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lundi 16 février 2009

Vous avez dit "politics" ?

On m'a récemment fait remarquer qu'il serait temps de reparler un peu de politique... Moi, je veux bien, mais j'ai quand même vaguement l'impression que, les élections passées, l'intérêt des français (par "français" j'entends les lecteurs de mon blog, mais j'ai décidé de m'exprimer comme un institut de sondage) pour la chose politique made in usa est un peu retombé.

En plus, c'est quand même mieux quand c'est un lié à la musique, vu que c'est l'objet de ce blog, mais figurez-vous que ce n'est pas si facile de trouver des sujets music & politics (et accessoirement NYC).

Mais bon, à la demande presque générale, un sujet "politique". Enfin, économique en fait. Mais ça, c'est pas vraiment de ma faute, c'est le sujet hype par excellence ces jours-ci.

Et il se trouve qu'à Washington DC, le Congrès a voté le colossal plan de relance économique (hmm, je sens que ça va devenir moins intéressant de passer ses vacances aux States). Du coup, Barack Obama va voyager un peu. Il sera à Denver mardi, afin de promulguer le plan de sauvetage de l'économie (l'idée est de réduire les impôts afin de relancer la consommation, et de financer des projets de construction et de rénovation d'infrastructures afin de créer des emplois).

Le budget est pharamineux : 787 milliards de dollars (et il paraît que ce n'est qu'un début : Timothy Geither, secrétaire au Trésor de l'administration Obama, avait annoncé il y a peu la création d'une structure à capitaux mixtes publics/privés, dotée de 500 milliards de dollars devant servir à reprendre les actifs douteux de certaines banques. Et tout le monde se dit qu'Obama n'évitera pas le retour devant le Congrès pour obtenir plus d'argent).

Mardi, Obama sera à Phoenix, pour présenter ses projets destinés à contrer la crise immobilière. C'est que pas loin de 10 000 familles américaines sombreraient chaque jour dans la pauvreté, et le plan Geithner ne prévoit que 50 milliards pour contrer les saisies immobilières. Avec ça, Citigroup et JP Morgan Chase peuvent toujours essayer de redorer leur blason en proposant des moratoires sur les saisies immobilières...

Et puis jeudi, le président va discuter pognon avec ses voisins canadiens. Pourquoi ? Parce qu'apparemment la survie des usines que les Canadiens exploitent dans l'Ontario dépend pour beaucoup de celle des trois grands constructeurs automobiles de Detroit (General Motors, Ford et Chrysler). Là encore, c'est Geithner qui va s'y coller (en lieu et place d'un so-called "tsar de l'automobile"). Bon, moi les voitures, ça m'ennuie un peu, mais si vous voulez en savoir un peu plus sur comment restructurer le secteur de l'automobile, vous pouvez aller jeter un oeil par là.

Sinon, il paraît qu'Obama va aussi essayer de digérer la bataille politique rangée des dernières semaines dans ses moments de temps libre. Les Républicains s'en sont donné à coeur joie pour saboter le plan de relance, au Sénat comme à la Chambre des Représentants.

Ce qui a fait dire à M. Gibbs (un des portes-parole du Président démocrate) : "Il va continuer à leur tendre la main et il reste optimiste sur le fait que les Républicains vont commencer à la saisir" (Obama, c'est le nouveau Messie). "Recommençons à zéro et asseyons nous ensemble autour d'une table", a déclaré dimanche sur CNN John McCain, adversaire malheureux de M. Obama dans la course à la Maison Blanche, en évoquant les "pires défis auxquels les Etats-Unis sont confrontés" de toute une vie (et McCain, c'est Judas ? Faudra faire attention à pas être treize, autour de cette fameuse table).

Et alors que je termine cet article, une nouvelle recherche sur Google News me donne pile poil ce que je cherchais (ce que je cherchais c'était un truc en rapport avec à la fois la sphère politique et le monde de la musique, histoire d'étudier de plus près ces transactions collusives d'un genre nouveau).

Barack Obama va renvoyer l'ascenceur à Stevie Wonder, qui l'avait soutenu dans sa campagne. Fin février, à l'occasion de festivités célébrant l'histoire afro-américaine, le président remettra au chanteur le prix Gershwin pour l'ensemble de sa carrière. Tout ça se déroulera à la Maison Blanche, et Stevie en profitera pour donner un petit concert (a priori le 25 février, ce qui permettra une diffusion télévisuelle le lendemain).

FYI, j'ai trouvé cette info sur le site de Gala, source que j'avais jusqu'ici négligée... Toutes les excuses et tous mes remerciements à la rédaction de Gala.

jeudi 5 février 2009

Barack Obama "screwed up", mais pas que...

Barack Obama impose ses conditions aux entreprises qui veulent recevoir une aide publique. Selon le New York Times, le salaire annuel de leurs dirigeants sera plafonné à 500 000 dollars, et ne pourra pas être complété par une part variable. En France, Nicolas Sarkozy avait demandé aux dirigeants des banques aidées de renoncer à leurs bonus, sans toucher néanmoins à leur rémunération fixe.

Le président Barack Obama avait réagi la semaine dernière avec vigueur à l'annonce que la banque d'affaires Merrill Lynch avait versé en fin d'année pour 4 milliards de dollars de primes à ses cadres. Un bonus donné en dépit des pertes gigantesques qui l'avaient contrainte à accepter son absorption par sa concurrente Bank of America.

"Ce qui scandalise les gens, à juste titre, c'est qu'on récompense des dirigeants pour leur échec, surtout quand c'est le contribuable qui subventionne la récompense", a dit Barack Obama. "La rémunération des hauts responsables d'entreprises qui reçoivent une aide extraordinaire de la part du contribuable américain sera limitée à 500.000 dollars, ce qui ne représente qu'une fraction des salaires dont nous avons entendu parler récemment", a-t-il dit.

Par ailleurs, Barack Obama a également indiqué que le Trésor annoncerait la semaine prochaine une nouvelle stratégie pour relancer le système financier et faire à nouveau circuler le crédit.

Au même moment, le Président américain fait la une pour son surprenant aveu : "I screwed up". En français : "J'ai merdé/foiré/cafouillé" selon les différentes traductions des médias français.

Barack Obama ne s'est pas embarrassé des convenances pour commenter, mardi, les retraits de son secrétaire à la Santé, Tom Daschle, et de Nancy Killefer, chargée de veiller au bon fonctionnement des programmes fédéraux et des dépenses. Tous deux ont récemment été aux prises avec le fisc américain. Tom Daschle s'est ainsi vu réclamer 100 000 dollars d'arriérés d'impôts. Il s'en est acquitté il y a quelques semaines seulement. Sa confirmation au poste de secrétaire d'Etat par le Sénat n'était pas forcément compromise, mais il a préféré renoncer, ne pouvant plus espérer « la totale confiance du Congrès et des Américains ».

Bon plan communication. Les médias sont tellement focalisés sur la formule utilisée que le fond du problème est à peine abordé. Quant à la formule, Christine Kervellant, directrice adjointe de la rédaction de l'Express rappelle qu'elle avait déjà été employée par un politicien américain, et à une époque pas très lointaine qui plus est. Alors, par qui ?

"Vous n'allez pas le croire: John McCain ! Oui, le concurrent malheureux d’Obama ! Parce qu’il avait raté un "Late show", une émission politique avec David Letterman (motif: suspension de campagne consécutive au déclenchement de la crise économique), il s’était excusé en direct, à la télévision, par un «Sorry… I screwed up». Et l'Histoire n’a rien retenu! Comme souvent, les pionniers sont bien mal récompensés."


Sources : Rue89, NouvelObs, Blog de C. Kerdellant

lundi 26 janvier 2009

Bon, et maintenant ?




Voilà, c'est fait. Barack Obama a prêté serment, l'investiture a eu lieu, l'Amérique a dansé toute la nuit, la fête est finie.



Pendant que les Etats-Unis avaient les yeux rivés sur leurs petits écrans, les marchés financiers dérapaient. Le Dow Jones a plongé, affectant largement le cours des actions des plus grandes institutions financières. Coïncidence ou contre-effet de l'investiture ?

Et au lendemain du jour J, les unes de la presse américaines étaient étonnament diverses. Les espoirs placés dans le nouveau président sont énormes, Obama a du pain sur la planche, notamment au niveau économique.

Il s'est d'ailleurs rapidement mis au travail : sa première action a été de geler les salaires de ses conseillers les mieux payés (ceux qui gagnent plus de 100 000 dollars par an, autant dire qu'ils ne devraient pas trop en souffrir), dont font partie le porte-parole du gouvernement, le chef de cabinet de la Maison Blanche et le conseiller de la sécurité nationale.
Et parce qu'on attend beaucoup du gouvernement Obama, on risque de baucoup en entendre parler prochainement. Alors autant se familiariser avec ses membres grâce au Who's Who du gouvernement.

Le président a également interdit aux lobbyistes de faire le moindre cadeau aux membres de son gouvernement. Enfin, le gouvernement n’a pas attendu pour sortir du four Guantanamo, sujet brûlant s’il en est est. Un projet de loi, dont la presse américaine a pu se fournir une copie, prévoit de fermer la prison de Cuba d’ici un an et de régler le cas de tous les prisonniers d’ici là. Une telle mesure permettrait au gouvernement de « faire avancer la sécurite nationale et la politique étrangère des Etats-Unis dans un esprit de justice », mentionne le document, qui n’attend plus que la signature du président. (source : Blog de Laurence Haïm)

Trois jours après l'investiture, le président Obama bénéficie de 68% d'opinions favorables (sondage Gallup). C'est 4 points de moins que Kennedy, mais 10 de plus que Clinton. C'est surtout beacoup moins que les 83% d'avant l'investiture. D'ailleurs, il paraît que les T-shirts sont en soldes au Barack Obama Store à Washington.

dimanche 11 janvier 2009

Pour un "Secretary of the Arts" ?

Alors que notre propre ministère de la Culture fêtera son cinquantième anniversaire en février prochain, Quincy Jones a, sans nécessairement le vouloir, commencé un mouvement pour la création d'un "Secretary of the Arts" aux Etats-Unis.

Lors d'une interview accordée à Soundcheck en novembre dernier, Jones a en effet annoncé que sa "prochaine conversation avec le Président élu Barack Obama serait pour le supplier de nommer un "secretary of the arts". Jaime Austria, violoncelliste pour l'Opéra de New York et l'Orchestre de l'American Ballet Theatre, a sauté sur l'occasion pour créer une pétition en ligne, qui totalise aujourd'hui plus de 44 000 signatures. Pas tant que ça si on considère la population américaine. Austria devrait peut-être considérer de mettre sa pétition sur facebook.

Enfin quoiqu'il en soit, cette histoire m'aura permis de réaliser que non, les Etats-Unis n'ont pas d'équivalent à notre ministère de la culture. Ils ont en revanche le National Endowment for the Arts, une agence publique, créée par décision du Congrès en 1965 et dédiée au support des arts sous toutes leurs formes. Mais, bien qu'indépendant, le NEA dépend beaucoup des subsides du gouvernement, et ceux-ci ont apparemment considérablement baissé depuis 1994 et représentent aujourd'hui à peu près 144 millions de dollars, soit environ 50 cents par Américain.

La bonne nouvelle, c'est qu'Obama, s'il ne s'est pas prononcé sur la création d'un poste de Secrétaire des Arts, est néanmoins un grand supporter de l'éducation artistique, et envisage d'augmenter ces subventions, ainsi que celles du National Endowment for the Humanities et de l'Institute of Museum and Library Services. Affaire à suivre, donc.

mercredi 24 décembre 2008

Et pendant ce temps, à Washington...

Barack Obama doit entrer en fonction dans un peu moins d'un mois, alors autant dire qu'il se démène pour nommer ses équipes.

La dernière en date ? Son équipe "verte", qu'il a présentée le 14 décembre dernier. "Cette fois-ci, ce sera différent, a-t-il promis à la conférence de presse. Nous ne pouvons pas échouer". Les Etats-Unis ont souvent été les cancres en matière de protection de l'environnement, mais le nouveau président entend bien changer la donne. "L'Amérique ne va pas seulement prendre la direction des négociations. Comme nous le faisons depuis toujours, nous allons prendre les devant en termes d'innovation et de découverte, à travers un dur travail et un but commun".

Tout un programme, auquel va s'atteler son cabinet consacré à l'énergie et l'environnement :
- Dr Steven Chu, Secrétaire à l'Energie (et accessoirement lauréat du prix Nobel de physique en 1997, et actuel directeur du laboratoire de recherche de l'université de Berkeley, l'un des plus pointus syr les questions d'énergie)
- Lisa Jackson, Administratrice de l'agence pour la protection environnementale (Ingénieure spécialiste du traitement de l'eau er des déchets, elle dirige actuellement le cabinet du gouverneur du New Jersey,après avoir fait ses preuves dans diverses agences environnementales du New Jersey et de New York)
- Nancy Stutley, Présidente du Comite de la qualité environnementale (et actuellement en charge de l'énergie et de l'environnement pour la ville de Los Angeles)
- Carol Browner, assistante du Président pour l'énergie et le changement climatique (certains rêvaient de voir Al Gore à ce poste, mais ce dernier n'était pas candidat. Browner est, à défaut, une de ses protégées : elle faisait partie de son équipe sénatoriale avant de le suivre au sein du gouvernement Clinton, où elle a rejoint l'agence pour la protection de l'environnement)

Alors, ça ne vous aura peut-être pas échappé : 1 asiatique et 3 femmes. Car, comme l'a titré le Courrier International, "Obama donne des couleurs à la Maison-Blanche". Parmi les quinze ministres et conseillers de la future équipe gouvernementale déjà nommés par le nouveau président figurent sept Blancs, quatre femmes, trois Africains-Américains, deux Asiatiques et un Latino".

Il faut dire que le futur président a un vivier sans fond de candidats : le site Internet créé pour informer sur la transition a reçu quelques 331 000 candidatures pour les 3 000 postes à pourvoir.

"Les représentants des diverses communautés expriment cependant la crainte que les nominations d'Obama reflètent moins la diversité du pays qu'ils ne l'avaient espéré. "Nous sommes inquiets de voir rapidement partir les postes clés alors que peu de Latinos sont nommés au cabinet", déplore Brent Wilkes, le directeur de la Ligue des citoyens latino-américains unis."

Et chacun y va de son commentaire et de ses conseils avisés. Ainsi, une coalition des associations nationales de femmes a créé un "wiki", où les femmes peuvent diffuser les noms de candidates prometteuses pour les postes qui figurent dans le "Plum Book", la liste des affectations décidées par le président. Le service de liaison des femmes de l'équipe de transition d'Obama est alerté par un courriel chaque fois que le wiki est modifié, indique Kim Gandy, la présidente de la National Organization for Women. Et les femmes ne sont pas les dernières à s'organiser. Le Gay & Lesbian Leadership Institute a lancé son propre "projet de nomination présidentielles" dès janvier 2008. A ce jour, 1400 candidatures ont été examinées, afin "d'informer le gouvernement qu'il y a des milliers de gens désireux de travailler à son service, dont la plupart sont très qualifiés", précise le porte-parole, Denis Dison.

A l'heure actuelle, 6 des 21 membres de son équipe ne sont pas des hommes blancs. "Aussi paradoxal que cela puisse paraître, Obama sera bien en peine de faire mieux que Bush en matière de nominations", estime Wynton Hall, un chercheur invité à la très conservatrice Hoover Institution.