Bon, ce blog est franchement partisan, mais quelque part ce n'est pas une raison pour ne pas relayer les avis divergents. Pas nécessairement les pro-McCain - ce serait pousser le bouchon un peu trop loin, Maurice - mais les opinions de personnalités de gauche qui ne croient pas pour autant en Obama. Parce qu'il y en a, et que leurs coups de gueule pourraient très bien faire pencher la balance.
Ainsi, Alexander Cockburn, l'un des chroniqueurs vedettes de la presse progressiste américaine (l'homme écrit pour The Nation), s'est-il récemment enflammé contre le candidat démocrate dans sa colonne Beat the Devil. L'article a été repris dans le Courrier International et sa lecture donne sans aucun doute à réfléchir.
Son premier argument concerne les velléités militaires de Barack Obama, concernant l'Afghanistan, mais aussi le Pakistan, l'Iran, le terrorisme où qu'il se cache. Il souligne que Biden, co-listier d'Obama, est un "porte-étendard usé de l'intransigeance israélienne et de l'hystérie propre à l'époque de la Guerre froide, [qui] pousse des aboiements stridents sur le fait que le "courage" du nouveau gouvernement sera mis à l'épreuve au cours de ses six premiers mois d'existence par les Russes et leurs sbires". En bref, Cockburn craint une puissante affirmation de l'impérialisme américain.
Et de préciser que, "à gauche, les défenseurs d'Obama se rassurent à l'idée qu'il "fallait qu'il dise ça pour être élu". C'est faux. Après huit ans de Bush, les Américains sont prêts à réévaluer le rôle impérial de leur pays. Obama préfère ignorer cette occasion". Cette petite pique n'a pas été sans me rappeler que j'avais moi-même utilisé cet argument pour expliquer (excuser) les plans d'Obama concernant l'Afghanistan...
"La campagne d'Obama a été la négation de presque tous les principes de la gauche, sans même un bêlement de protestation des progressistes qui pourraient lui demander des comptes. Les Michael Moore de ce monde se taisent. Obama a fait allégeance aux banquiers et à Wall Street, aux compagnies pétrolières, à l'industrie du charbon, au lobby du nucléaire, aux grands groupes agroalimentaires. Il n'a pas craint d'offenser la gauche et s'est montré constant dans sa volonté d'apaiser les puissants."
Damned. Là encore, Cockburn touche une corde sensible. Voilà qui vient contredire la plupart des arguments pro-Obama qu'on entend ces jours-ci dans les discussions politiques pré-électorales. Alors, qui a tort ? Qui a raison ? Les gens seraient-ils tout simplement aveugles ? Ou ferment-ils les yeux de leur plein gré ? En ce qui me concerne, j'assume mon ignorance et vais de ce pas suivre les conseils de Cockburn.
"Alors, non, nous ne vivons pas un moment formidable ou libérateur de la politique américaine. Si vous voulez vous faire une idée de ce qui pourrait être effectivement passionnant, allez voir le site de la campagne [du ticket indépendant de gauche] Ralph Nader et Matt Gonzalez, et lisez leur programme sur la participation et l'initiative populaire. Ou consultez les éléments du programme de Bob Barr, candidat du Parti libertarien [partisan d'un laisser-faire extrême dans les domaines économique et social], sur la politique étrangère et les droits constitutionnels".
Ca laisse pensif.
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