jeudi 5 février 2009

Barack Obama "screwed up", mais pas que...

Barack Obama impose ses conditions aux entreprises qui veulent recevoir une aide publique. Selon le New York Times, le salaire annuel de leurs dirigeants sera plafonné à 500 000 dollars, et ne pourra pas être complété par une part variable. En France, Nicolas Sarkozy avait demandé aux dirigeants des banques aidées de renoncer à leurs bonus, sans toucher néanmoins à leur rémunération fixe.

Le président Barack Obama avait réagi la semaine dernière avec vigueur à l'annonce que la banque d'affaires Merrill Lynch avait versé en fin d'année pour 4 milliards de dollars de primes à ses cadres. Un bonus donné en dépit des pertes gigantesques qui l'avaient contrainte à accepter son absorption par sa concurrente Bank of America.

"Ce qui scandalise les gens, à juste titre, c'est qu'on récompense des dirigeants pour leur échec, surtout quand c'est le contribuable qui subventionne la récompense", a dit Barack Obama. "La rémunération des hauts responsables d'entreprises qui reçoivent une aide extraordinaire de la part du contribuable américain sera limitée à 500.000 dollars, ce qui ne représente qu'une fraction des salaires dont nous avons entendu parler récemment", a-t-il dit.

Par ailleurs, Barack Obama a également indiqué que le Trésor annoncerait la semaine prochaine une nouvelle stratégie pour relancer le système financier et faire à nouveau circuler le crédit.

Au même moment, le Président américain fait la une pour son surprenant aveu : "I screwed up". En français : "J'ai merdé/foiré/cafouillé" selon les différentes traductions des médias français.

Barack Obama ne s'est pas embarrassé des convenances pour commenter, mardi, les retraits de son secrétaire à la Santé, Tom Daschle, et de Nancy Killefer, chargée de veiller au bon fonctionnement des programmes fédéraux et des dépenses. Tous deux ont récemment été aux prises avec le fisc américain. Tom Daschle s'est ainsi vu réclamer 100 000 dollars d'arriérés d'impôts. Il s'en est acquitté il y a quelques semaines seulement. Sa confirmation au poste de secrétaire d'Etat par le Sénat n'était pas forcément compromise, mais il a préféré renoncer, ne pouvant plus espérer « la totale confiance du Congrès et des Américains ».

Bon plan communication. Les médias sont tellement focalisés sur la formule utilisée que le fond du problème est à peine abordé. Quant à la formule, Christine Kervellant, directrice adjointe de la rédaction de l'Express rappelle qu'elle avait déjà été employée par un politicien américain, et à une époque pas très lointaine qui plus est. Alors, par qui ?

"Vous n'allez pas le croire: John McCain ! Oui, le concurrent malheureux d’Obama ! Parce qu’il avait raté un "Late show", une émission politique avec David Letterman (motif: suspension de campagne consécutive au déclenchement de la crise économique), il s’était excusé en direct, à la télévision, par un «Sorry… I screwed up». Et l'Histoire n’a rien retenu! Comme souvent, les pionniers sont bien mal récompensés."


Sources : Rue89, NouvelObs, Blog de C. Kerdellant

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