jeudi 12 février 2009
Telepathe - Dance Mother
Label : Iamsound/V2-Cooperative Music
Genre : electro, rock, pop
Date de sortie : 26 janvier 2009
Production : David Sitek
Patrie du hip-hop, plaque tournante de l'afrobeat, carrefour du rock alternatif et de la folk urbaine, Brooklyn commence aussi à se spécialiser dans l'électro-rock teintée de tout ce que vous voulez, en témoignent Yeasayers ou Gang Gang Dance. Quelque part dans ce coin, entre primitivisme et technologie (au choix), il faudra dorénavant compter avec Telepathe (prononcer telepaTHY), formé de Busy Gangnes et Melissa Livaudais.
Le duo féminin a, comme de nombreux groupes adeptes du DIY à l'âge de la musique 2.0, creusé son trou sur Internet, en créant un buzz avec leur single naïf et funky "Chromes On It" qui, bien qu'efficace, n'est pas vraiment le sommet du subséquent album, Dance Mother, heureusement.
A l'instar de leurs voisins de GGD (mais en sacrement plus accessible), les deux gamines (on dit ça, on n'en sait rien, on se base sur leur look fluo-kid) mêlent à leur electro-pop des touches de musique world (rythmes et chants aux sonorités ethniques, comme dans "Lights Go Down", qui réussit le tour de force de conjurer en même temps les nappes synthétiques glacées de Goldfrapp) ou de hip-hop destructuré. On passe de l'electro vigoureuse et réjouissante de "So Fine" à l'émotion étrange de "In Your Line" en un battement de coeur et sans se sentir désorienté. C'est qu'à la prod opère un petit génie : le TV On The Radio David Sitek, qui rate rarement son coup (exception qui confirme la règle: Scarlett Johansson).
D'un coup de baguette magique, Sitek a harmonisé le tout, transformant les blips synthétiques en pop à l'état pure (enfin pop avant-gardiste, qu'on soit bien d'accord), conservant juste assez de dissonances pour éviter de tomber dans le sirupeux. Il reste cependant quelques ratés, comme le martial et dramatique "Trilogy", qui semble s'égarer légèrement entre violons enjoués et basse dubstep (et 7 min, c'est long, ceux qui ont tenté le speed dating vous le confirmeront).
Sans compter qu'il y a aussi pas mal de hype derrière tout ça : les deux Brooklinites (maintenant que je connais le nom qui désigne les habitants de Brooklyn, je risque d'en abuser) partagent le label de Little Boots et le merchandising designer de Simian Mobile Disco. Mais ça n'empêche, Gangnes et Livaudais sont certainement capable du meilleur, et si tout va bien, ce dernier devrait pointer son nez dès leur prochain album. Je ne sais pas si leur coup d'essai a fait danser leurs mamans, mais je suis prête à parier que ça fonctionnera avec vous.
Lire la chronique de Gang Gang Dance
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