vendredi 28 novembre 2008

Interview CHARLES KREZELL

En 2004, les Républicains tenaient leur convention à NYC, déclenchant une vague de manifestations anti-Bush, et une répression sévère de la part du pouvoir en place. Charles Krezell a suivi les événements, tournant dans les rues son docu-fiction "Medium Hot", librement inspiré du "Medium Cool" d'Haskell Wexler (1969) réalisé pendant la convention Démocrate à Chicago en 1968.

A quelques jours des élections, il nous livrait ses sentiments sur la politique de son pays, et sur sa ville d'adoption, NYC.

Silence radio

Une semaine sans messages, c'est nul. D'autant que ce n'est pas comme s'il ne s'était rien passé, que ce soit au niveau de la politique (Obama a présenté son équipe économique, je pourrais écrire un paté là-dessus, mais je vais plutôt vous envoyer , parce que bon, la nouvelle date un peu) ou de la musique (j'ai notamment vu Gilles Peterson mixer en surprise guest dans un restaurant de dim sum à Chinatown, complètement improbable) ou même de NYC (à peine réveillée en ce lendemain de Thanksgiving et présentement en train de revêtir ses habits de lumière). A ma décharge, j'ai été pas mal occupée à travailler sur le montage d'interviews déjà réalisées (qui ne sauraient tarder à être publiées, donc) et à essayer d'en caler de nouvelles.

Bref, je présente mes plus plates excuses à mes lecteurs, quel que soit leur nombre, et promets solennellement que ça ne se reproduira pas, du moins tant que je serai à NYC.

vendredi 21 novembre 2008

Music & Irish Car Bomb

Ce qui est bien à NYC, c'est qu'il est possible de découvrir de nouveaux groupes talentueux à peu près chaque soir. Il suffit juste de savoir où aller. Et parce que mercredi il faisait particulièrement froid, j'ai commencé par le Lit Lounge, à deux pas de chez moi. En haut, le bar. Ça sent la vieille bière, jusqu'à ce que ça sente l'encens à la place. En bas, la salle de concert. Ça sent la weed, jusqu'à ce que ça sente l'encens à la place. Perso, je cherche toujours le côté lounge. Mais à défaut de lounge, c'est rock & roll dans tous les sens du termes.

Je n'y suis restée que pour deux concerts : le fils caché de Jeff Buckley, James Armata, seul derrière sa guitare et sa voix hallucinante, et The Drunken Sufis, qui ont failli me faire fuir alors qu'ils étaient à peine en train d'installer leurs instruments. Mais intrépide je suis et assise je suis restée. Mes tympans m'en veulent encore mais, en toute honnêteté, alors même que clairement, il faudrait me payer pour que j'écoute leur musique chez moi, ces petits gars m'ont bluffée. Au-delà de leurs beuglements et de ma capacité toute limitée à comprendre l'anglais quand il est sauvagement hurlé dans mes oreilles, The Drunken Sufis parlent de politique. Ils ont un message à faire passer, même si leur façon de le faire passer pourrait laisser sceptique. Un petit tour sur leur MySpace confirme d'ailleurs tout ça ("Jeff Gannon" particulièrement, et pour ceux qui se demanderaient qui est Jeff Gannon - comme je l'ai fait en découvrant le titre de cette chanson - un petit tout ici s'impose). Et puis, il faut bien avouer que leur côté Beastie Boys meet Rage Against The Machine va de pair avec un réel talent. A punk, punk et demi, les gaillards savent jouer et leur show, s'il est bruyant, est aussi carré. Bref, pas nécessairement ma tasse de thé, mais un concert intéressant.

Néanmoins, suite à la prestation des Drunken Sufis, mes oreilles réclamaient un petit peu de calme. Ou tout du moins d'accalmie. Un petit tour au Doc Holliday's dans l'East Village m'a alors plongée dans un monde à mi-chemin entre le Far West et l'Irlande. Pour la petite histoire, Doc Holliday était un dentiste et "as de la gâchette" (copié-collé de notre ami Wikipedia, pour en savoir plus cliquez ici) qui a participé à la bataille d'OK Corral. Enfin bref, le nom et la musique d'obédience country jouée par un juke-box hors d'âge, ça c'est le côté Far West. Le côté irlandais vient des Irish Car Bombs confectionnés et offerts par la bartender.

"Irish Car Bomb ?" C'est exactement la question que j'ai posée. Et en gros, ça donne ça : dans un verre à shot, moitié whisky (ou scotch, donc), moitié Baileys. Dans un verre à bière, moitié Guinness, moitié rien. Moitié rien parce que quand vous allez nonchalamment lâcher le verre à shot rempli du mélange mentionné ci-dessus, le niveau va se faire tout seul. Et c'est là que vous buvez le tout cul-sec. Ouais. Ca n'a pas l'air comme ça, mais en vrai c'est bon. Mais ça démonte la tête, surtout si vous enchaînez avec un Red Bull Vodka shot (mi-bière, mi-Red Bull dans le verre à bière, vodka dans le verre à shot, même principe, même effet).

L'avantage, c'est que si vous étiez fatigué, vous l'oubliez instantanément, ce qui vous permet de vous diriger d'un pas alerte (mais ça c'est parce qu'il fait toujours aussi froid dehors) vers le Rockwood Musichall, afin d'assister à un autre concert (et au passage, ces endroits qui programment tant d'artistes inconnus reçoivent aussi des artistes d'une toute autre envergure puisque dimanche Madeleine Peroux joue au Rockwood...), celui du Bill Bartholomew's Band, a.k.a The Governours. Dans une veine plus pop, parfois à la limite du mainstream sans jamais l'atteindre vraiment, Bill et ses amis ont vite fait d'effacer les dernières traces de fatigue qui subsistaient en moi. Chapeau vissé sur le crâne et petite cravate sous son gilet, Bill en impose. La moitié féminine de l'assistance semble sous le charme, et il est difficile de dire si c'est le physique, le style ou la voix "Adam Duritzienne" (Couting Crows) de Bill qui fait mouche. Toujours est-il que moi aussi je suis conquise et, s'ils ne m'ont pas prise pour une groupie, une interview devrait suivre.

A ce stade, j'aurais sans doute dû rentrer chez moi. Mais, une bière plus tard dans un autre bar du Lower East Side, j'ai rencontré trois Slovéniens. C'est suffisamment rare pour en parler en soi. Mais surtout, l'un deux m'a donné son CD. Et, s'il m'a fallu 48h et un coup de téléphone pour m'en rappeler et finalement l'écouter, la surprise a encore une fois été agréable. Ca s'appelle Onubo, c'est de l'electronica tranquille à la Cocteau Twin, et ça s'écoute ici.

New-York est une ville pleine de surprise.

NDLR : J'ai été paresseuse ce soir là, mon appareil photo est resté au fond de mon sac. C'est pourquoi les photos des groupes viennent directement de leurs MySpace. Et la photo de la façade de Doc Holliday a en fait été prise lors d'un précédent séjour à New York. Mais promis, j'irai vérifier qu'elle existe encore.

mercredi 19 novembre 2008

Back to Stones Throw Party @ Gallery Bar

Parce qu'il faut parfois savoir admettre la supériorité des autres... vidéos.
Petit retour à la soirée Stones Throw @ Gallery Bar.

NYC Subway Music

A Paris, il y a deux sortes de musiciens dans le métro.

1) Les officiels
La RATP leur fait passer un casting, délivre un badge aux gagnants et leur assigne un emplacement. Ils ont ainsi le droit de jouer dans les couloirs du métro et d'essayer de gagner leur vie de cette façon. Souvent ils en profitent pour vendre leur CD ou leur K7 mais heureusement ce dernier cas se fait de plus en plus rare, la RATP étant visiblement atteinte de jeunisme. Souvent, les officiels ne sont pas mauvais, voire même plutôt bons. Parfois c'est insupportable, mais c'est une question de goût.

2) Les officieux
Ils n'ont pas passé le casting de la RATP, ou alors ils l'ont planté haut la main. Souvent ils ne jouent pas dans les couloirs mais directement dans la rame, généralement juste à côté de vos oreilles. Souvent ils ne jouent même pas vraiment, ils se contentent de hurler en dansant sur de la dance polonaise. Souvent, les officieux sont mauvais, voire même exécrables. Parfois ils sont plutôt doués et perso, si en plus il s'agit de personnes âgées, plutôt touchants (j'ai croisé un vieux violoniste comme ça une fois...)

A New-York, les choses sont sensiblement différentes.
Bon, pour être tout à fait honnête, je ne suis pas vraiment allée me renseigner sur l'existence d'un éventuel casting de la société de transports publics new-yorkaise. Il se peut qu'il y en ait. Peut-être que les choses ne sont pas si différentes sauf sur un point : la musique est presque omniprésente, et d'une qualité assez exceptionnelle pour l'endroit.
Et il y a dans le métro de New-York une diversité qu'on ne trouve pas à Paris. Breakeurs, guitaristes, clarinettistes, percus, chanteurs, rock, folk, jazz, hip hop... une seule station de métro un tant soit peu conséquente peut vous offrir tout ça. Et que musiciens et danseurs, qu'ils se produisent dans les couloirs, sur les quais ou dans les rames, sont, à de rares exceptions, assez impressionnants.

La preuve en images (Union Square, sur le quai de la ligne L).



PS : encore une fois, navrée pour la qualité médiocre de l'image, on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a sous la main...

Interview Andrew Wyatt (FIRES OF ROME)




Autant il y avait peu de chances que vous connaissiez Reese, autant si la promo est aussi intense à Paris qu'elle l'est à NYC, vous avez du entendre parler de Fires of Rome, ou tout au moins croiser l'affiche de l'ep au détour d'une rue, voire être invité à une des The:Hours Party via Facebook ou MySpace. D'ailleurs, pour vous autres, ça se passe ce soir chez Régine et mon conseil serait de ne pas manquer ça.


Car si Andrew Wyatt n'est pas la personne la plus facile à interviewer (l'exercice s'est d'ailleurs plus apparenté à de l'arrachage des mots de la bouche qu'à une véritable interview, d'autant qu'il avait la voix fatiguée), son apparente retenue s'efface complètement dès qu'il pose les pieds sur scène. Complètement à l'aise dans son slim, il n'en dégage pas moins un certain air d'artiste torturé, sourcils froncés et tête chevelue entre les mains. Toujours populaire et efficace comme attitude, d'autant que l'énergie est là. Entre l'urgence du rock urbain et les mélodies eighties aux accents symphoniques, la musique de Fires Of Rome intègre complètement ses références avouées (Bowie et T-Rex en tête) pour mieux aller de l'avant, revisitant prog rock, glam rock, new wave et post punk dans un kaléidoscope musical flamboyant.

Il faut dire que le New-Yorkais n'en est pas à son coup d'essai. Bassiste de The A.M il y a quelques années, Wyatt écrit et produit également beaucoup pour les autres, de Ebony Bones à Just Jack en passant par Mark Ronson, Princess Superstar ou Nas. Pas exactement n'importe qui donc. Dans un autre genre, dans lequel on peut avoir un peu de mal à l'imaginer, Wyatt a également composé et produit quelques chansons pour la B.O du film Music and Lyrics avec Hugh Grant et Drew Barrymore. Bon, je dis ça mais je n'ai pas vu le film, c'est peut-être plus intéressant musicalement que ça n'en avait l'air au premier abord.

Enfin bref, tout ça pour dire que si le "Set in Stone Remix EP" (avec au programme des remixes par M83 ou Don Rimini) a certainement grandement contribué à faire parler de Fires of Rome, il est à parier que l'album "You Kingdom You" (sortie en janvier) fera oublier le coup de pouce électro.




dimanche 16 novembre 2008

Après le Candy Store de Pete, le Cake Shop

Il faut croire qu'à NYC, la musique est très liée à la nourriture, de préférence sucrée. Et si au Pete's Candy Store, point de bonbons, il y bien du cake au Cake Shop de Ludlow Street, dans le Lower East Side. Il y en a même une grosse part sur leur logo qui se décline en petits pins distribués gratuitement aux clients.

Mais bon, l'intérêt du Cake Shop n'est pas leurs gâteaux (pour ça, on préfèrera se rendre non loin de là, à la Sugar Sweet Sunshine Bakery, spécialiste du cupcake, du banana pudding et du chocolate bomb...yummy!). Non, ce qui fait du Cake Shop un endroit bien sympathique, ce sont leurs concerts quotidiens.

Jeudi 13 novembre, on aurait pu assister aux lives de The Icypoles (ex-Architecture in Helsinki) et Kath Bloom. Un vernissage nous a mis en retard et nous ne sommes arrivés qu'au moment où l'Australien Guy Blackman entrait sur scène, iPod dans une main et l'autre sur son clavier. Car Blackman est venu tout seul, sans ses musiciens. Ce qui ne l'empêchera pas de trouver de quoi s'accompagner en la personne d'une gentille vieille dame qui s'improvisera choriste et d'un vieux monsieur sans doute tout aussi gentil, venu avec son violon. Eux c'était de l'impromptu, contrairement au Suédois Jens Lekman, venu clôturer la soirée en DJ set, et qui joindra sa voix à celle de Blackman le temps d'une chanson.



Allez, petit bonus en vidéo, parce qu'il faut bien avouer que Lekman s'est montré bien plus doué en chanteur qu'en DJ. Sa prestation aux platines (en fait il était juste posté derrière son MacBook) nous aura envoyés vers d'autres horizons, pas forcément plus agréables d'ailleurs. Y a des soirs, comme ça...

vendredi 14 novembre 2008

30 bonnes raisons pour avoir voté Obama

Bon, à la base, c'était 30 raisons de voter pour lui, mais parfois, dans la vie, il arrive qu'on prenne le train en route. C'est donc avec un peu de retard et grâce à Joanna (merci, Joanna!) que j'ai pris connaissance de ce site.

Le concept est simple, il s'agit en gros d'une campagne d'e-mailing pro-Obama, en 30 arguments (un par jour, donc) accompagnés de posters dessinés par 30 designers. La campagne a commencé le 5 octobre et s'est naturellement terminée le 4 novembre, avec une 31e raison de voter Barack Obama.

Bon, c'est évident que ça ne sert plus à grand chose de s'abonner au site. Mais ça reste intéressant de jeter un coup d'oeil aux oeuvres et aux commentaires des artistes. Voici quelques une de mes favorites.

Reason 0

There is no doubt that this is a critical moment in history. Americans need to educate themselves on the issues and recognize that Obama is the candidate who can save us from spiraling into a dangerous future. As John F Kennedy said, "The ignorance of one voter in a democracy impairs the security of all."

Artist
Melissa Jun
Brooklyn, New York
www.melissajun.com

Reason 0

It's been a long eight years, and I'm tired. Tired of an administration that has failed in the face of every conceivable challenge; tired of an occupation of still to-be-determined length, costs, and consequences; and tired of the incompetence, unilateralism, and deception that pushed us into it. Mostly, though, I'm tired of seeing America beaten down, and I'm ready for a leader with the integrity, the guts, and the vision to help us get back up. That's why I'm voting for Barack Obama.

Artist
Adam Snetman
New York, New York
www.snetman.com


Reason 0

Four more years of Bush's policies? NO!!!

Artist
Seymour Chwast
New York, New York
www.pushpininc.com







Reason 0

“Obama's a terrorist, don't you know that?”
―Supporter at McCain-Palin rally in Ohio on YouTube
Barack Obama could be the most thoughtful, inclusive and intelligent president we have ever had. Finally.

Artist
Mike Strassburger
Seattle, Washington
www.moderndog.com


Et la meilleure pour la fin:

Reason 0

After 8 years of catastrophic events resulting from the failed leadership of our current administration, Main Street is "Bushed". We are tired of the arrogance, greed, dishonesty and incompetence that has been so pervasive for what now seems to be an eternity. Our best chance of cleaning up the mess left in the wake of this bungling administration is to show our commitment to a future of change and reform by electing Barack Obama on November 4th.
Artist

Woody Pirtle
New Paltz, New York
www.pirtledesign.com

mercredi 12 novembre 2008

Pete's Candy Store

Ca fait un petit moment que je n'ai pas posté d'articles, occupée comme je l'étais à profiter de ce que New York a à offrir. La grande folie des élections est passée, et la ville semble surtout se préparer à fêter Noël. Quant à moi, j'ai découvert trois artistes plus qu'intéressants hier soir dans un petit bar de Williamsburg, Brooklyn : Pete's Candy Store.

Au Pete's Candy Store, il y a tout sauf des bonbons. Cocktails en tous genres, soirées poésie, soirées quizz, et surtout, tous les soirs à partir de 21h, des concerts. Alors on sait ce que ça peut donner ce genre d'endroits, où la nécessité de booker plusieurs artistes chaque jour que Dieu fait donne parfois de drôles de résultats...

Mais là, excellente surprise. Kim Garrison ouvre le bal, seule avec sa guitare électrique et ses fans déchaînés. Mélancolie à la PJ Harvey, mâtinée de Beth Orton et My Brightest Diamond. Suit Eric Wolfson, dont l'inspiration très politique et l'attitude de sale gosse ne sont pas sans rappeler le chantre de l'anti-folk Adam Green. Enfin, dans une veine plus classique, le folkeux Gann Matthews, aux faux airs de Julien Doré sans sa barrette (la ressemblance s'arrête là, heureusement), vient clôre en beauté cette soirée musicale.

Là, tout de suite, le temps me manque pour vous parler plus longuement de ces artistes. Mais des interviews sont prévues, alors ce sera l'occasion d'en rajouter une couche... Suivront aussi quelques petites vidéos pour vous donner une idée de l'ambiance du Candy Store de Pete. Alors à bientôt !

jeudi 6 novembre 2008

Obama Night, Obama Nation

Oh, what a night !


Mardi 4 novembre 2008, date historique. Sans être tout à fait persuadée de l'issue des élections, mais tout de même confiante, il convenait d'être à l'endroit idéal pour assister aux résultats. Et quoi de mieux que Times Square, devant les studios d'abc, retransmettant la soirée électorale en direct sur leurs écrans géants ?

Arrivée sur place vers 20h, j'ai pu largement profiter de l'ambiance et de la tension ambiantes, toutes deux allant croissant au fur et à mesure que les résultats Etat par Etat tombaient. Lieu de célébration par excellence de New-York, Times Sq. se remplissait à vue d'oeil, la foule venant s'aligner le long des barrières de sécurité tout autour des écrans.

Entre chaque résultat, la tension est palpable, l'endroit devient presque silencieux, la foule exultant à chaque Etat remporté par Barack Obama, et huant lorsque McCain gagne. Lorsque abc annonce que l'Ohio a été remporté par le sénateur de l'Illinois, la foule se déchaine. Peu à peu, on apprend que les bastions républicains que sont la Floride ou la Virginie sont tombés... Il n'en faut guère plus pour que CNN et Fox News annoncent Obama vainqueur des élections présidentielles.

Le mot fait vite le tour de Times Sq., qui explose de joie. Les cris de la foule, les embrassades, les larmes de bonheur... Au coeur de tout ça, on s'approprie la victoire d'Obama. Ce soir, tous les Français présents sont Américains.


Et en parlant de Français... à côté de moi, l'équipe du Grand Journal de Canal + s'est faite remarquer en arborant de grandes banderoles "Cassoulet", "Cassoulet Forever" et "Coucou Maman". Tandis qu'on expliquait à l'équipe d'abc qu'il s'agissait d'un plat traditionnel du sud-ouest de la France, d'autres élaboraient des théories un peu plus farfelues. Il paraît ainsi que sur les forums, des explications quelques peu excentriques circulent à présent, dont celle-ci : le cassoulet donc cochon, parce que les républicains sont des porcs... Intéressant !



mercredi 5 novembre 2008

Yes, We Can !


Le 4 novembre 2008 est désormais un jour historique. Barack Obama a été élu hier 44e président des Etats-Unis d'Amérique, et 1er président Noir.

Les résultats sont tombés vers 23h à NYC. A Times Square, les milliers de personnes rassemblées pour assister à l'événement rediffusé en direct sur les écrans géants d'abc ont exulté dans un seul et même élan. Difficile de ne pas être emporté par la liesse générale et, l'espace d'un moment, de se sentir américain.

Le discours de McCain (extraits ci-dessous, sous-titrage LePoint) a néanmoins récolté des applaudissements de la foule, ce qui n'est pas le cas de la brève apparition à l'écran d'une Sarah Palin au bord des larmes.



Et finalement, Obama a fait son apparition, aux côtés de son co-listier Biden et de leurs familles, déclenchant une nouvelle vague de ferveur sur Times Sq. (extraits, sous-titrage LePoint)



mardi 4 novembre 2008

Election Day

Ça y est, le grand jour est arrivé... On en entend parler depuis des mois, et il faudra attendre encore un peu pour assister à l'investiture du nouveau président des Etats-Unis, mais dès ce soir (cette nuit pour vous autres), le monde sera fixé.

Alors, Obama ou McCain ? Ici, à NYC, l'Obamamania est omniprésente : badges, t-shirts, casquettes, chacun affiche sa préférence et, jusqu'ici, je n'ai vu qu'une personne assez courageuse pour prendre le métro avec une casquette McCain - remarquez, c'était à Halloween, mais le sérieux avec lequel notre homme arborait son couvre-chef me laisse à penser qu'il ne s'agissait en rien d'un déguisement...

La plupart des sondages et des analystes politiques donnent Barack Obama gagnant. On sait cependant qu'il faut se méfier de ces signes qui prétenduement ne trompent pas. Si Obama venait à perdre, la stupeur et la déception seraient énormes. Et la grande majorité des analystes, sondeurs, commentateurs et journalistes devront peut-être envisager une nouvelle orientation de carrière.

Quoiqu'il en soit, nous serons bientôt fixés. CBS et le site internet Slate pourraient annoncer le vainqueur de l'élection dès 20h, même si les bureaux de vote de plusieurs Etats déterminants (New York, Texas et Californie notamment) seront encore ouverts. Ce sera possible si les exit polls (sondages réalisés à la sortie des urnes) et les résultats préliminaires des Etats dont les bureaux de vote ferment à 19h ou 19h30 indiquent clairement la victoire du candidat démocrate. La méfiance reste de mise, les exit polls ayant indiqué Kerry vainqueur en 2004.

samedi 1 novembre 2008

Whazzzzaaaaaaa ???

Il y a huit ans, la publicité pour la bière Budweiser, réalisée par Charles Stone et diffusée lors du Super Bowl, faisait naître le fameux "whazzzzzaaaaa" (what's up, donc). La publicité à remporté de nombreux prix et aujourd'hui encore, un "whazzzzaaaaa" lancé à un américain a de grandes chances d'entraîner un "whazzzzaaaaa" en retour.



Huit ans après, le même Charles Stone a réactualisé son spot original. Même casting (les acteurs sont de vieux amis du réalisateur) mais marque différente : Obama. Dans une Amérique en perdition, au bord du gouffre après 8 ans d'administration Bush, durant lesquels les protagonistes du spot ont visiblement tout perdu, le clip appelle à voter Barack Obama.



On notera le petit placard final :



Pourquoi cette explication ? Parce que les bières Anheuser-Busch sont principalement distribuée par Hensley & Co., entreprise fondée par le papa de Cindy McCain, et où la dame siège au conseil d'administration.

Where is Joe The Plumber ?

N'eut été le fait que Joe le plombier n'a pas sa licence de plombier, qu'il doit de l'argent au fisc et qu'en vrai, même pas il s'appelle Joe, mais Samuel (c'est vrai que Samuel the Plumber, c'était moins efficace), il a bien failli détrôner le plombier le plus célèbre de l'histoire (j'ai nommé Super Mario, le plombier moustachu. Alors que le héros de jeux vidéo est en moyenne cité 250 fois par jour sur Technorati, Joe l'a été plus de 1400 fois en date du 15 octobre, quand il a fait son apparition involontaire dans la campagne de McCain.

Instrumentalisé par le candidat républicain et transformé en mascotte, Joe le plombier a été prompt à faire de même et à user de sa notoriété. Quitte à laisser McCain se ridiculiser en public, comme en Ohio, où celui-ci l'a invité en vain à monter sur scène à ses côtés, Joe ayant apparemment préféré rester chez lui (il aurait expliqué par la suire que personne n'avait pris la peine de confirmer son invitation au meeting, ce qui l'aurait suffisamment énervé pour qu'il décide de ne pas y aller... susceptible notre plombier...). Grand moment de solitude pour le républicain :



Mais est-ce vraiment dans un accès de susceptibilité aiguë que Joe a posé un lapin à John McCain ? Ou est-ce parce qu'il est un peu trop occupé à profiter de ses 15 minutes de gloire ? Car Joe a depuis développé de nouvelles activités : le plombier préféré des républicains aurait signé un contrat avec une agence de relations publiques de Nashville pour gérer les demandes d'interview et d'apparitions publiques, mais également pour développer de nouvelles opportunités de carrière qui devrait l'amener de la plomberie à la chanson.

Après tout, si Mario passe sa vie à libérer la princesse Peach, pourquoi Joe ne deviendrait-il pas une star de la musique country ? La plomberie, ça mène à tout...