAM.

lundi 31 août 2009

Sunday Bloody Sunday

Le dimanche à New York, y a plein de choses à faire. Bon évidemment, là je suis à Paris, et je note qu'il y a aussi plein de choses à faire, sensiblement les mêmes d'ailleurs (brunchs, ballades, comatage dans un parc - plus petit quand même, le parc, à Paris - ciné, bref...). Mais il y a une chose qui se fait à NYC et que je n'ai pas encore réussi à dégotter ici, c'est le harangueur amateur à tendance politique. On le trouve généralement à Union Sq., lieu de rendez-vous traditionnel des New-Yorkais du sud.

Et comme le 1er amendement garantit la liberté de parole, bah on se lâche, et tout le monde en prend pour son grade...



La vidéo date du mois de mai, à l'époque déjà la côte de popularité de Barack Obama avait sensiblement chuté dans les sondages. Et selon un sondage publié dans le Washington Post, seuls 49 % des Américains expriment à présent leur certitude que Barack Obama prendra les bonnes décisions pour le pays, alors que ce chiffre s'élevait à 60 % après les cent premiers jours de sa présidence, à la mi-avril. Le problème majeur : l'ambitieuse réforme du système de santé, qui semble en inquiéter plus d'un. La réforme de la santé suscite une levée de boucliers de plus en plus perceptible, puisque 54 % des sondés la jugent trop audacieuse, tandis que 41 % estiment qu'elle ne va pas assez loin. La majorité s'inquiète des visées jugées trop gauchistes d'Obama. Son électorat de gauche se pose des questions sur la force de son engagement en faveur du changement. Alors qu'en juin, plus de 50 % d'Américains étaient en faveur de la réforme de la santé, beaucoup se demandent s'il y a véritablement urgence à l'entreprendre, alors que la question du déficit budgétaire qui grève l'économie leur apparaît prioritaire.

jeudi 27 août 2009

Martha's Vineyard vs. Veckatimest / Grizzly Bear - Veckatimest

label: Warp
genre: indie folk, lo-fi
date de sortie: 25 mai 2009









Si le Président américain fait indirectement beaucoup de pub à Martha's Vineyard, qui ne semble guère en avoir besoin, une autre île de la région s'est elle aussi retrouvée, il y a quelques mois, sous les feux des projecteurs. Sa situation géographique restera son seul point commun avec Martha's Vineyard, puisque Veckatimest est complètement déserte et tient plus du bout de terre rocailleux affleurant au milieu de l'océan que de la destination de villégiature pour gens très aisés au pedigree impeccable.

Car oui, le dernier opus des New-Yorkais Grizzly Bear (sorti au mois de mai, soit, mais à l'époque j'étais bien trop occupée à profiter de mes derniers instants dans la Big Apple pour le chroniquer, donc merci Obama d'avoir remis le Massachussets dans l'oeil des projecteur) tient son nom d'un petit îlot au large des côtes du Massachussets, et d'aucuns voudront voir dans l'atmosphère mystérieuse de l'opus le reflet de cette inspiration. Quoiqu'il en soit, Veckatimest est simplement phénoménal, magnifique.



Alors ça fait un moment que Ed Droste et ses amis tiennent en haleine le petit monde de la musique. Si je n'avais pas connu Grizzly Bear avant d'arriver à New York en octobre dernier, j'aurais eu vite fait de faire leur connaissance puisque le quartet local était déjà sur toutes les lèvres, d'Andrew Wyatt (Fires of Rome, et aujourd'hui, Miike Snow - merci M. pour la prise de conscience) à Jay Hammond (Trippers and Askers). Et si Grizzly Bear se faisait attendre depuis l'ep Friends, ses membres n'avaient pas disparu pour autant : Daniel Rossen, moitié de Department of Eagles, nous avait offert une superbe galette l'an dernier, Chris Taylor s'est illustré à la production stellaire du dernier Dirty Projectors (et signe celle de Veckatimest), et le groupe lui-même avait tourné intensément, collaborant notamment avec Nico Mulhy (qu'on retrouve aux cordes sur Veckatimest) et l'orchestre philarmonique de Brooklyn. L'opus était donc attendu avec impatience, et ne fait que confirmer le bien fondé de l'engouement pour les Brooklynites.

Si Horn of Plenty avait été conçu en solo par Droste (chant, guitare, claviers), Veckatimest est le résultat d'une intense collaboration de ce dernier avec ses compères. Le groupe a poursuivi et approfondi ses expérimentations, et chaque chanson de ce nouvel album tend vers des espaces plus grands, plus pleins, tant au niveau du spectre sonique qu'au niveau de la composition. Nos quatre garçons dans le vent semblent n'avoir plus qu'un seul et même esprit, fonctionnant à l'unisson.


Le single "Two Weeks" est juste une merveille de pop à l'état pur, qui démontre magistralement l'attention que Grizzly Bear porte aux détails, même les plus infimes. Rien n'est laissé au hasard, des vocalises tranquilles de Droste aux harmonies de Taylor, des accents doo-wop à la ligne de basse enlevée. Et alors que la voix de Victoria Legrand, moitié féminine de Beach House, vient se poser sur le refrain, on a la sensation d'avoir atteint la perfection. Les brooklynites sont des maîtres es arragements, et Veckatimest n'échappe pas à la règle. Les claviers semblent en détresse, les choeurs désincarnés, et les cordes de Muhly, lointaines. Cependant, qu'on l'écoute le nez au vent, face à l'océan, ou le nez dans l'aisselle de son voisin, dans un bus bondé, l'opus conjure un coin de nature, comme une échappatoire pour celui qui l'écoute, des plages glacées d'Islande (Bjork et Efterklang - Danois, certes - ne sont pas loin sur des titres comme "I Live With You" ou "Foreground") aux sentiers de Park Slope (Animal Collective, maybe ?). Qu'il s'agisse de l'éthéré "Two Weeks", du spectral "Dory" ou du lanscinant "I Live With You", les choeurs enfantins, les arrangements somptueux, les fréquents changements de texture et les détours mélodiques sont à chaque fois une manière de pénétrer l'oreille de l'auditeur pour y rester. Il fallait bien quatre passionnés pour mettre autant de sueur dans leur musique et qu'il en ressorte un opus aussi léger et naturel.

mercredi 26 août 2009

Obama en vacances


Alors que notre président bien aimé est rentré de vacances, pendant lesquelles il a savamment orchestré, comme à son habitude, ses apparitions quotidiennes dans les médias, le président américain a atterri il y a quelques jours sur la petite île de Martha’s Vineyard, au large du Massachussets, il n'a eu besoin de passer aucun coup de fil pour se retrouver dans tous les journaux.

C'est que certains prennent assez mal le choix de cette destination, pourtant classiquement prisée par les politiques d'obédience démocrate : le clan Kennedy, mais aussi Bill et Hillary étaient/sont des habitués. En plus, Obama compte bien payer de sa poche les quelques 25000 dollars pour sa semaine à la villa "Blue Heron Farm" (Onze hectares avec terrains de golf, de basket et piscine). Reste le transport, effectué sur Air Force One, et le logement de l'armada chargé de la protection du président et de sa famille.


Mais c'est surtout que le moment est mal choisi : c'est la crise, et nombreux sont ceux qui se disent que le président aurait pu aller se reposer en famille dans un endroit un peu moins m'as-tu vu. Comme l'Holiday Inn Express d'Elkhart, dans l'Indiana, qui connaît un taux de chômage de près de 19% (le Huffington Post propose d'ailleurs au président un itinéraire très complet pour ses vacances, d'Elkhart à Chicago, en passant par Détroit). Evidemment, les Républicains ne sont pas en reste. En pleine bataille contre le projet de réforme du système de santé, en ont profité pour fustiger le président, notamment via cette vidéo.



Il faudrait peut-être leur rappeler qu'au cours de ses deux mandats (8 ans), Georges W. Bush avait cumulé 1020 jours de congés, soit 2 ans et 9 mois, soit plus du tiers de son temps. Et qu'il y était resté pendant que la Nouvelle Orléans essuyait la rage de Katrina, en 2005. Le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, s'en est bien gardé mais est tout de même intervenu : "Je ne pense pas que les Américains en veulent au Président s’il passe quelque temps avec sa famille, ce qu’il a bien mérité." D'autant qu'Obama ne sera pas oisif pour autant, et compte bien s'investir malgré tout dans les débats en cours. Le LA Times et le site Politico rapportaient lundi que Barack Obama pourrait rendre visite au sénateur Ted Kennedy, champion du système de santé et résidant à Cape Cod, pas très loin de Martha's Vineyard. Le décès de celui-ci (RIP Ted Kenndy) des suites de sa tumeur au cerveau coupera sans doute court aux spéculations de McCain, qui s'étonnait de l'absence du dernier Kennedy autour de la table des négociations...

A Martha's Vineyard en tout cas, l'obamania bat son plein. On est tellement content d'accueillir le président et sa famille que les cafés servent des "Mokabama" accompagnés d'"Obama muffins", les bars confectionnent des "Obamarita" et des "Obamatini", les restos mexicains ont créé le "Barack-o-taco" et dans les boutiques de souvenirs, les t-shirts "J'ai été en vacances avec Obama" partent comme des petits pains.

jeudi 13 août 2009

Kim Garrison dans ton salon (et toi dans son salon)

Aaah les nouvelles techno... Alors que je suis en pleine galère d'installation réseaux, vpn et tutti quanti, la New-Yorkaise d'adoption webcast depuis son appartement à Brooklyn, via la plateforme ustream.

Au programme : concert acoustique depuis son salon (ou sa cage d'escalier, on ne sait pas trop, finalement) et chat en direct avec fans et amis...


La 1e a donc eu lieu hier, et j'avoue avoir, malgré toute ma bonne volonté, oublié de me connecter à l'heure dite (sinon, une petite alarme sur son téléphone, il paraît que c'est pas mal). Heureusement, la belle réitèrera l'expérience les mercredis 19 et 26 août, à 19h30 heure locale, soit 1h30 du matin chez nous.

Pour les couche-tôt qui à cette heure là rêvent comme des bienheureux, les party people qui sont encore en train d'écluser les bars ou les vacanciers en grève d'Internet, il y a aussi la possibilité de voir tout ça en vidéo (36 min).

dimanche 26 juillet 2009

Discovery - LP

label : XL Recording
genre : synth-pop, R&B, rock indé, néo-soul, electro
date de sortie : 14 juillet 2009









Un projet réunissant Vampire Weekend (un de mes coups de coeur 2008, Vampire Weekend - XL Recordings) et Ra Ra Riot (chouette découverte de la même année, The Rhumb Line - Barsuk) ? Ou plus exactement le clavier des premiers (Rostam Batmanglij) et le chanteur des seconds (Wes Miles)... Petit frisson en repensant à l'expérience presque parfaite de The Last Shadow Puppets. Etant donné les univers soniques de chacune des formations, ça m'a semblé prometteur dès le départ et quand le première galette de Discovery est sortie, je me suis un peu ruée dessus.

Simplicité et itération semblent les mots clés de cet opus synth-pop technicolore, qui fleure à la fois le R&B, la dance, le hip hop et le dancehall, le tout dans un genre légèrement cliché passé à la moulinette du tout-synthétique qui fait quand même bien plaisir à entendre. Raccord avec leur patronyme, Discovery semble avancer sur ce nouveau territoire pop R&B les yeux grands ouverts et remplis de l'enthousiasme des explorateurs. Ca clappe des mains à tout va dès l'ouverture ("Orange Shirt"), tandis que les deux gaillards viennent allègrement piétiner les plates-bandes de leurs voisins de Dirty Projectors, qui semblent ne pas leur en tenir rigueur puisque Angel Deradoorian vient skatter sur "I Wanna Be Your Boyfriend".



Sur le Art of Nois-y "So Insane", c'est au tour de Miles de s'y coller et il faut bien avouer que le garçon s'en sort plutôt bien. Les fans de feu Michael ouverts à ce genre d'exercices et remis de leurs émotions apprécieront la reprise déconstruite et rêveuse de son "I Want You Back", qui réussit le tour de force d'allier down-tempo et allure festive. "Can You Discover", reprise androïde et erratique de "Can You Tell" lissée à Auto-Tune prouve que la formule Discovery s'applique aussi bien au rock garage orchestral de Ra Ra Riot qu'à l'afro-pop de VW.

Quand Ezra Koening (chanteur de VW, donc) vient rejoindre son clavier, la magie opère encore. Mais "Carby" ne rattrape pas tout à fait la deuxième moitié de LP. L'amateurisme de la production saute aux yeux, et si, sur la première partie de l'album, il renforce le côté naïf et spontané de l'électro-pop barbapapa de Discovery, il souligne ensuite le léger manque de profondeur. Mais rien de grave, finalement : LP est un disque plein d'entrain et de joie de vivre, parfait pour la saison estivale, qui accompagnera les barbecues ou les apéros au bord de la piscine. A condition de les faire courts : 30 minutes, ça passe vite.

liens:
- le myspace de Discovery
- le myspace de Vampire Weekend
- le myspace de Ra Ra Riot
- parce que ça mange pas de pain de le remettre, le myspace de Dirty Projectors

Pour les pages facebook, faudra chercher tout seul.

dimanche 19 juillet 2009

Moby - Wait For Me

label : Little Idiot/Because
genre : electronica
date de sortie : 29 juin 2009










On est bien loin de l'hédonisme façon club de Last Night (2008). Ou plutôt, comme le pastoral Seventh Tree de Goldfrapp succédait en douceur au stimulant Supernature, Wait For Me est la suite logique de son prédécesseur : après avoir dansé et bu toute la nuit, il est temps de rentrer chez soi, et de s'abandonner à ce léger sentiment de vide.

Il paraît que Moby a trouvé l'inspiration dans un speech du réalisateur David Lynch (qui signe la vidéo du premier single, "Shot in the Back of the Head", un des titres les plus évocateurs de l'ambiance générale de l'opus) sur la commercialisation de la créativité artistique moderne. Qu'il s'y soit reconnu ou qu'il se soit simplement senti concerné par cet état de fait, il a apparemment décidé de composer un opus plus dans l'introspection, dont la mélancolie viendrait souligner sa dévotion à son travail. Le résultat est un opus plus sombre, plus intime, mais aussi infiniment plus organique. Et d'une sincérité lumineuse. L'autoproclamé "Little Idiot" mêle savamment nappes d'instruments électriques et acoustiques, instrumentations célestes ("Division"), percus brutes, envolées flamboyantes de cordes ("Shot in the Back of the Head"), piano muet et guitares enlevées. Il a ouvert les portes de son modeste home studio new-yorkais à son ami et producteur Ken Thomas (Cocteau Twin, Sigur Ros, M83), qui n'est sans doute pas pour rien dans ces orchestrations ethérées.

Fidèle à son habitude, ce sont ses amis du Lower East Side (et de Brooklyn) qui sont venus poser leurs voix. On n'a clairement pas le même voisinage, et j'échangerais volontiers mes voisins d'en face contre une ou plusieurs Leela James, qui, en murmurant de son timbre feutré sur "Walk With Me", conjure une fin de soirée paresseuse et enfumée. Kelli Scarr et Melody Zimmer ne sont pas en reste.

Moby a composé Walk With Me comme un ensemble, qu'il nous invite à écouter du début à la fin. C'est une demande à laquelle certains, l'iPod bloqué sur le mode Shuffle, auront du mal à répondre positivement. Je vais donc vous donner deux arguments pour exaucer les souhaits du New-Yorkais. Premièrement, certains titres ("Mistake", au hasard) sont un peu moins accomplis et ne fonctionnent pas seuls. Et deuxièmement, pour une fois que ça vaut effectivement le coup, ce serait dommage de s'en passer.

Alors si Wait For Me a peu de chances de conquérir les clubs, Richard Melville Hall va certainement encore squatter les bandes originales de films, de séries et de pubs TV, ainsi que probablement pas mal de bars, restaurants et ascenceurs branchés, mais au final, ça n'a pas tant d'importance : Wait For Me est presque tout aussi accompli que Play (1999). Comme quoi, tout vient à point à qui sait attendre.

*******

Alors, je n'ai pas décroché d'interview de Moby (pas que j'ai ne serait-ce que pris la peine de demander, il faut savoir connaître ses limites), mais c'est pas si grave puisque l'artiste s'est chargé de répondre à nos interrogations dans une animation mignonne tout plein : "Dog interviews Little Idiot" (et là je me dis: si le petit chien a réussi, j'aurais peut-être du tenter...)



Et, pour finir, la fameuse vidéo lynchienne de "Shot in the Back of the Head":



liens :
- le website de Moby
- parce que Moby a l'air bien décidé à prouver le désintérêt de sa démarche artistique, son site mobygratis, où réalisateurs de tout poil n'ayant pas pour but de se faire de l'argent peuvent utiliser de la musique composée par le musicien

mardi 14 juillet 2009

Mos Def - The Ecstatic

label: downtown
genre: hip hop, rap
date de sortie: 9 juin 2009









Mos Def
est extatique, et il y a de quoi : avec son dernier opus, il se refait une image, mise à mal par ses essais précédents, qui s'étaient révélés inégaux et décevants malgré la présence de quelques beaux titres (après, il paraît que c'était une stratégie pour se faire virer de son label... allez savoir).

L'opus s'ouvre sur "Supermagic", qui a comme un air de déjà-entendu... Oh, c'est un sample du "Ince Ince" de Selda Bağcan (1974), utilisé par Oh No sur son single "Heavy" (Oh No Oxperiment, 2007). Ce n'est sans doute pas un hasard, puisque une bonne partie de la joyeuse équipe de magiciens soniques de Stones Throw (Madlib, feu J Dilla, Georgia Ann Muldrow et, bien entendu, Oh No) ont produit près de la moitié de l'opus.

Def a privilégié l'enchaînement de titres courts, au rythme balancé, faisant fi de la structure couplet-refrain-couplet. Son propos est ainsi clair, concis. Les beats orageux accentuent la charge politique des paroles. La seule exception est "Pretty Dancer" qui en apparaît comme le point faible de l'opus, malgré le travail funky de Madlib.

Mais le reste d'Ecstatic fait bien vite oublier ce petit accident de parcours. Pretty Flaco chantonne en espagnol sur un "No Hay Nada Mas" brûlant, gorgé de rythmes latins conconctés par Preservation ; la patte du Beat Conducta (in India) se retrouve sur "Auditorium", qui frise la perfection ; Def nous a même mis une chouette ballade dans le lot, Pistola, gorgée de funk, de soul et de jazz (merci, Oh No). Petit moment de fierté nationale avec "The Embassy" qui voit le DJ et producteur de house français Mr. Flash (Ed Banger) conconter un paysage sonore en forme d'écrin pour le flow leste de Mos Def (Bousquet signe également la production de "Life in Marvelous Time" et de "Worker's Comp").

Tout au long des 16 titres que comptent l'album, Mighty Mos apparaît libéré, et empreint d'une spontanéité qu'on avait crue perdue depuis ses débuts en solo avec Black On Both Sides, il y a 10 ans de cela. Ecstatic est sans contexte son meilleur disque depuis, et jusque là un des meilleurs opus de hip hop de l'année.

liens :
- le myspace de Mos Def
- le myspace de Black Star (Def & Kweli, en featuring sur The Ecstatic)

lundi 29 juin 2009

Dirty Projectors - Bitte Orca

Label : Domino
Genre : indie rock
Date de sortie : 9 juin 2009









Depuis Rise Above (2007), opus composé de chansons des Black Flag recomposées de mémoire, le nom de Dirty Projectors est sur toutes les lèvres. On murmure au génie, on cite Animal Collective, David Byrne (avec qui le groupe de Brooklyn a d'ailleurs participé au projet Dark Was The Night). L'heure de la reconnaissance avait enfin sonné.

Car jusque là, la formation menée par David Longstreth souffrait d'un léger problème : leur magistrale démonstration de musique intelligente les rendait assez antipathiques. Avec Rise Above, Longstreth avait commencé à mettre un peu d'eau dans son vin. Bitte Orca enfonce le clou.

N'allez pas croire que la formule soit magistralement différente : les arrangements restent savamment intriqués, et les voix de Longstreth, Amber Coffman et Angel Deradoorian suivent sans sourciller ces orchestrations en forme de montagnes russes. Il y a des relents de prétention, peut-être dus au master en composition musicale de Longstreth, mais l'apparente excentricité de la musique de Dirty Projectors n'empêche pas une réelle accessibilité. Les brooklynites sont dans l'exploration sonique, jouent la carte de l'imprévisibilité en passant du math rock aux arpèges enlevés, mais la virtuosité dont ils font preuve n'exclue pas une fraîcheur pop qui leur manquait peut-être jusqu'à présent (fort de son statut de compositeur moderne, Longstreth avait tendance à passer allègrement de la créativité suprême à l'inaudibilité totale... et si l'IRCAM aurait pu voir en lui un collègue émérite, cela rendait l'écoute parfois difficile).



Des cordes carillonnantes de "Cannibal Resources" à l'ondoyante conclusion de "Fluorescent Half-Dome" en passant par la Velvetienne ballade "Two Doves" et les accents indo-R&B de "Stillness Is The Move", l'album d'écoute d'une traite en déroulant virtuosité instrumentale et songwriting acéré. Le mieux est encore de s'installer confortablement, de mettre son casque et et de fermer les yeux. "L'immobilité est le mouvement"...

Alors pas de doute, les Dirty Projectors signent là leur opus le plus abouti, le plus brillant, et sans aucun doute le plus accessible. On irait presque jusqu'à parler de chef-d'oeuvre, mais le temps estival pousse à l'optimisme et on a envie de croire que Bitte Orca n'est que le premier d'une longue suite d'albums époustouflants.

dimanche 21 juin 2009

Interview Jay Hammond (TRIPPERS & ASKERS)





Ce qu'il y a de bien à New York, c'est que chaque sortie représente l'occasion de découvrir à la fois un endroit qui déchire et un groupe qui dépote. Bon alors j'avais déjà été au Monkey Town, bar-restaurant-lieu artistique alternatif de Brooklyn, qui, outre une carte très alléchante, propose à ses clients de se sustenter confortablement installés sur des banquettes (oui, c'est possible de manger à moitié allongé, et oui les orgies romaines devaient être plutôt sympathiques) tout en profitant de concerts, projections vidéo sur les écrans couvrant les quatre murs de la salle, ou happenings en tout genre.

Mais ce soir là, le 23 mai dernier, j'y allais pour découvrir Trippers and Askers, formation brooklynite menée par le singer-songwriter Jay Hammond. Leur myspace était un peu avare d'information, mais l'unique chanson, Anna, m'avait charmée. Folk légère et gracile, arrangements délicats, voix aérienne, si le reste du répertoire du groupe était à l'image de cette chanson, le concert promettait d'être un instant magique.

Et magie il y a eu. Jay et ses camarades ont mis leur public en état d'apesanteur. A l'instar des images projetées sur les murs, la musique de Jay ondule, et emporte l'auditeur telle une douce vague sur le sable tandis que le hammered dulcimer égrenne ses notes comme des gouttes de pluie. Mais oui, tout à fait, il y a de l'eau dans la musique de Trippers & Askers.

La douceur des compositions et les arpèges de guitares évoque une tournure folk à laquelle on aurait cependant tort de se fier. Les instrus sont recherchées, contrebasse, batterie, hammered dulcimer forment des nappes venant s'envelopper les unes les autres avec ça et là, d'infimes et subtiles ruptures de rythmes venant faire tressailler l'apparente harmonie de l'ensemble. Le garçon a longuement étudié le jazz, et ne l'a pas oublié.



Alors peut-être pas le concert idéal pour booster les énergies un samedi soir, mais la bande son idéale d'un moment d'évasion.



Jay Hammond a, comme tant d'autres, trouvé l'inspiration à Brooklyn, NY. Il y a aussi trouvé un label, Outlaws of the Border, qui devrait bientôt faire parler de lui dans nos contrées. Pourquoi ? Parce qu'Outlaws of the Border est une structure hybride fondée par un Français, Gautier, et son épouse américaine. Parce qu'Outlaws of the Border est aussi une marque de vêtements branchés, et fait d'autres choses encore mais ça devient compliqué à expliquer. Parce qu'Outlaws of the Border a également pris sous son aile de prometteurs groupes français : Monsieur Morphée (électro dark, tendance indus), et surtout Sally Jenko (rock, tendance TV On The Radio).

Et pour les assoiffés d'informations:

- le myspace du frère de Jay, Michael, qui joue lui aussi une pop folk aérienne (Summer Brooklyn), mais qui semble s'intéresser de près aux techniques électroniques (Princeton Laptop Orchestra, anyone?)

- le myspace d'Oaken A, duo formé de, oh surprise, Jay et Michael Hammond, qui confirme l'assertion ci-dessus, et mêle harmonieusement musique analogique et électronique.

- le myspace d'un autre groupe new-yorkais signé Ootb, le tout doux Lark & Sorrel, petites soeurs de The Innocent Mission tendance Au Revoir Simone

- un bel article de Time Out NYC sur la collection Outlaws of the Border

"Trippers and askers surround me, People I meet, the effect upon me of my early life or the ward and city I live in, or the nation, The latest dates, discoveries, inventions, societies, authors old and new, My dinner, dress, associates, looks, compliments, dues, The real or fancied indifference of some man or woman I love, The sickness of one of my folks or of myself, or ill-doing or loss or lack of money, or depressions or exaltations, Battles, the horrors of fratricidal war, the fever of doubtful news, the fitful events; These come to me days and nights and go from me again, But they are not the Me myself. Apart from the pulling and hauling stands what I am, Stands amused, complacent, compassionating, idle, unitary, Looks down, is erect, or bends an arm on an impalpable certain rest, Looking with side-curved head curious what will come next, Both in and out of the game and watching and wondering at it. Backward I see in my own days where I sweated through fog with linguists and contenders, I have no mockings or arguments, I witness and wait. " Walt Whitman (Song of Myself)

vendredi 19 juin 2009

Fredo Viola en concert


Ah ben ça y est. Nos calendriers se sont enfin accordés : Fredo Viola sera en concert ce lundi 22 juin au Café de la Danse, et moi aussi.

Avec tout ce que j'ai pu vous raconter sur le bonhomme, il n'y a pas grand chose à rajouter, si ce n'est : VIENDEZ !

lundi 15 juin 2009

NYC, c'est fini...

Pour cette fois en tout cas.

Mais pas d'inquiétude, j'ai assez de matériel pour tenir un bout de temps, et pour rattraper mon manque de régularité et de présence du mois dernier. A ce propos, certains ont interprété cela comme une démonstration de paresse. Sachez qu'il n'en est rien. Mais, le printemps arrivant, les concerts et soirées (ainsi que les visites) ont été nombreuses, et je me suis plutôt attelée à profiter.

Et depuis mon retour... Il paraît que les blogs qui font le plus d'argent sont ceux qui publient au moins (mais généralement plus) un article par jour. Etant donné qu'il n'y a pas de publicité sur le mien, vous ne m'en voudrez pas d'avoir été silencieuse aussi longtemps. Pour ceux qui s'inquiétaient, non, non, je ne suis pas morte. Après un petit épisode dépressif consécutif à mon retour en France à la fin du mois de mai, je me suis attelée à l'interminable travail de conversion des innombrables vidéos, afin de pouvoir monter et publier tout ça (à tout ceux qui se demandent s'ils vont investir dans une caméra HD... à moins d'avoir iLife 08 ou Final Cut 6, oubliez pour le moment. C'est juste une tannée. Si c'est trop tard, Voltaïc est extraordinairement lent, mais fait l'affaire).

J'ai également mis ce temps à profit pour réfléchir à de nouvelles rubriques: en plus des maintenant traditionnelles interviews (à suivre: Julia Haltigan, Trippers & Askers, Field Theory, la suite tant attendue d'Easy Mo Bee...), vidéos de concerts (euh, les mêmes, souvent, et d'autres) et articles vantant les mérites de Barack Obama et autres "politicetés", vous retrouverez, avec la régularité qui me caractérise, le (mon) meilleur du myspace music new-yorkais et des chroniques de lieux en tous genres où il fait bon écouter de la musique à New York. Je cherche des noms pour ces rubriques, propositions bienvenues (non, y a rien à gagner...)

samedi 16 mai 2009

Interview BILL MALCHOW

Alors, ça fait plus d'un mois que j'ai réalisé cette interview de Bill Malchow, après l'avoir vu en concert au National Underground et dansé jusqu'à ce que mes pieds déclarent forfait... Là voilà enfin ! L'entretien s'est déroulé à Barbès, petit bar-salle de concert de Park Slope, Brooklyn. Etant donné le nom de l'endroit, on ne s'étonnera pas qu'il appartienne à deux musiciens français, et qu'on puisse y boire un Ricard à $6.



La musique de Malchow fleure bon les nuits endiablées, la ville chaude et moite, et le rhum frelaté de la Nouvelle Orléans. Malchow a précédemment enregistré un album, Live In Brooklyn, que vous pouvez écouter (et en profiter pour télécharger quelques morceaux, en tout légalité - f**k you, hadopi) ici.

Liens:
- le site de Bill Malchow
- le myspace de Bill Malchow

vendredi 8 mai 2009

Dumb & Dumber au chômage...


Ah ben si on ne peut même plus faire des petits shootings d'avion au-dessus de Manhattan, où va le monde ?

Je ne sais pas si c'est la question que se pose Louis Caldera (le visionnaire - bah oui, faut avouer qu'elle est plutôt chouette, la photo en question - qui a affolé New York en envoyant la copie d'Air Force One au-dessus de Ground Zero) mais, maintenant qu'il n'a plus de travail, il va avoir le temps d'y penser...

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le blog de Richard Hétu.

mercredi 6 mai 2009

Dark Was The Night, F***g A Was The Show!!!

Oh oui. Effing amazing, même.

D'abord, il y a eu la compilation du même nom, sortie au mois de février (que vous pouvez acheter ici, par exemple).Lâchez-vous, c'est pour une bonne cause : Red Hot Organization, c'est un peu Solidays, si Solidays sortait également des albums avec des chansons inédites et de chouettes duos qui n'ont rien à envier à Renan Luce/Thomas Dutronc (euh non, je dis pas que c'est Red Hot, c'est mieux, qu'est-ce qui vous fait croire ça?). Le double album Dark Was The Night est le 20e, et John Carlin, de Red Hot, et Bryce et Aaron Dessner (les deux frangins de The National ont produit l'opus) n'ont pas fait dans la dentelle. Il faut croire qu'ils ont le Rolodex bien fourni : Dark Was The Night est un peu le who's who du rock indé . Arcade Fire, My Brightest Diamond, Buck 65, Sufjan Stevens, The Book, Yo La Tengo, The National, Bon Iver, Dirty Prohectors, Dave Sitek... Pour la liste complète des artistes, c'est par là que ça se passe.

Et puis il y a eu le concert, dimanche 3 mai, au Radio City Music Hall... Ils n'étaient pas tous là, mais l'affiche était plus qu'alléchante : Bon Iver, Dirty Projectors, Feist, David Byrne (bon, lui, je ne l'ai jamais vraiment aimé depuis que sa chanson "What Human Do" est arrivée en échantillon de musique dans le media player de mon premier ordinateur portable il y a de ça... un bon moment. Le pire c'est que cette chanson est toujours sur son MySpace...), The National, Sharon Jones & The Dap Kings, Dave Sitek, My Brightest Diamond. Et puis c'est aussi l'occasion de découvrir une nouvelle salle, qui s'est révélée magnifique et véritablement impressionnante. Radio City a également donné quelques 10 millions de dollars à Red Hot.


Le concert était divisé en 2 parties. La première était dévolue aux titres de l'album. Les Dirty Projectors ont ouvert le bal, rejoints par David Byrne pour la chanson "Knotty Pine" qui ouvre l'opus. Après un court entracte (durant lesquels on tient le public en haleine avec des vidéos), My Brightest Diamond entre en scène, pour interpréter une magistrale version de "Feeling Good". A ce moment-là, je n'avais pas encore commencé à filmer (je n'étais pas bien certaine que ce soit autorisé, finalement je me suis lancée, et j'ai arrêté quand une armoire à glace est venu me dire que c'était interdit de filmer et qu'il allait récupérer mes bandes à la fin du show, mais j'ai recommencé au moment du final, parce qu'il était juste exceptionnel, et que de toute façon, ma caméra est une caméra à disque dur intégré, et que donc il n'y a pas de bandes à récupérer, et que je n'avais presque plus de batterie, et que sans batterie, je voyais mal comment l'armoire à glace allait pouvoir me faire effacer quoique ce soit...), mais vous pouvez écouter la version album sur le lecteur ci-dessous...



Je vous ai également mis la version de Dave Sitek de "With A Girl Like You", magnifiquement interprétée sur scène avant que j'envoie au diable mes craintes. Quant à Sufjan Stevens, il n'était pas là, mais je l'aime beaucoup, et j'aime beaucoup sa chanson également alors voilà.

The National a succédé à My Brightest Diamond, qui reviendra quelques moments plus tard (l'organisation semble un peu erratique, Shara Worden entre en scène, repart en sautillant en s'apercevant qu'elle est visiblement venue trop tôt, et réapparaît à la chanson suivante) pour faire les choeurs en compagnie des petits gars de Bon Iver, visiblement très attendus par le public.

Justin Vernon ne décollera d'ailleurs plus de la scène, enchaînant les choeurs avec les solos de guitare, rejoint par les Dirty Projectors dans le rôle de clappeurs de mains sur la prestation de Dave Sitek, également accompagné d'une section de cuivres au grand complet.

Puis David Byrne dans sa chemise aux accents patriotiques vient clôre la première partie sur un duo avec la canadienne Leslie Feist. Wow, il faut suivre...

La deuxième partie du show verra se succéder Bon Iver, Feist et Sharon Jones & The Dap Kings pour des mini sets qui font également la part belle aux collaborations en tout genre. J'ai malheureusement dû arrêter de filmer après la première chanson de Feist, donc vous ne verrez pas de quoi la belle est capable avec une guitare électrique entre les mains, pas plus que vous ne verrez une Sharon Jones déchaînée, rendant hommage à James Brown en imitant énergiquement ses célèbres pas de danse... Désolée pour ça, parce que c'était vraiment phénoménal.

Le concert se clôt sur la célèbre chanson de Woodie Guthrie "This Land Is Your Land", commencée comme une version folk gentillette par Bon Iver, Feist et les autres, avant que Jones ne vienne y mettre son grain de sel ("Ok, c'est mignon tout plein, ce que vous nous faites, mais laissez-moi vous montrer comment ça doit être fait...") dans un final explosif. En vidéo, le jeu en valait la chandelle. ENJOY!



Liens:

- le website de Dark Was The Night
- le website de Red Hot Organisation
- le myspace de The National
- le myspace de Dirty Projectors
- le myspace de Sharon Jones & The Dap Kings
- le myspace de My Brightest Diamond
- le myspace de David Byrne
- le myspace de Feist
- le myspace de Bon Iver