jeudi 16 octobre 2008

The Chelsea Hotel

Réputé dans le monde entier, le Chelsea Hotel est une véritable institution new-yorkaise.

Construit comme un luxueux immeuble de résidence coopérative pour artistes en 1883, et ouvert l'année d'après, le Chelsea Hotel perdra très vite ce statut. Le bâtiment fût vendu et établi en hôtel conventionnel dès 1905, hôtel qui devait quand même voire passer Sarah Bernhardt (qui, paraît-il, dormait dans un cercueil) ou Mark Twain. La légende du Chelsea Hotel devait naître rapidement, et la renommée et le talents de ses nombreux invités et résidents, ainsi que leurs innombrables frasques devaient permettre au lieu de conserver son aura de sulfureuse créativité.

Aujourd'hui encore, quelques artistes privilégiés continuent d'y vivre, alors même que la grande majorité des visiteurs sont des touristes à la recherche d'un New York en voie de disparition.

Les nombreuses toiles parant la somptueuse cage d'escaliers, et d'ailleurs chaque pan de mur dans toute la batisse, sont autant de témoignages des artistes ayant un jour posé leurs bagages au Chelsea Hotel. Il y a également les plaques commémoratives ornant la façade de l'immeuble, mais c'est tout de suite plus conventionnel.



Au fil des ans, le Chelsea Hotel a ainsi vu passer Bob Dylan, qui en trois ans de vie au Chelsea, y composa de nombreuses chansons, dont Sad Eyes Lady of the Lowlands, le beat-poète Allen Ginsberg et son éternel acolyte Jack Kerouac, le troisième mousquetaire William Burroughs y ayant pour sa part écrit son splendide Festin Nu. Au rayon musique, l'hôtel a également accueilli sur des périodes plus ou moins longues, Jimi Hendrix, le Grateful Dead, Leonard Cohen, qui immortalisa son séjour et sa rencontre buccale avec Janis Joplin en y composant Chelsea Hotel No 2, Patti Smith, Iggy Pop ou Dee Dee Ramone. Madonna, enfin, y séjourna au début des années 80, et y revint quelques temps plus tard pour les photos de son sulfureux best-seller Sex, prises dans la chambre 822. Plus récemment, Ryan Adams (à ne pas confondre avec Bryan Adams), Rufus Wainwright, Keren Ann, ou Marianne Faithfull sont également venus chercher l'inspiration au Chelsea. Le rayon littérature n'est pas moins imposant puisque outre la trinité beat pré-citée, le Chelsea Hotel a vu Arthur C. Clarke écrire son 2001 : l'Odyssée de l'Espace. Citons encore Arthur Miller (pré- et post-Marylin), les artistes Jasper Johns et Julian Schnabel, ainsi qu'un bon nombre des stars warholiennes, Nico et Edie Sedgwick en tête, dont certaines apparaissent dans son film Chelsea Girl, ou Abel Ferrara.

Certains y trouvèrent la mort, à l'instar de l'écrivain Dylan Thomas (1953), qui devait s'y écrouler après avoir abusé du whisky (18, paraît-il) à la White Horse Tavern, ou Nancy Spungen (1978), poignardée à mort par son Sid Vicious de boyfriend (encore que ce point n'est pas tout à fait établi, celui-ci s'étant suicidé quelques mois plus tard).

Quant à moi, c'est de la chambre de Janis Joplin (ou tout du moins d'une partie, les luxueuses suites ayant depuis longtemps été transformées en studios) que j'ai pu apprécier l'ambiance du lieu.




La playlist du Chelsea Hotel :

- Bob Dylan - Sad Eyed Lady of the Lowlands
- Jefferson Airplane - Third Week in the Chelsea
- Leonard Cohen - Chelsea Hotel No 2
- Nico - Chelsea Girls
- Joni Mitchell - Chelsea Morning
- Keren Ann - Chelsea Burns
- Ryan Adams - Hotel Chelsea Nights
- Jeffrey Lewis - The Chelsea Hotel Oral Sex Song


Update 28 octobre

On notera que l'écrivain Ed Hamilton, contributeur du blog sur le Chelsea Hotel depuis que ce dernier existe et auteur de mon actuel livre de chevet, Legends of the Chelsea Hotel - Living with Artists and Outlaws of New York's Rebel Mecca, y vit encore.

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