jeudi 30 octobre 2008

Guy Oseary's "Madonna: Confessions" Signature Party @ DUMBO

Vendredi dernier avait lieu une séance de dédicace du livre Madonna: Confessions par le photographe de sa tournée, Guy Oseary.

Personnellement, j'y suis arrivée par hasard, à la recherche du New York Photo Festival, qui avait en fait eu lieu au mois de mai. Il s'agissait cette fois de la projection du film The Future of Contemporary Photography: The New York Photo Festival 2008 (et je l'aurais su si j'avais pris la peine de lire l'invitation correctement, ce que bien évidemment je n'ai pas fait). Bref, l'événement étant traditionnellement organisé par la superbe librairie The Powerhouse Arena, c'est là que j'ai finalement échoué.

La présence d'un bar m'a mis la puce à l'oreille. Quelque chose se tramait. Ajoutez à cela d'immenses photos de Madonna prises lors de sa tournée 2006, et un DJ qui mixe les tubes (et ils sont nombreux) de la Material Girl à tout va, et vous ferez comme moi le calcul : il s'agissait donc de la séance de dédicace de Guy Oseary, qui a suivi la madone sur les plus de 50 dates qu'elle a assurée lors du Confessions Tour.

Bon, de vous à moi, je ne suis pas une grande fan de Madonna. Gamine, comme tout le monde, j'ai dansé sur Holiday ou Papa Don't Preach, et j'apprécie encore d'écouter ce qu'il conviendra d'appeler les early Madonna. Mais toute une soirée, le son poussé au maximum ? Sans l'open bar, et malgré la qualité incontestable de l'éventail de livres proposé par la boutique, je n'aurais sans doute pas tenu 15 minutes.

Le livre d'Oseary en lui-même me semble présenter peu d'intérêt pour un non-fan. Pas que les photos ne soient pas esthétiques - la mise en page en revanche est d'un goût douteux. Mais surtout, pfff, à part révéler ce que tous les magazines du monde nous ont appris depuis longtemps (oui, elle est bien conservée ; oui, elle peut se permettre de se trimballer en short à paillettes, ce qui ne l'empêche pas d'être vaguement ridicule), ben c'est juste bof. Ce qui n'a pas empêché une foule bigarrée de faire la queue pour son exemplaire estampillé de la signature de l'artiste.

Allez comprendre. J'en ai quand même profité pour faire quelques acquisitions non-related to Madonna, dont le très intéressant Legends of the Chelsea Hotel d'Ed Hamilton.

Ah oui, et pour les non-initiés, DUMBO signifie Down Under the Manhattan Bridge Overpass et est un quartier arty de Brooklyn.

mercredi 29 octobre 2008

Interview REESE


Bon ben c'est très bien tout ça me direz-vous, mais c'est qui ça, REESE ??

Encore passablement inconnu sous nos latitudes, REESE est un quatuor new-yorkais qui, en 5 albums et de nombreux concerts, s'est fait sa petite place au soleil de ce côté-ci de l'Atlantique, où le groupe a notamment joué en première partie de Common ou remplacé Ben Folds.

REESE, c'est le chanteur Reese "Come On", qui s'occupe de tout ce qui implique les cordes vocales, accompagné de ses acolytes Mike B "The Mack" aux guitares, Shyn Digg "Interplanetary Brotha" à la basse et Courtney Williams "C-Will" aux percus.

Il paraît que REESE fait du rock. Que REESE fait du rap. Que REESE fait du funk. C'est en tout cas ce que dit le dossier de presse. Et l'écoute de leur dernier opus, New Fire : Pain B4 Pleasure (sorti à l'été 2007 chez Exile Records) vient en effet confirmer cela. Enfin, tout est relatif, c'est quand même très rock, il faut bien l'avouer.

Un rock à l'ancienne, sans aucune influence électro, loin des tendances actuelles du genre donc, mais qui n'est pas sans rappeler un certain Lenny Kravitz (mais le physique de Reese y est sans doute aussi pour quelque chose), mâtiné d'Audioslave. Un peu de Jimi Hendrix aussi sans doute, influence pleinement revendiquée avec la reprise de Hey Joe. Les guitares tiennent donc une place prépondérante, et exultent dans la plupart des titres, dont le single ll:Aah:ll:Yeah:ll, choisi comme hymne par les Knicks de NY ou les Chicago Bears. Comme tout rockeur digne de ce nom, Reese excelle aussi dans la ballade romantique, qu'il s'agisse de I Cant' Breathe ou de Lil Miss Golden Girl, aux envolées de violon lyriques, et dans lesquelles la voix de Reese se fait caressante comme la brise. On croirait entendre Seal. De quoi ravir le coeur des jeunes filles.

Fort de ses multiples influences, le groupe sait aussi saupoudrer son rock d'accents hip hop (serait-ce Reese en train de rapper que l'on entend sur War ?), soul, gospel (I'm Looking Up) ou reggae. D'ailleurs, il convient de souligner ici la présence du légendaire Wailer Gary "Nesta" Pine sur la reprise de Bob Marley War. Un featuring bien prestigieux, d'autant que Pine se fend souvent d'une petite montée sur scène lors des lives de REESE.



New Fire : Pain B4 Pleasure est disponible en téléchargement sur iTunes ou ici, ou en CD sur CD Baby ou sur Exile Store.

mardi 28 octobre 2008

... mais tout le monde n'est pas d'accord

Bon, ce blog est franchement partisan, mais quelque part ce n'est pas une raison pour ne pas relayer les avis divergents. Pas nécessairement les pro-McCain - ce serait pousser le bouchon un peu trop loin, Maurice - mais les opinions de personnalités de gauche qui ne croient pas pour autant en Obama. Parce qu'il y en a, et que leurs coups de gueule pourraient très bien faire pencher la balance.

Ainsi, Alexander Cockburn, l'un des chroniqueurs vedettes de la presse progressiste américaine (l'homme écrit pour The Nation), s'est-il récemment enflammé contre le candidat démocrate dans sa colonne Beat the Devil. L'article a été repris dans le Courrier International et sa lecture donne sans aucun doute à réfléchir.

Son premier argument concerne les velléités militaires de Barack Obama, concernant l'Afghanistan, mais aussi le Pakistan, l'Iran, le terrorisme où qu'il se cache. Il souligne que Biden, co-listier d'Obama, est un "porte-étendard usé de l'intransigeance israélienne et de l'hystérie propre à l'époque de la Guerre froide, [qui] pousse des aboiements stridents sur le fait que le "courage" du nouveau gouvernement sera mis à l'épreuve au cours de ses six premiers mois d'existence par les Russes et leurs sbires". En bref, Cockburn craint une puissante affirmation de l'impérialisme américain.

Et de préciser que, "à gauche, les défenseurs d'Obama se rassurent à l'idée qu'il "fallait qu'il dise ça pour être élu". C'est faux. Après huit ans de Bush, les Américains sont prêts à réévaluer le rôle impérial de leur pays. Obama préfère ignorer cette occasion". Cette petite pique n'a pas été sans me rappeler que j'avais moi-même utilisé cet argument pour expliquer (excuser) les plans d'Obama concernant l'Afghanistan...

"La campagne d'Obama a été la négation de presque tous les principes de la gauche, sans même un bêlement de protestation des progressistes qui pourraient lui demander des comptes. Les Michael Moore de ce monde se taisent. Obama a fait allégeance aux banquiers et à Wall Street, aux compagnies pétrolières, à l'industrie du charbon, au lobby du nucléaire, aux grands groupes agroalimentaires. Il n'a pas craint d'offenser la gauche et s'est montré constant dans sa volonté d'apaiser les puissants."

Damned. Là encore, Cockburn touche une corde sensible. Voilà qui vient contredire la plupart des arguments pro-Obama qu'on entend ces jours-ci dans les discussions politiques pré-électorales. Alors, qui a tort ? Qui a raison ? Les gens seraient-ils tout simplement aveugles ? Ou ferment-ils les yeux de leur plein gré ? En ce qui me concerne, j'assume mon ignorance et vais de ce pas suivre les conseils de Cockburn.

"Alors, non, nous ne vivons pas un moment formidable ou libérateur de la politique américaine. Si vous voulez vous faire une idée de ce qui pourrait être effectivement passionnant, allez voir le site de la campagne [du ticket indépendant de gauche] Ralph Nader et Matt Gonzalez, et lisez leur programme sur la participation et l'initiative populaire. Ou consultez les éléments du programme de Bob Barr, candidat du Parti libertarien [partisan d'un laisser-faire extrême dans les domaines économique et social], sur la politique étrangère et les droits constitutionnels".

Ca laisse pensif.

Obama is the solution !...

Les élections approchent à grands pas, et la tension monte d'un cran. Les candidats multiplient meetings et apparitions télévisées, et tout un chacun appelle au vote, les associations, à l'instar de MoveOn.org et de son effrayant faux JT (voir post du 27 octobre), comme les particuliers.
C'est le cas du photographe et réalisateur Kristian Ranker et de sa productrice et éditrice Nicole Means. Dans les rues de NYC, de Brooklyn à Chelsea, en passant par Wall Street et Harlem, ils ont donné la parole aux "vrais gens", supporters d'Obama.

lundi 27 octobre 2008

Et si une seule voix faisait toute la différence...?

Moins il y a d'enjeux dans les élections, plus le taux d'abstention grimpe. On ne peut guère dire que les prochaines élections présidentielles américaines soient sans enjeu, bien au contraire, mais l'association pro-démocrate MoveOn.org a décidé de ne pas prendre de risques et d'appeler au vote en réalisant cette petite vidéo hyper réaliste. Pour un peu, on croirait voir un docu-fiction d'anticipation : que se passera-t-il si le réchauffement climatique se poursuit de la sorte, que se passera-t-il si UNE personne ne va pas voter pour Obama le 4 novembre ? La réponse ci-dessous.



Effrayant.

"Les scrutins présidentiels sont toujours serrés aux Etats-Unis, mais cette fois, la nation est sous le choc après que John McCain a vaincu Barack Obama... d'une petite voix", commente le présentateur de CNNBC, mélange fictif de CNN et NBC.

Un choc qui s'est vite transformé en rage dirigée contre l'abstentionniste de trop, celui qui a fait pencher la balance dans le camp républicain: vous, l'internaute en train de visionner cette vidéo.

Manifestations nationales, noms d'oiseaux, réactions internationales, demandes d'excuses publiques, du côté des pro-Obama dépités. Remerciements du côté des républicains, dont George W. Bush dont le "Je vous remercie pour le service que vous nous avez rendu aux Etats-Unis" est joyeusement détourné. Et Fox News d'ajouter: "Voilà un patriote!"

La vidéo, conclue par un limpide "Vote Obama", débouche sur une page dans laquelle l'internaute est invité à envoyer ce plaidoyer à ses amis. Décidément, le camp Obama maîtrise l'outil...
(extrait de L'Express.fr" du 24 octobre 2008)

dimanche 26 octobre 2008

Little Jackie's CMJ Showcase @ Bowery Ballroom

Vous ne connaissez peut-être pas Little Jackie. Mais vous avez peut-être déjà entendu leur chanson "28 Butts", qui tourne sur Nova depuis quelques mois déjà. L'album n'étant pas encore sorti en France, je n'avais pour ma part guère eu l'occasion d'en entendre plus.

A en croire leurs pages myspace et facebook, Little Jackie est un duo originaire de Brooklyn, composé de la charmante Imani Coppola (visiblement aucun rapport avec les autres Coppola, artistes de leur état) et du non moins charmant Adam Pallin (ouf, à un "l" près, Adam aurait pu énormément pâtir de son patronyme ces derniers temps). Imani compose et chante, et Adam programme et co-écrit. Oui, mais quoi ?

Eh bien un savant mélange de R&B old school et de pop acidulée, parsemé de touches de hip-hop et de soul. Le résultat, The Stoop, sorti à l'été 2008 chez S-Curve Records, est plus que convainquant, d'autant que la belle n'a vraiment, mais alors vraiment pas, la langue dans sa poche, que ce soit quand il s'agit d'écrire ses chansons ou d'assurer le spectacle sur scène. Little Jackie ne devrait donc par tarder à faire parler d'eux.

La bio de Little Jackie précise que Coppola, n'en n'est pas à ses premières armes. En fait, il y a une dizaine d'année, elle signait chez Columbia Records et, porté par le gonflé "Legend of a Cowgirl", l'opus Chubacabra se faisait une bonne place en radio et sur MTV. Pallin, quant à lui, a grandi à Boston en écoutant du hip-hop. Il a travaillé sur des projets pour le crooner gallois Tom Jones (copain de label) et pour l'American Idol (qui n'a pas traversé l'Atlantique) Elliot Yamin.

Sur scène, Little Jackie se compose de 7 personnes : Coppola et Pallin, bien sûr, mais aussi un clavier, un batteur, un bassiste et deux choristes. Et le show vaut réellement le détour. Coppola chante, danse, blague, provoque, joue du violon, de la guitare, occupe l'espace avec brio et une énergie plus que communicative, tout particulièrement quand il s'agit de soutenir Obama, dont le nom est scandé à plusieurs reprises par le public. Hier soir, les partisans de McCain étaient soit chez eux, soit muets.

Des images du live devraient suivre, si James le photographe tient parole et m'envoie les siennes (petit problème de batterie en ce qui me concerne, la prévoyance et l'organisation n'étant pas mes qualités premières). Special dedication to James : it was nice talking to you and pleaaaaaaase do send me some photos !

Update 28 octobre

Thanks to James Schriebl, quelques photos du concert au Bowery Ballroom.


© James H Schriebl

Thanks a lot James, I'll let you know as soon as there's an english version of the blog... Then you'll be able to say whether it's good stuff or not :D !!!

samedi 25 octobre 2008

Frightening Prospect Project

Parce que Sarah Palin représente un danger pour le peuple américain, pour ne pas dire pour le monde entier (et c'est même pas moi qui le dit, ce sont Jenny, l'artiste derrière ce stupéfiant portrait de la dame, et ..., son acolyte que même après avoir visité leur site web FRIGHTENINGPROSPECT.COM, on sait pas vraiment s'il existe vraiment ou si c'est du flan). Parce que pour beaucoup, John McCain n'a aucune chance de finir son mandat s'il est élu (certains cyniques se demandent même s'il est en mesure de survivre au choc d'une éventuelle victoire). Parce que.

En somme, parce que c'était visiblement nécessaire, frighteningprospect.com a engagé une campagne de sensibilisation anti-Palin. La méthode est simple : vous téléchargez le visuel ici, l'imprimez, fabriquez votre colle comme indiqué ici, et collez à tout va.


Au final, ça donne quelque chose comme ça :
On en voit à tous les coins de rue à New York, recouvrant les affiches de concerts, les publicités, les murs. La fine équipe de Frightening Prospect a visiblement bien réussi son coup, certains adeptes ayant visiblement passé la nuit à encoller des affiches. La preuve en image sur leur site, qui regroupe des photos prises un peu partout aux Etats-Unis.


Et puis parce qu'on ne s'en lasse pas, une petite piqûre de rappel sur madame le gouverneur d'Alaska.


Et puis une autre, parce que ça vaut le coup.


Facebookiens, facebookiennes, vous pouvez soutenir le projet en rejoignant le groupe ici.

vendredi 24 octobre 2008

Soirée Stones Throw @ Gallery Bar

Mercredi s'est tenue une grande soirée Stones Throw au trendy et artsy Gallery Bar, dans le edgy Lower East Side, ex-quartier de crackheads devenu très à la mode depuis le début des années 2000.

Le légendaire label de hip hop californien avait vu les choses en grand puisque Madlib, Peanut Butter Wolf, Egon, James Pants ou encore Arabian Prince étaient présents. La soirée était gratuite, il suffisait de RSVP. Ce qu'ont visiblement fait tous les fans new -yorkais du label. Résultat, une queue qui courait sur tout un bloc, et un videur nous enjoignant à rentrer chez nous (et là, on a quand même un peu envie de lui dire que soit, les chances d'entrer peuvent être minimes, mais de là à rentrer chez nous, come on, this is New York, je suis sûre qu'il y avait des dizaines d'autres choses à faire, et dans un périmètre restreint).

Enfin bref, sur ce passe Egon. J'adorerais vous dire que notre petite conversation avec lui nous a permis d'entrer plus vite. Mon histoire en serait forcément plus excitante. Mais bon, même s'il a effectivement avancé qu'il allait voir ce qu'il pouvait faire, étant donné qu'on avait fait tout ce chemin depuis la France (nul besoin de lui préciser que nous n'étions pas exactement venus DE France POUR la soirée), au final notre petit groupe n'a pu entrer que parce que les filles y étaient en majorité (eh oui, les soirées hip hop, les seules de NYC où la gente féminine est en minorité).

Cela dit, pour ma part, c'est sans rancune avec Egon, celui-ci ayant avoué une adoration pour Paris (bon, il n'est pas le seul) et pour... l'Alsace (et ça, c'est bien la première fois que je l'entends). Il se souvient avec beaucoup d'émotion des nombreuses soirées passées à Strasbourg, à mixer dans un club dont il a en revanche oublié le nom, invité par un passionné de funk dont il a également oublié le nom. Aaaah ces artistes, aucune mémoire !

Pour en revenir à la soirée, à laquelle on a donc fini par accéder... Pffff. Wouaaahou. Quand on réunit Madlib, PB Wolf, Egon et les autres dans un même endroit, c'est forcément l'extase pour nos petites oreilles. Nos gaillards ont enchaîné les mix, faisant danser les heureux élus jusqu'à une heure avancée de la nuit, sur des beats old school électrisants.



Peanut Butter Wolf a socialisé avec à peu près tout le monde, exhibant un chapeau de toute beauté :



Et pour avoir un aperçu de l'ambiance, en musique, c'est là en dessous. On ne voit absolument rien, alors vous pouvez complètement fermer les yeux et juste imaginer que vous y étiez.





Quant au lieu, baigné d'une lueur rouge par les oeuvres d'art lumineuses alignées sur les murs (magnifiques, mais pas terrible pour les photos et les vidéos, donc), il est splendide. Comme son nom l'indique, le Gallery Bar fait à la fois office de bar et de galerie, et doit prochainement exposer des oeuvres du photographe Michael M. Koehler.

Retrouver les artistes Stones Throw sur MySpace :
- Madlib
- Peanut Butter Wolf
- James Pants
- Arabian Prince

mercredi 22 octobre 2008

Obama Rocks !!!

Alors, évidemment, ça va être compliqué d'établir un panorama complet des célébrités ayant officiellement apporté leur soutien au candidat démocrate, tellement elles sont nombreuses. Forcément, le capital sympathie d'Obama s'en voit d'autant renforcé qu'il ne perd jamais une occasion de s'afficher aux côtés des stars multiplatinées.

Ainsi lors de la convention démocrate à Denver en août dernier, une pléthore d’artistes et groupes avaient répondu présent en venant donner des concerts de soutien. Des rappeurs célèbres, des groupes de rock indé, des DJ’s : Jennifer Lopez, Moby, Rage Against The Machine, Kanye West, Nas, Murs et Nelly, Randy Newman, Irma Thomas, Black Eyes Peas, Fall Out Boy, Death Cab For Cutie, Chris Daughtry, Cold War Kids, Dave Matthews Band, Surgarland, Sheryl Crow, Jakob Dylan, Pharrell Williams, N.E.R.D., Mariah Carey, Nick Cannon, Everclear, Flobots, James Taylor, Ani DiFranco, Idina Menzel, Clap Your Hand Say Yeah et Nada Surf.

Musicalement parlant, du bon et du moins bon, mais j'imagine que dans la situation du sénateur de l'Illinois, on peut difficilement faire la fine bouche et sélectionner ses soutiens en fonction de ses goûts musicaux, qu'il a d'ailleurs étalés dans le magazine Rolling Stone, qui, avec 2 couv' consacrées à Barack Obama, fait clairement campagne à ses côtés (on comprendra que le démocrate est en effet plus séduisant et photogénique que son adversaire). Dans les interviews allant de pair, Obama y dévoilait donc le contenu de son iPod : Dylan, Rolling Stones, Howlin' Wolf, Jay-Z (petite parenthèse name-dropping, Jay-Z est son ami, pas juste un nom dans son iPod), Stevie Wonder, Earth Wind & Fire...

Le sénateur de l'Illinois fait d'ailleurs à nouveau la couverture du prestigieux magazine, affichant un sourire éclatant et plein d'assurance. A l'intérieur, il y discute des (nombreuses) erreurs (échecs ?) de Georges W. Bush, de son adversaire John McCain, ainsi de ce qu'il a appris de Bill Clinton. Le site web du magazine est par ailleurs assez édifiant. On y trouve ainsi une sympathique vidéo sur McCain :

Quant à la section politique, elle ne saurait être plus pro-Obama, et offre de nombreuses informations "légèrement" orientées.

La France n'est pas en reste puisque Barack, y a également fait la une d'Optimum, de Courrier International, et finalement des Inrockuptibles au mois de juillet.

Forcément, face à cette culture moderne et éclectique, McCain et sa dévotion pour Abba peuvent aller se rhabiller. D'autant que quand il passe du Chuck Berry dans ses meetings, ce dernier file se ranger dans les rangs d'Obama. Car même les stars de la country et du hard-rock, traditionnellement fidèles aux conservateurs (l'Aerosmith Steven Tyler ou Lynyrd Skynyrd étaient derrière Bush il y a 4 ans) font profil bas cette année.

Dans un article intitulé "Obama, la campagne en dansant", le magazine Tsugi du mois d'octobre, établit une liste san doute non exhaustive des artistes soutenant le sénateur de l'Illinois. "Les musiciens de tous bords (rockers indé, rappeurs millionnaires, stars platinées ou vieilles gloire à la manque) rejoignet le tout-Hollywood dans son soutien à Barack Obama. La liste est assez édifiante : Eminem, Madonna, R.E.M., 50 Cents, Mariah Carey, Pearl Jam, mais aussi toute une frange du rock indépendant (TV On The Radio, Death Cab For Cutie, Arcade Fire, Conor Oberst, M. Ward, The Decemberists et même les écervelés OK Go) sans oublier Kim Gordon, de Sonic Youth, dont c'est la première prise de position publique en plus de vingt-cinq ans de carrière". Même le Grateful Dead s'est reformé en début d'année pour un concert de soutien au candidat.

Alors difficile de quantifier l'impact réel de ces soutiens. Pour l'avenir de la démocratie, on ose espérer que l'électeur lambda ne fixe pas ses choix électoraux sur ceux de ses stars préférées. Néanmoins, ce formidable élan vient aussi et surtout sanctionner 8 années de gouvernement républicain, et cette obamamania est aussi un mouvement anti-Bush qui restera sans doute dans l'histoire comme le président ayant inspiré le plus de chansons à son encontre.

On reprendra ici la playlist anti-Bush établie par Tsugi :

Neil Young - Let's Empeach The President
Devendra Banhart - Heard Somebody Say


Bright Eyes - When The President Talks To God
R.E.M. - The Final Straw
Michael Franti & Spearhead - We Can Bomb The World To Pieces
Beastie Boys - In A World Gone Mad


Ani Di Franco - Self Evident


Eminem - Mosh
Nine Inch Nails - Capitol G
Eric B & Rakim - Casualties of War

Madonna, de son côté, n’était pas à Denver, mais, dans sa nouvelle tournée en cours, elle a surpris son monde avec deux vidéos projetées sur écran géant. L’une montre des images de destruction entrecoupées de photos d’Hitler, Robert Mugabe et John McCain. L’autre vidéo montre les « bons » - Obama, mais aussi Gandhi, John Lennon et Al Gore.

Et pour un panorama en images : le blog de Dominique Nora, correspondante du Nouvel Observateur en Californie, qui a recensé ici les odes au candidat démocrate diffusées sur Internet.

mardi 21 octobre 2008

Google Vote Obama


Eric Schmidt entouré des fondateurs de Google, Sergey Brin et Larry Page


Bon, ça n'a strictement rien à voir avec la musique, mais quand le PDG de Google se rallie officiellement à Obama, on peut faire un écart dans la ligne éditoriale.

Eric Schmidt précise que son engagement est tout personnel, Google restant officiellement neutre. Le Wall Street Journal note néanmoins que les comptes des contributions aux deux camps montrent que les employés de Google ont jusque là donné $487.355 à la campagne de Barack Obama et... $20.600 à celle de McCain. Quant à Schmidt, il a visiblement préféré garder les quelques $3 millions dépensés par Obama en Google Ads pour sa campagne et n'a soutenu financièrement aucun des deux candidats.

Reste à savoir quelles sont les ambitions de Schmidt, qui se dit "très occupé à diriger Google" mais que certains verraient bien briguer le poste de chief technology officer qu'Obama devrait créér s'il l'emporte le 4 novembre.

lundi 20 octobre 2008

Et parce qu'on n'a jamais assez de mixtapes

Parce qu'on en n'a jamais assez, et parce que c'est la mode et que juste tout le monde en fait, on notera également celle de Brooklyn Collectiv Music Group, créé en février 2006 par le rappeur Sagittarius Black et DJ Gunz afin d'aider au développement de jeunes artistes d'horizons divers. Depuis, Brooklyn Collectiv a effectivement produit de nombreux remixes et musiques originales dont le premier opus de Sagittarius Black.

La mixtape de Brooklyn Collective s'appelle Hip-Hop for Change (Yes, We Can) et se télécharge ici. On a vu des graphismes bien plus inspirés (allez, on en remet une couche : le graphisme est cheap et véritablement atroce) mais la tracklist se tient, avec notamment Young Jeezy, qui a par ailleurs affirmé son soutien au candidat démocrate et enregistré avec Nas le titre My President is black pour son album The Recession, évidemment présent sur la mixtape.






Tracklist :
1. Dear America (Intro) - Shyne
2. Bush Press Talk (Interlude) - YouTube
3. America -4. News Fact (Interlude) - YouTube
5. My Country - NaS
6. President Tearing Me Apart (Interlude) - YouTube
7. Impeach The President -The Honey Drippers
8. Not In Our Name (DJayCee Remix) - Saul Williams
9. Circulate - Young Jeezy
10. Joe Biden Debate (Interlude) - YouTude
11. Rule - NaS
12. Government Secret (Interlude) - YouTube
13. Move! - Damian “Jr. Gong” Marley
14. Bush Bloopers (Interlude) - YouTube
15. Mr President - LL Cool J Feat. Wyclef Jean
16. John McCain Republican Convention (Interlude) - YouTube
17. President - Wyclef Jean
18. News Reports On Black People (Interlude) - YouTube
19. Black History - Hellz Yea!
20. JamRock vs. MLK - DJ MadSounds
21. African American AID Risk (Interlude) - YouTube
22. The Globe Holders - Wise Intelligent
23. Government Lies (Interlude) - YouTube
24. Certified - Sagittarius Black Feat. D. Wilz
25. Hurricane Katrina RedCross Fund Riser (Interlude) - YouTube
26. Minority Report - Jay-Z Feat. Ne-Yo
27. S.O.S. (Mother Nature) - Will.i.am
28. Barack Obama Public Service Announcement (Interlude) - YouTube
29. Black President - Nas
30. Yes We Can (Interlude)- Will.i.am
31. Change Gonna Come (Ghetto Medley Riddim) - Yung Image
32. John McCain “No” You Can’t (Interlude) - YouTube
33. My President Young Jeezy Feat. Nas
34. Hip Hop For Obama (Outro) - YouTube

Yes We Can: The Mixtape

Après la BO officielle de la campagne de Barack Obama, Yes We Can, voici la mixtape, orchestrée par DJ Green Lantern et hostée par Russell Simmons. Le line-up est plutôt impressionnant puisqu'on y retrouve de nombreuses stars du hip-hop : Talib Kweli, Kanye West ou Busta Rhymes.

Et la bonne nouvelle, c'est que cette mixtape est téléchargeable ici, en toute quiétude et en toute gratuité, que vous habitiez aux Etats-Unis, dans les Iles Vierges ou au fin fond du Cantal.








Tracklist
1. Intro
2. David Banner,Busta Rhymes,Talib Kweli “Black President” Rmx pt1 *
3. Barack Obama “Stand Up”*
4. Nas Speaks on Politics
5. Styles P and Cassidy “Make It Out”*
6. Jay-z Speaks “The American Dream”
7. Barack Obama “One Mic, One People”
8. Russell Simmons Speaks on Obama
9. Joe Budden,Twista,John Mayer “Waiting on the World to Change 2008″
10. Angie Martinez “Yes We Need A Mixtape!!”
11. Kanye West,Malik Yusef “Promised Land"
12. Wale,Rhymefest,Christina K, Royce 5′9 “Black President” RMX Pt2*
13. Barack Obama “My Life”*
14. Jay-z “Lick a Shot”*
15. Russell Simmons on Change
16. Wyclef “Obama for President”
17. Charles Hamilton “The Moment”
18. Find ur Dreams (interlude) *
19. George Bush’s Highlight Reel
20. Mikkey Halsted “King George” *
21. Obama on Hip-Hop
22. Joel Ortiz feat Dante Hawkins “Letter To Obama” *
23. Akon , U.M. “Aint No Sunshine” *
24. Qadir, Dwayne (Invasion) “Its My Time"
25. Johnny Polygon (Invasion),Amanda Diva “Colorblind” *
26. Mavado “We Need Barack” *
27. Jay-Z / Gabe Real “What We Need” (Speech)
28. Qadir “Yes We Can” Outro

CBGB


En décembre 1973, sur Bowery St., le CBGB ouvrait ses portes. Aujourd'hui célèbre pour avoir vu passer les plus grandes stars du punk et du rock, le CBGB devait à l'origine être un lieu pour écouter country, bluegrass et blues. Ou du moins c'est ainsi que le voyait son fondateur, Hilly Kristal.

Peu après l'ouverture, Hilly décide de laisser leur chance à une bande de jeunes gens au look improbable, Television. Pas impressionné pour un sou par leur performance - de son propre aveu, il trouva le groupe absolument catastrophique - il laisse néanmoins le manager de Television le convaincre de les laisser rejouer, accompagné d'un autre groupe, The Ramones. Le reste appartient à l'Histoire (Histoire que vous pouvez retrouver ici, dans une version détaillée, mais pas terminée). De Blondie à Patti Smith en passant par John Cage, Tom Petty, The Talking Heads, PJ Harvey ou, plus récemment, Yo La Tengo ou Sleater Kinney, tous les grands noms du rock underground sont passés par le CBGB.



En 2005, le propriétaire des lieux décide de ne pas renouveler le bail, suite à de nombreux loyers impayés. Malgré une bataille judiciaire féroce, le CBGB devait fermer ses portes le 15 octobre 2006 (une semaine avant ma dernière visite à NYC, frustration...), sur un concert hommage de Patti Smith, qui venait clôre une longue série de performances des artistes ayant fait les heures de gloire du club (Sonic Youth, les Dead Kennedys, Agnistic Front, Debbie Harry et son accolyte de Blondie se produisirent ainsi avant la fermeture définitive du CBGB).

Aujourd'hui, une galerie d'art remplace le défunt CBGB, le Morisson Hotel. A quelques mètres, en remontant Bowery, se trouve à l'angle de la 2e rue, le "Joey Ramone Place".





Qui n'est pas pour Obama ?

NYC is for Obama. Pas vraiment une surprise pour la grosse pomme. Mais reste que c'est toujours un plaisir de voire une ville afficher ses opinions à la face du monde, clamer haut et fort son soutien au candidat démocrate et son aversion pour McCain, ou plutôt pour Palin (à croire que Mr Polident est déjà mort et enterré).

Ce soir encore, j'ai pu en faire l'expérience quand, au hasard d'une rencontre sur un coin de trottoir devant un resto brésilien (ah, ces fumeurs, toujours à traîner...), Betty, originaire d'Alaska et délocalisée à Brooklyn, m'a confirmée que Palin était "crrrrrrrrrazy", rejoignant ainsi l'opinion générale. Bref, petit tour d'horizon en images.

A Union Square, on pourra chercher longtemps les t-shirts de McCain. Au mieux, on trouvera Palin, tournée en dérision.

Ailleurs, on fait fi de la quantité et on privilégie la qualité. Everything's bigger in Texas ? La blague. Everythin's bigger for Obama...

Et quand le design se met à la politique, ça fait du t-shirt juste trop classe, et juste trop sold out. Hmm, dommage.

vendredi 17 octobre 2008

Yes We Can: Voices of a Grassroots Movement

Ça fait un moment que nombres d'artistes se sont mobilisés derrière le candidat démocrate. Il y a d'abord eu Yes We Can, dans laquelle le Black-Eyed-Peas Will.I.Am avait enrôlé de nombreuses personnalités, de Scarlett Johansson à John Legend, confiant la réalisation à Jesse Dylan (le fils de Bob, tout à fait...) :



Puis il y a eu We Are the Ones :



N'oublions pas non plus l'épisode Ludacris. Obama avait alors du prendre ses distances avec le rappeur, dont il est par ailleurs fan, en raison des paroles ne ménageant guère ni McCain, ni Bush, ni même Hillary Clinton. Comme le notait le Nouvel Obs à l'époque, Barack Obama s'était ainsi "retrouvé confronté au dilemme qui veut qu'il ait besoin du soutien de l'influente communauté hip hop, tout en devant éviter les controverses souvent associées à cette musique".



La réaction du candidat ne s'était pas fait attendre bien longtemps : "Ludacris a beau être une personnalité talentueuse, il devrait avoir honte de ces paroles", avait expliqué le porte-parole de l'équipe de campagne de Barack Obama, Bill Burton, dans un communiqué dénonçant une chanson "indigne et insultante".

Finalement il n'y avait qu'un pas pour arriver à la BO officielle de la campagne d'Obama, sortie chez Hidden Beach Recordings. Yes We Can: Voices of a Grassroots Movement, qui comprend entre autres des chansons de Kanye West, Stevie Wonder, Jill Scott, John Legend ou Sheryl Crow, aide à récolter des fonds pour la campagne jusqu'au 4 novembre, jour des élections.

Et la bonne nouvelle, c'est qu'on peut l'écouter, voire l'acheter, ($19,99 en version digitale, $24,99 pour le vrai CD). La mauvaise, c'est que si vous n'habitez ni aux Etats-Unis, ni à Porto Rico, ni dans les îles Vierges, Samoa ou Guam, ben c'est mort.

Ils sont tous derrière Obama. Sûr que c'est autre chose que Doc Gynéco...




Tracklist :
1. Eternity - Lionel Richie
2. Signed Sealed Delivered - Stevie Wonder
3. Waiting On The World To Change - John Mayer
4. American Prayer - Dave Stewart
5. Battle Cry - Shontelle
6. Make It Better - Los Lonely Boys
7. Pride In The Name Of Love - John Legend
8. I Have A Dream - BeBe Winans
9. Am I All Alone - Suai
10. One Is The Magic # - Jill Scott
11. Love & Hope - Ozomatli
12. Looking East - Jackson Browne
13. Out of Our heads - Sheryl Crow
14. Promised Land - Malik Yusef with Kanye West and Adam Levine of Maroon 5
15. Hold On - Yolanda Adams
16. America The Beautiful - Keb' Mo'
17. America - Ken Stacey
18. Wide River - Buddy Miller

jeudi 16 octobre 2008

Débat Obama McCain

Hier soir avait lieu le dernier débat entre les deux candidats à la présidentielle, Barak Obama et John McCain. Ici à NYC, de nombreux bars ont diffusé le débat, à la manière d'un match de football. J'aurais adoré assister à ça, voire l'ambiance et les visages des new-yorkais à l'écoute de leur candidat, mais on m'avait donné un billet pour un concert à la Knitting Factory, et même si j'aurais facilement sacrifié une soirée musicale pour voir le débat, difficile de refuser un cadeau.

Néanmoins, ceux qui ont regardé le débat et m'ont fait part de leurs impressions sont d'accord pour dire qu'Obama avait été, une fois n'est pas coutume, moins bon que son adversaire. Alors cela n'atteint pas l'optimisme général, personne ne veut croire en une victoire de McCain. Ou plutôt, comme nous autres européens, les New Yorkais ont pleinement conscience du danger que représentent McCain et sa camarade Palin.

Pour ceux qui comme moi, n'ont pas vu le débat, mais qui, contrairement à moi, n'auraient pas le temps de le regarder parce qu'ils auraient, au hasard, un travail, un article du Monde reprend les points principaux, à savoir la politique étrangère et la crise économique.

Pour les plus motivés, comme moi, il est possible de regarder le débat dans son intégralité et en français (mais oui, tout à fait) par ici.

The Chelsea Hotel

Réputé dans le monde entier, le Chelsea Hotel est une véritable institution new-yorkaise.

Construit comme un luxueux immeuble de résidence coopérative pour artistes en 1883, et ouvert l'année d'après, le Chelsea Hotel perdra très vite ce statut. Le bâtiment fût vendu et établi en hôtel conventionnel dès 1905, hôtel qui devait quand même voire passer Sarah Bernhardt (qui, paraît-il, dormait dans un cercueil) ou Mark Twain. La légende du Chelsea Hotel devait naître rapidement, et la renommée et le talents de ses nombreux invités et résidents, ainsi que leurs innombrables frasques devaient permettre au lieu de conserver son aura de sulfureuse créativité.

Aujourd'hui encore, quelques artistes privilégiés continuent d'y vivre, alors même que la grande majorité des visiteurs sont des touristes à la recherche d'un New York en voie de disparition.

Les nombreuses toiles parant la somptueuse cage d'escaliers, et d'ailleurs chaque pan de mur dans toute la batisse, sont autant de témoignages des artistes ayant un jour posé leurs bagages au Chelsea Hotel. Il y a également les plaques commémoratives ornant la façade de l'immeuble, mais c'est tout de suite plus conventionnel.



Au fil des ans, le Chelsea Hotel a ainsi vu passer Bob Dylan, qui en trois ans de vie au Chelsea, y composa de nombreuses chansons, dont Sad Eyes Lady of the Lowlands, le beat-poète Allen Ginsberg et son éternel acolyte Jack Kerouac, le troisième mousquetaire William Burroughs y ayant pour sa part écrit son splendide Festin Nu. Au rayon musique, l'hôtel a également accueilli sur des périodes plus ou moins longues, Jimi Hendrix, le Grateful Dead, Leonard Cohen, qui immortalisa son séjour et sa rencontre buccale avec Janis Joplin en y composant Chelsea Hotel No 2, Patti Smith, Iggy Pop ou Dee Dee Ramone. Madonna, enfin, y séjourna au début des années 80, et y revint quelques temps plus tard pour les photos de son sulfureux best-seller Sex, prises dans la chambre 822. Plus récemment, Ryan Adams (à ne pas confondre avec Bryan Adams), Rufus Wainwright, Keren Ann, ou Marianne Faithfull sont également venus chercher l'inspiration au Chelsea. Le rayon littérature n'est pas moins imposant puisque outre la trinité beat pré-citée, le Chelsea Hotel a vu Arthur C. Clarke écrire son 2001 : l'Odyssée de l'Espace. Citons encore Arthur Miller (pré- et post-Marylin), les artistes Jasper Johns et Julian Schnabel, ainsi qu'un bon nombre des stars warholiennes, Nico et Edie Sedgwick en tête, dont certaines apparaissent dans son film Chelsea Girl, ou Abel Ferrara.

Certains y trouvèrent la mort, à l'instar de l'écrivain Dylan Thomas (1953), qui devait s'y écrouler après avoir abusé du whisky (18, paraît-il) à la White Horse Tavern, ou Nancy Spungen (1978), poignardée à mort par son Sid Vicious de boyfriend (encore que ce point n'est pas tout à fait établi, celui-ci s'étant suicidé quelques mois plus tard).

Quant à moi, c'est de la chambre de Janis Joplin (ou tout du moins d'une partie, les luxueuses suites ayant depuis longtemps été transformées en studios) que j'ai pu apprécier l'ambiance du lieu.




La playlist du Chelsea Hotel :

- Bob Dylan - Sad Eyed Lady of the Lowlands
- Jefferson Airplane - Third Week in the Chelsea
- Leonard Cohen - Chelsea Hotel No 2
- Nico - Chelsea Girls
- Joni Mitchell - Chelsea Morning
- Keren Ann - Chelsea Burns
- Ryan Adams - Hotel Chelsea Nights
- Jeffrey Lewis - The Chelsea Hotel Oral Sex Song


Update 28 octobre

On notera que l'écrivain Ed Hamilton, contributeur du blog sur le Chelsea Hotel depuis que ce dernier existe et auteur de mon actuel livre de chevet, Legends of the Chelsea Hotel - Living with Artists and Outlaws of New York's Rebel Mecca, y vit encore.